Toutelatele

La BBC crée un scandale en confrontant des pauvres, la chaîne publique monte au front

Par
Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 03/06/2015 à 15:16

La pauvreté intéresse grandement les chaînes de télévision en Angleterre. Loin du concept caritatif, les formats développés sont la majeure partie du temps liés à différents scandales, comme la série documentaire Benefits Street sur Channel 4. Parallèlement, Benefits Britain sur Channel 5 a créé la polémique avec des des bénéficiaires de l’allocation chômage qui ne désiraient pas retrouver du travail.

Ces programmes animent même la classe politique au Royaume-Uni puisque début 2015, David Cameron, Premier Ministre du Royaume-Uni, avait décidé de plafonner les prestations sociales. Dans le même temps, les critiques envers ces programmes sont souvent virulentes, tant ils tendent à stigmatiser une partie de la population.

Dans la même veine, la chaîne publique BBC 2 a décidé de lancer Britain’s Hardest Grafter qui suit des Britanniques de tout le pays afin de trouver le travailleur à bas salaire le plus acharné de Grande-Bretagne. Cinq épisodes seront proposés pour couvrir les plus grands secteurs industriels du pays. Les travailleurs les moins efficaces seront invités à quitter le programme jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul, qui sera donc déclaré travailleur le plus acharné de la Grande-Bretagne.

La BBC indique poser la question du fonctionnement du système des prestations sociale en Angleterre qui pourrait expliquer le manque de productivité des entreprises du pays. « Est-il vrai que les immigrés travaillent plus que les Britanniques pour un salaire inférieur ? » se demande même la chaîne publique. Il n’en fallait pas moins pour créer la polémique alors qu’une pétition a été mise en place pour interdire la diffusion du programme.

Cette semaine, les producteurs et la BBC ont dû publier une déclaration conjointe pour contrer les critiques autour de l’émission, avant même sa diffusion. « C’est un programme d’actualité et non un format de divertissement, et nous en sommes aux tout premiers stades de la production », ont-ils expliqué. « Le bien-être des participants est d’une importance primordiale et nous pensons que l’interprétation du concept décrit comme abusif est erronée ».

Reste maintenant à savoir quel sera l’accueil du public lors de la diffusion du programme sur la chaîne publique.