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Avec Sanremo 2004, la RAI vit au rythme de la chanson

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 08/03/2004 à 00:27 Mis à jour le 13/03/2004 à 17:59

L’Italie vient de sortir d’une semaine de paralysie générale. Non, le pays n’était pas en grève, il suivait seulement le 54ème Festival de la chanson italienne.

C’est une tradition de l’autre côté des Alpes : chaque année, début mars, les Italiens n’ont d’yeux que pour le Festival de Sanremo, du nom de la ville de la riviera italienne qui l’accueille. Cinq prime-time sur la Rai Uno(première chaîne publique), le quasi monopole des unes de la presse nationale, des émissions spéciales sur toutes les télés et radios...

Pour l’édition 2004, le directeur artistique, l’auteur-compositeur-interprète et producteur Tony Renis, a choisi de mélanger artistes confirmés et nouveaux talents dans une seule compétition. Il a retenu 22 chansons d’un style s’écartant de la tradition et, grande nouveauté, c’est le public qui a désigné le vainqueur (modéré par un jury de professionnels). Avec une large avance sur ses adversaires, Marco Masini a remporté le trophée avec sa chanson L’Uomo volante (L’homme volant). Le pari musical de ce cru 2004 est par ailleurs un succès commercial : en 2 jours, la compilation des 22 titres s’est vendue à plus de 200 000 exemplaires.

Mais c’est surtout le spectacle qui accompagne la compétition musicale qui attire l’attention. La Rai choisit les stars télé les plus en vogue (les empruntant parfois à la concurrence) pour animer les soirées : ils ont ainsi confié à Simona Ventura la lourde tâche d’enrayer l’érosion de l’audience que la manifestation subit depuis 5 ans, malgré le recours à Raffaella Carrà et Pippo Baudo, deux « monstres sacrés » du petit écran transalpin. Epaulée de trois humoristes, Paola Cortellesi, Maurizio Crozza et Gene Gnocchi, l’animatrice a placé ce Sanremo 2004 sous le signe du rythme et de l’humour. Aussi, l’acteur américain Dustin Hoffman, qui s’est volontiers prêté à certains sketches avec les animateurs, et le chanteur Adriano Celentano étaient de la fête.

Sanremo 2004 aura montré que le temps où la moitié de l’Italie restait scotchée devant son petit écran était révolu. Depuis quelques années déjà, la concurrence poursuit sa programmation habituelle et pour la première fois de son histoire, le festival a dû s’incliner jeudi soir, devant la version italienne de Loft Story, Grande Fratello. Si les commentateurs continuent de dire que « plus personne ne regarde Sanremo », c’est au final 12 millions de téléspectateurs (soit 40% de part de marché) qui ont regardé les prime time consacrés à Sanremo 2004. Un score qui doit néanmoins faire rêver les producteurs français qui se demandent toujours comment intéresser plusieurs millions de téléspectateurs lors de ses « traditionnelles » soirées de remises de prix…