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Ce soir ou jamais ! : la culture signée Taddeï sur F3

Thibaut Lescuyer
Publié le 25/04/2007 à 00:02

Mis en veille depuis le 5 avril pour cause de campagne présidentielle, le magazine culturel de Frédéric Taddeï baptisé Ce soir (ou jamais !) a repris ses droits mardi soir. Pendant trois jours, une programmation autour de trois revues de presse est consacrée aux enjeux des élections présidentielles, post-premier tour.

Aujourd’hui, cette émission relative à « l’actualité culturelle ou l’actualité vue à travers un prisme culturel », dixit le présentateur, s’est incontestablement frayée une place à part dans le consensuel microcosmos télévisuel. Quelques jours après son lancement le 25 septembre 2006, le programme diffusé, en direct et en public du lundi au jeudi sur France 3, attirait déjà 616 600 téléspectateurs, soit une part de marché de 7.8%. Une performance incontestable eu égard de sa programmation tardive, sectionnée en deux parties par le désormais ponctuel Soir 3 à 23 heures.

Le magazine culturel a aujourd’hui trouvé son rythme de croisière et affiche même quelques belles performances comme le 6 et 29 mars où, sur la partie 23h30/00h30, l’émission a connu deux de ses meilleures audiences quotidiennes avec respectivement 12.9% (840 900 téléspectateurs), et 11.9% de part de marché (730 000 fidèles). Par ailleurs, les personnalités du monde culturel réunies pour la revue de presse du mardi, séduisent particulièrement avec 10.5% de part d’audience en moyenne, soit un chiffre supérieur à la moyenne de l’émission. A noter que le public, composé de 39% des moins de 50 ans, est relativement jeune pour ce genre de programme.

Début avril, l’émission produite par MFP, filiale de France Télévisions, connaissait cependant une petite baisse de régime avec seulement 504 540 fidèles, soit 6.9% du public présent devant son poste de télévision.

A l’origine de cette rencontre culturelle quotidienne, Frédéric Taddeï, un autodidacte anticonformiste. Son parcours d’ovni lui a permis de se forger une solide culture générale. A 20 ans, ce dandy nonchalant s’offre dix années « sabbatiques » au cours desquelles il dévore livres, expositions, théâtre, émissions de télévision. C’est aujourd’hui cette curiosité intellectuelle qui permet au quinquagénaire de parsemer son magazine de débats en tout genre.

Sa déontologie de la télévision ? « Aujourd’hui, faire une émission en live, sans prompteur, avec quelques antisèches mais sans fiche, sans livre à la main, avec ce que ça implique de savonnage ou d’erreur de nom, ça fait parti du panache. Mais c’est un truc personnel » explique-t’il dans le trimestriel Médias. Sa principale préoccupation : laisser s’exprimer les invités, et donc éviter les sempiternelles coupes de paroles d’animateurs peu scrupuleux. Ainsi, l’ex-animateur de Paris Dernière a décidé de ne pas s’entourer de chroniqueurs afin d’ « enlever la parole aux commentateurs pour la rendre aux artistes ».
Véritable bourreau de travail, il sévit également sur Europe 1 du lundi au vendredi de 15 heures à 16 heures avec son émission Regarde les hommes changer.

Ce mercredi, Ce soir (ou jamais !) donnera la parole aux intellectuels étrangers qui viendront évoquer les perspectives au lendemain du premier tour des élections : parmi eux, Peter Gumbel, correspondant pour Times Magazine, Zheng Ruolin, journaliste chinoise et Tarq Ramadan, professeur islamologue. Jeudi, les spécialistes politiques John Paul Lepers, Laurent Joffrin et Denis Robert seront à l’honneur de ce rendez-vous qui semble entrer pleinement dans le nouveau virage éditorial voulu par France Télévisions.