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Code de la route à la télé : tous les coups sont « permis »

Tony Cotte
Publié le 23/05/2008 à 12:36

En 2007, 90 000 permis ont été annulés, 9.5 millions de points ont été retirés et selon une récente enquête Ipsos, 6.5 millions de Français connaîtraient au moins une personne de leur entourage conduisant sans le fameux sésame rose ! À l’heure où la Sécurité routière est une des priorités du gouvernement et que la « tolérance zéro » est de plus en plus appliquée par les autorités, TF1 endosse son rôle de médiateur et propose l’émission Code de la route : repassez-le en direct !. Qui dit médiation, dit forcément Julien Courbet, indissociable du genre. Accompagné d’Églantine Emeyé, l’animateur relance un concept qui, il y a cinq ans, avait crée quelques remous au sein du paysage audiovisuel. Marche arrière sur la guerre des Permis...

Janvier 2003. France 2 et M6 annoncent la diffusion de leur émission respective, Code de la route : le grand examen et Permis de conduire : le grand test. Deux concepts similaires où le téléspectateur est amené à répondre à des questions types de l’examen de conduite. Pour s’assurer de proposer leur quiz avant la concurrence, les deux chaînes se sont alors livrées de véritables queues de poisson via différents communiqués de presse. Des déprogrammations sauvages qui n’ont pas été du goût du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Les deux incriminées ont ainsi dû rétablir la programmation initiale de leurs émissions respectives et, dans l’intérêt du public, ont procédé à un tirage au sort. France 2 en est ressortie gagnante. Cette année-là, son émission animée par Patrice Laffont et Gaël Leforestier a été diffusée le 26 février. Quant à la chaîne privée, c’est devant les tribunaux qu’elle a décidé de poursuivre le combat, estimant être détentrice des droits d’une émission de quiz basée sur le code de la route. Le projet s’inscrit ainsi dans la continuité des fameux Grands tests du quotient intellectuel ou encore émotionnel déjà diffusés avec succès à l’antenne. De son côté, Waï TV, producteur du Code de la route : le grand examen sur France 2, prétend avoir proposé quelques mois auparavant le concept à M6 qui n’était, à l’origine, « pas intéressée ».

Derrière cette guerre entre diffuseurs, la démarche reste pourtant « noble » : sensibiliser les téléspectateurs sur la sécurité routière. Et nombreux ont pris rendez-vous sur la chaîne publique : 8.7 millions de curieux pour 44.4% de part de marché. Un pic d’audience a même été enregistré à 11 millions d’individus ! Un succès qui n’a, évidemment, pas été au goût de M6. Cette dernière a fait aussitôt savoir, par l’intermédiaire d’un communiqué, que l’émission de sa concurrente représentait « un acte de parasitisme inacceptable ». Il faudra attendre alors un an presque jour pour jour (23 février 2004) pour que la chaîne se décide à programmer son test virtuel et ce peu de temps avant la mise en place de la réforme du permis de conduire de l’époque. Le trio Benjamin Castaldi, Mac Lesggy et Dominique Chapatte ont animé le divertissement devant 4.5 millions de téléspectateurs et 20.2% du public présent devant son petit écran. Ils étaient même 6.4 millions à regarder le programme à 22h35 lorsque les prime time de TF1, France 2 et France 3 se sont achevés.

Le plébiscite des deux codes de la route virtuels en 2003 et 2004 est donc de bonne augure pour la future audience de celui de TF1. Ce vendredi 23 mai, le binôme proposera une soirée en direct pour passer (ou repasser) l’examen du code de la route via 40 questions sur la signalisation, le stationnement et autres règles. Si le téléspectateur réalise moins de 5 fautes, il obtient donc le précieux sésame rose, du moins virtuellement. Sur le plateau, le public sera, quant à lui, divisé en deux catégories afin de répondre à une question qui ne cesse de faire débat : Qui des hommes ou des femmes conduit le mieux ?

Code de la route : repassez-le en direct ! marque ainsi le retour du format créé par Michel Nouader et Childéric Muller. Ce dernier est, cette fois-ci, producteur exécutif consultant aux côtés de Daniela Lumbroso pour Degel Prod. Waï TV, à l’origine du projet, prévient en amont : nous avions « proposé à France 2 de diffuser cette nouvelle émission, mais celle-ci n’a pas donné suite ».