Toutelatele

Au coeur des XIXèmes Victoires de la musique

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Directeur de la publication
Publié le 08/03/2004 à 00:31 Mis à jour le 30/06/2004 à 17:08

Samedi 28 février. Rendez-vous est pris devant le Zénith de Paris à 19h45.
Dans un peu plus d’une heure, la XIXème cérémonie des Victoires de la musique sera, comme chaque année, retransmise par France 2. La foule est nombreuse. Dans le froid, à l’entrée du Zénith, des intermittents du spectacle distribuent des tracts et arborent des panneaux pour exprimer leur mécontentement envers le Ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, présent dans l’assemblée.

Petit à petit, les 5000 personnes conviées à la Cérémonie prennent place dans les tribunes. Personnalités et décideurs dans le milieu de la musique et des médias, partenaires de la soirée : le Zénith affiche complet. Des précautions ont été prises pour que ces Victoires de la musique ne soient pas interrompues brusquement par des manifestants. En accord avec la production, un porte-parole a été désigné pour intervenir au cours de la soirée.

En attendant le direct aux alentours de 20h55, les deux écrans géants installés dans la salle diffusent le Journal de 20 heures de Béatrice Schönberg. Au même moment, une centaine de fans s’installent sur la tribune qui leur est dédiée sur la scène. Ils se trouvent au fond de la scène derrière les animateurs et les intervenants, non loin de l’orchestre. Ce sont ces fans qui sont invités à mettre de l’ambiance face à un public de professionnels toujours un peu avare d’applaudissements.

A quelques minutes du direct, Jean-Luc Delarue et Guillaume Durand, les deux animateurs de ces 19èmes Victoires de la musique, donnent le ton de la soirée dans une brève intervention dans le Journal de France 2.

20h55, L’orchestre joue le générique. C’est parti pour normalement quelques 3 heures et demi de direct. Carla Bruni entre en scène et interprète « Le plus beau du quartier ». Ovation du public. Delarue et Durand, les maîtres de Cérémonie font leur entrée et demandent à Carla Bruni de fredonner à sa manière la chanson grivoise « Quand je pense à Fernande... ». Le ton est donné ! En ce début de soirée, les spectateurs sont motivés. La première Victoire du « meilleur groupe ou artiste masculin de l’année » est décerné à Calogero. Une victoire que la salle accueille avec succès.

Les récompenses s’enchaînent sans vraiment de temps morts. On notera un Pascal Obispo qui décroche la Victoire pour le « Spectacle musical/La tournée ou Le concert de l’année ». C’est la première récompense du chanteur qui a été nommé 24 fois depuis le début de sa carrière. S’en suit un direct avec le Dôme de Marseille où se produit Linda Lemay (nommée dans la catégorie « Album de chansons/variété de l’année »).

Autre récompense très attendue, celle de la « Chanson Originale de l’année ». La concurrence était de taille puisque Kyo et leur « Dernière Danse » étaient de la partie face à « Respire » de Mickey 3d, « Fan » de Pascal Obispo ou encore « Ma liberté de penser » de Florent Pagny. C’est le groupe Mickey 3D qui a alors remporté le premier de ses trois trophées. Michaël Furnon, leader du trio, en a d’ailleurs profité pour évoquer les exclus de la société et le contre projet déposé à l’Assemblée nationale concernant les intermittents du spectacle. Applaudissements de la salle.

On remarque aussi une tribune qui s’agite lorsque l’on parle des problèmes des intermittents. Des problèmes largement évoqués au cours de la soirée. Certains artistes, comme Yan Tiersen qui a obtenu la Victoire de l’Album de musique originale de cinéma ou de télévision, n’ont pas hésité à prendre un ton grave pour parler des intermittents. Le Ministre présent, Jean-Jacques Aillagon, est hué.

Chacun à leur tour, les groupes Kyo, Mickey 3D ou encore Les Wampas enflamment le Zénith. Ces derniers se sont déchaînés en se jetant dans le public, en grimpant sur le pupitre des animateurs et en hurlant « Les Wampas n’aiment pas les autres, ils n’aiment pas Kyo, il n’aiment pas la variété pourrie » mais n’ont été récompensés par aucune Victoire. Plus tard, dans la soirée le groupe Dyonisos a essayé de déchaîner le public mais l’engouement de la salle était depuis retombé.

Il n’en demeure pas moins que le Zénith a ovationné la prestation de Corneille avec sa chanson « Parce qu’on vient de loin ». Le chanteur est cependant reparti les mains vides.

Les artistes se suivent mais ne se ressemblent pas tout comme les divers problèmes techniques. Petit à petit, des spectateurs préfèrent abréger leur soirée.

Ces 19èmes victoires de la musique étaient dédiées à Yan Philippe Blanc, PDG de Warner Music décédé accidentellement en 2003. Le chanteur Seal lui a rendu hommage en interprétant son tube « Love’s Divine ». Alexia Laroche-Jourbet, veuve de Yan Philippe Blanc, n’a pu retenir ses larmes. Une véritable émotion a envahi alors la salle.

La Victoire de Carla Bruni referme cette 19ème Cérémonie des Victoires de la musique. Avec une demi-heure d’avance, Jean-Luc Delarue et Guillaume Durand rendent l’antenne. Alors que le générique retentit, les tribunes se vident avec, pour certains, des « ouf » de soulagement. Pourtant, tout ce petit monde se réunira à nouveau l’an prochain pour les 20 ans des Victoires de la musique...