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Bixente Lizarazu, le nouveau roi du foot sur TF1

Emilie Lopez
Publié le 04/11/2009 à 13:05 Mis à jour le 02/08/2010 à 10:34

Propulsé au rang d’icône du football, au même titre que ses coéquipiers Champions du Monde 2008, Bixente Lizarazu a su, depuis 3 ans, se démarquer de ses collègues, en
devenant plus qu’un consultant. Un rôle qu’il revendique avec une certaine fierté bien placée. A l’occasion de la soirée de rentrée de TF1, Toutelatele.com a eu le
privilège de rencontrer ce travailleur qui ne se repose pas sur ses acquis, à l’image du joueur qu’il était...

Emilie Lopez : Le 15 septembre dernier, vous avez commenté pour la première fois un match sur TF1, à l’occasion du choc Olympique de Marseille / Milan AC. Au lendemain de cette première, quelles sont vos impressions ?

Bixente Lizarazu : C’était une soirée bien chargée puisque j’ai fait le 20 heures, puis le commentaire du match. J’en ensuite enchaîné avec LCI, et, enfin, on a enregistré des analyses de match pour Téléfoot. C’était 4 heures bien condensées, j’ai eu l’impression de faire un match ! Mais c’était parfait, ça me met dans des conditions de compétition, j’ai aimé.

Avez-vous rapidement trouvé vos marques avec Jean-Michel Larqué et Christian Jeanpierre ?

Ca s’est très bien passé mais ils ont déjà beaucoup d’expérience en duo. J’ai trouvé très facilement ma place j’ai le regard du sportif qui a arrêté il y a très peu de temps, et je suis, de plus, toujours dans la compétition, même si ce n’est plus de foot. J’essaye de transmettre et de partager ce regard-là.

Voilà trois ans que vous creusez votre place dans le monde de la télévision. Qu’est-ce qui vous différencie des autres anciens footballeurs devenus consultants pour le petit écran ?

Je n’ose pas dire le mot « journaliste », chacun mettra l’étiquette qu’il veut, mais je trouve le terme « consultant » tellement bidon et non adapté ! Depuis trois ans, j’ai fait pas mal de choses : j’ai été reporter pour les JO à Canal +, j’ai fait du plateau, des commentaires, des analyses, sur RTL je suis animateur d’une émission, etc. Je varie vraiment les exercices : mon rôle ne se cantonne donc pas juste à des questions / réponses. J’apprends tous les jours, par exemple à faire les lancements, écrire un conducteur, les timings, etc. C’est vraiment un investissement global. Il y a trois ans, quand j’ai commencé là-dedans, je ne savais pas pendant combien de temps j’allais continuer. Mais c’est vrai que cette année, avec mon arrivée sur TF1, mon émission sur RTL et mes différents projets, je suis vraiment passé à la vitesse supérieure. J’ai vraiment fait la bascule.

Comment définiriez-vous votre rôle au sein de TF1 ?

Je considère faire un métier de journaliste, mais un journaliste ayant l’œil d’un ancien sportif de haut niveau. De plus, c’est un métier d’engagement : on ne me demande pas de balancer des banalités et de faire croire que le match est fantastique. J’essaye de trouver des angles et ne rentre pas dans la critique juste pour le plaisir, j’essaye d’avoir des arguments, même si je peux me tromper. La différence entre avant et aujourd’hui, est que le discours que j’avais comme sportif était beaucoup plus formaté et diplomatique, car je devais préserver mes partenaires, mon club, et je n’avais aucun intérêt à rentrer dans la polémique. C’est toujours le cas aujourd’hui, néanmoins je suis intéressé par le débat, sur des sujets qui s’y prêtent. L’Equipe de France en est un bon exemple : en 2008, après l’élimination des Bleus, si tu n’as pas le droit de dire qu’il faut changer d’entraineur, franchement il ne faut pas faire ce métier-là ! On peut tout dire, à partir du moment où on a les arguments pour le dire.


Toutefois, n’est-ce pas parfois difficile de « juger » des performances d’anciens coéquipiers ?

Je ne rentre pas dans le chauvinisme, ou alors c’est tellement flagrant qu’on voit bien que je plaisante. Avec Bordeaux ou Munich par exemple, je fais preuve d’une mauvaise foi tellement énorme ! J’ai fait 8 ans ½ au Bayern, 12 ans chez Girondins, donc évidemment j’ai un ressenti par rapport à ces clubs. Mais j’essaye d’être vraiment neutre.

A l’inverse, certains anciens coéquipiers peuvent ne pas apprécier votre franchise...

Peut-être que certains joueurs peuvent être heurtés, mais je suis dans cet exercice-là comme j’étais sur le terrain : C’est à la loyale, y a pas de coups tordus. Je ne dirais jamais qu’un joueur est nul. Mais je peux dire qu’il a fait un mauvais match, et expliquer pourquoi. Ca, un footballeur peut très bien le comprendre, il ne va pas être heurté. Ensuite il n’y a pas de piège, je ne suis pas là pour ça...

Si TF1 devait être un club de foot, auquel la compareriez-vous ?

Un grand en Champions League, Barcelone ou le Real par exemple.

Quant à Canal+ ?

Une grande équipe européenne également, mais je ne suis pas là pour faire des comparaisons. Je suis parti d’un grand club pour un autre grand club. Et aujourd’hui, quand tu peux faire des commentaires, et que tu commentes les 13 top affiches de la Champions League, puisque TF1 a le premier choix, que tu as la chance de pouvoir aller à la Coupe du Monde pour commenter les 20 plus grands matchs, que sur Téléfoot tu traites l’Equipe de France, le Milan, le Real, je ne sais pas ce que tu peux espérer de mieux...

Vous serez donc de l’aventure africaine. Pensez-vous que ce sera également le cas de l’Équipe de France ?

Je l’espère, nous l’espérons tous à TF1 évidemment. Je pense que ça devrait aller quand même. Après, ce qu’on sera capables de faire à la Coupe du Monde, c’est une autre histoire. Ca a été un parcours très difficile, qu’on n’a jamais maitrisé, on a très mal démarré, même si par la suite certains matchs étaient pas mal. Mais il y a encore beaucoup à faire pour que l’Equipe de France soit performante à la Coupe du Monde.

Vous faites donc désormais partie de l’Equipe TF1. Avez-vous eu l’occasion de « taper le ballon » avec certains de vos nouveaux collègues ?

Quand je viens à Paris, je n’ai vraiment pas le temps ! J’ai mon émission en hebdomadaire tous les lundis, Téléfoot tous les dimanches, les matchs de la Champions League... Le sport, c’est le Pays basque pour moi : là-bas j’ai tout ce qu’il faut pour ne pas prendre les 20 kilos que les sportifs de haut niveau prennent souvent après avoir arrêté le foot ! (rires)