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Ce jour où... Thierry Ardisson a arrêté Tout le monde en parle sur France 2

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 04/05/2019 à 16:36

Ce samedi 4 mai, C8 fêtera le vingtième anniversaire de Tout le monde en parle . Dès 21 heures, Thierry Ardisson reviendra sur les moments cultes de son émission, diffusée entre 1998 et 2006 sur France 2. Celle-ci, réputée pour son esprit provocateur, a bouleversé les codes de la télévision.

Des débuts difficiles

Appelé pour remplacer Du fer dans les épinards de Christophe Dechavanne, Tout le monde en parle est lancé à la rentrée 1998. Sous l’impulsion de Nicolas Vincent, Thierry Ardisson imagine un talk s’articulant autour de débats de société. L’émission est propulsée le samedi en deuxième partie de soirée à un rythme de deux numéros par mois. Celle qui est proposée en alternance avec Union Libre de Christine Bravo signe ses débuts face à 1.1 million de téléspectateurs le 19 septembre. Alors qu’il a fait les belles heures d’Antenne 2 avec Lunettes noires pour nuits blanches et Double jeu, Thierry Ardisson peine à trouver son public. Trois mois après son lancement, le nouveau pari de France 2 affiche une maigre part d’audience de 18 points auprès des 4 ans et +. Thierry Ardisson est appelé à revoir sa copie en urgence.

La renaissance d’Ardisson / Barma

L’animateur parvient à convaincre la direction de la chaîne publique de lui donner une seconde chance. Conscient de l’échec, il se sépare de Nicolas Vincent et demande à Catherine Barma de produire le renouveau de Tout le monde en parle. Le duo relance le concept des interviews formatées et fait appel au talent de sniper d’un certain Laurent Ruquier. La machine est lancée et les Français se passionnent pour leur rendez-vous du samedi soir. Le plébiscite est tel que France 2 décide de basculer le talk à un rythme hebdomadaire dès la rentrée 1999. Thierry Ardisson, qui vante un talk ouvertement provocateur, mêle hommes politiques, comédiens, chanteurs, écrivains... Personne n’échappe aux questions allant jusqu’à être axées sur la vie privée et sexuelle. On se souvient tous du « Est-ce que sucer c’est tromper ? », lancé à Michel Rocard, qui provoquera un tollé dans la classe politique. De « Magnéto Serge » au « Blind Test » en passant par « La fiche 69 », l’émission est rythmée par des séquences devenues cultes.

La dérive du succès

Tout en boostant les ventes de ses invités culturels, Thierry Ardisson affole l’audience de France 2. Mais en plein succès, l’animateur est la cible de virulentes critiques et fait face à une série de polémiques. Le passage de Thierry Meyssan suite aux attentats du 11 septembre 2001 scandalise la France, tandis que de nombreuses séquences jugées comme des dérapages ne sont pas coupées au montage. Le duo Ardisson / Barma fait le choix de diffuser un Frédéric Beigbeder ivre, l’interview avortée de Milla Jovovich ou des clashs portés par Michel Polac, Julien Dray, Jean-Marie Bigard et José Bové. Tout en permettant à Philippe Corti de devenir le DJ de Tout le monde en parle en se portant garant de sa sortie de prison, Thierry Ardisson tient bon et les audiences le démontrent bien. Après une année 2004, suivie par une moyenne de 1.56 million de téléspectateurs (27.9% du public), l’animateur parvient à maintenir éveiller 1.54 million de Français, soit 27.4% du public, le samedi soir sur France 2 en 2005.

La fin d’une ère

Alors que rien ne semble l’atteindre, Tout le monde en parle se retrouve au coeur d’un conflit entre Thierry Ardisson et la direction de France Télévisions. Récemment nommé à la tête du groupe audiovisuel public, Patrick De Carolis refuse que ses animateurs exercent sur une autre chaîne. Or, Thierry Ardisson officie également sur Paris Première à travers 93, Faubourg Saint-Honoré. L’homme en noir refuse de renoncer à ses activités sur la propriété du groupe M6 et n’hésite pas à multiplier les sorties dans la presse. Il refuse la clause d’exclusivité souhaitée par France 2 et signe la fin de Tout le monde en parle. La dernière est diffusée le samedi 8 juillet 2006 et Jean-Louis Aubert vient chanter en plateau son « Voila c’est fini ». Alors que France 2 fait appel à Laurent Ruquier en dégainant On n’est pas couché le samedi soir, Thierry Ardisson rebondit sur Canal+ où il lance Salut les Terriens en novembre.