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Clem : les conséquences d’un tournage plus intensif

Tony Cotte
Publié le 20/01/2014 à 19:16 Mis à jour le 21/01/2014 à 11:18

On reproche souvent aux producteurs de fictions françaises un développement trop lent en comparaison avec leurs homologues américains. Pour sa nouvelle salve, dont le coup d’envoi a été donné lundi 13 janvier, la série Clem compte cinq épisodes, soit deux de plus qu’à l’accoutumée. Quelles ont été les conséquences de cette rallonge ?

« Nous étions ravis de cette marque de confiance, affirme la créatrice Emmanuelle Rey-Magnan. Nous avions donc un peu moins d’un an pour écrire cinq épisodes de quatre-vingt-dix minutes. Même à plusieurs, ce temps de développement est très court ! » L’équipe, composée de six auteurs et d’une directrice littéraire, a donc redoublé d’efforts pour assurer à temps la date de délivrance à la chaîne privée.

Pour les acteurs aussi le rythme de travail a été plus dense. «  Nous avons tourné pendant cinq mois contre trois habituellement, confirme le comédien Laurent Gamelon. Ce qui a changé la donne, c’est le fait qu’Éric Le Roux succède à Joyce Buñuel à la réalisation de trois épisodes. » Deux réalisateurs aux méthodes de travail différentes, comme témoigne Lucie Lucas, l’interprète du rôle-titre : « Nous avons commencé par tourner les deux derniers avec Joyce Buñuel, puis Eric Le Roux est arrivé aux commandes de la réalisation. (...) Joyce travaille comme pour un long métrage, ce qui est assez confortable pour les comédiens. Avec Éric, tout va beaucoup plus vite. »

Un tournage qui est crossboardé. Les épisodes ne sont ainsi pas tournés dans l’ordre de l’histoire mais selon l’usage des décors. Une économie de coûts garantie. « Cette méthode de travail nécessite beaucoup de concentration », ajoute Jean Dell (Mes amis, mes amours, mes emmerdes...). Et s’il y a bien une actrice pour qui la production de Clem prend du temps, c’est bien Victoria Abril, présente dans la majorité des scènes. « Lorsque je tourne Clem, j’ai la sensation de porter à l’écran cinq longs métrages, avoue-t-elle. Le rythme est si soutenu que je n’ai pas pu me consacrer au cinéma cette année et j’ai dû mettre la musique en stand-by puisque nous avons tourné durant sept mois non-stop. »

Pour la prochaine saison, toute la troupe reprendra le chemin des studios dès le mois d’avril et ce jusqu’à novembre.