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Coeur Océan > Mickaël Trodoux revient sur son départ

Emilie Lopez
Publié le 04/08/2008 à 13:51 Mis à jour le 31/03/2011 à 16:47

Jamais deux sans trois ! Pour la troisième année consécutive, Coeur Océan enchante les matinées estivales des ados français. Et si quelques personnages ont quitté le navire, Mickaël Trodoux, alias Mattéo, le charmeur de ces dames, reste fidèle au poste. Mais à 30 ans, l’acteur annonce son départ, au grand dam de ses fans, qui le retrouveront bientôt aux côtés de Sofia Essaidi dans la comédie musicale de Kamel Ouali, Cléopâtre. Pour l’heure, il répond aux questions de Toutelatele.com, en toute franchise et avec passion...

Emilie Lopez : Vous interprétez, pour la troisième saison consécutive, le rôle de Mattéo, présente comme le « personnage principal » de la série Cœur Océan. Quel grand changement vit-il, en cette troisième année sur l’île ?

Mickaël Trodoux : C’est le passage à l’âge adulte définitivement, notamment grâce à l’arrivée de son père, Richard. Mattéo et lui ont une relation très conflictuelle, comme on peut en retrouver souvent dans la vie. Cela va aider mon personnage à grandir sur le plan affectif et humain...

Emilie Lopez : En quoi l’arrivée de son père a-t-elle chamboulé sa vie ?

Mickaël Trodoux : C’était la première fois que Mattéo avait autant de confrontation avec un adulte, cela représente une bonne moitié de mes scènes et mon personnage prend forcément de l’ampleur. Pour couronner le tout, le père de Mattéo est interprété par Christian Mulot, avec qui j’ai déjà tourné sur un court métrage, Droit au cœur, et avec qui je suis ami. Il me faisait travailler les scènes en amont, ce que je n’avais pas l’habitude de faire, et je pense que le résultat s’en ressent...

Emilie Lopez : Avec la maturité, Mattéo n’est donc plus le dragueur invétéré de ces dames ?

Mickaël Trodoux : Cette année ce n’est pas du tout l’été des filles et de l’amour. Il a d’autres priorités, notamment celle de retaper un bateau qui avait appartenu à son grand-père, et de le remettre à l’eau. Son rêve étant justement d’avoir un travail en rapport à la mer et c’est l’occasion de le réaliser. Cela devient son objectif principal, et les filles arrivent, du coup, en second plan...

Emilie Lopez : Avez-vous eu un droit de regard sur l’évolution de votre personnage ?

Mickaël Trodoux : Tout à fait. C’était déjà le cas l’an dernier : les scénaristes nous avaient informés de ce qu’ils avaient prévu, et nous leur avions donné notre avis. Même si cela reste leur scénario, ils ont pris en compte nos points de vue. J’avais trouvé l’initiative plutôt sympa. Pour ma part, je n’acceptais cette troisième saison que s’il y avait quelque chose à se « mettre sous la dent ». J’étais sûr à 90% que cette saison serait la dernière pour moi, j’avais donc envie de « boucler la boucle ». Je n’ai pas été déçu du résultat, bien au contraire !

Emilie Lopez : Diriez-vous que, comme Mattéo, la série dans son ensemble est plus mature ?

Mickaël Trodoux : Carrément et c’est valable pour tous les personnages. Bien sûr, Cœur Océan n’est pas un « copier/coller » de ce que l’on peut voir tous les jours. Cela reste une fiction dans une case jeunesse, on n epeut pas faire tout ce qu’on veut : il y a un « cahier des charges », donc nous sommes un peu limités. Mais cette année on a tout fait pour que ce soit le plus réaliste possible. On a essayé de tirer nos personnages vers le haut, et de leur donner une touche plus humaine. Même si on a des dialogues « imposés », on cherche toujours à le faire à notre sauce. C’est, à mon avis, de loin la meilleure saison.

Emilie Lopez : Vous venez de passer la barre symbolique des 30 ans. Jouer le rôle d’un adolescent ne vous dérange-t-il pas ?

Mickaël Trodoux : Mattéo a 20 ans, donc ce n’est plus vraiment un ado. Quand je vois les jeunes de 20 ans maintenant, comme Nassim (Boutelis, ndlr) ou Mari (Bobulesco, ndlr), je ne les vois pas du tout comme des ados ! Et il y a pire : Jean-Luc (Joseph) en a 34 ans !

Emilie Lopez : Après une première année tendue, et une seconde bien meilleure, comment était l’ambiance sur le tournage cette année ?

Mickaël Trodoux : La première n’a pas été évidente avec certains comédiens... Pour la seconde cela n’avait aucun rapport : c’était super ! La troisième année est dans cette continuité. Il y a bien sûr eu un temps d’adaptation et quelques conflits, mais c’est comme dans toute communauté. Dans l’ensemble tout s’est super bien passé. Cela vient peut-être du fait que l’on est sur une île un peu reculée, à la campagne : nous n’avions pas trop le choix non plus (rires).


Emilie Lopez : Affirmez-vous avec certitude qu’il n’y aura donc pas de quatrième saison vous concernant ?

Mickaël Trodoux : C’est sûr et certain ! S’il y en a une, je ne la ferais pas. Premièrement, j’ai fait le tour du personnage, et je n’ai pas envie de m’attaquer à une autre saison, et à n’importe quel projet si la motivation et l’envie ne sont pas là. Je suis quelqu’un de passionné, surtout dans l’exercice de ce métier. Je ne veux surtout pas le faire pour de raisons autres que l’envie, la motivation et la passion. A partir de fin janvier je vais jouer le rôle d’Octave, dans Cléopâtre, de Kamel Ouali.

Emilie Lopez : Passer de d’une série jeunesse de France 2 à une comédie musicale de Kamel Ouali est un grand écart plutôt étonnant...

Mickaël Trodoux : Pas tant que ça. En choisissant de m’investir dans ce métier, c’était pour faire un peu « tout ». Je me sens prêt pour toutes les éventualités, même si je ne sais pas chanter ! Mais j’ai plus l’impression de faire une grosse pièce de théâtre... Je suis très content, et je pense à tout ceux qui disent que c’est dangereux de faire des séries comme Cœur Océan au risque d’être cantonné là-dedans : la preuve est là !

Emilie Lopez : Vous conviendrez tout de même que la reconversion, pour les rôles principaux de séries françaises, n’est pas toujours évidente...

Mickaël Trodoux : Oui, mais comme dirait Nassim, « On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la Beurette » (rires). Coeur Océan marche bien et nous fait bien gagner notre vie, tout va bien jusqu’au jour où... Il faut éviter de tomber dans la facilité et savoir s’arrêter. Je comprends que les réalisateurs hésitent à prendre un comédien parce qu’il a l’étiquette d’untel dans telle série. Il faut savoir se bouger le cul, parce que si on attend qu’on vienne nous chercher, ça peut durer très longtemps... !!

Emilie Lopez : Selon le magazine TéléStar, la quatrième saison pourrait ne pas voir le jour du simple fait de votre refus de continuer...

Mickaël Trodoux : Je ne sais pas pourquoi ils disent ça, je trouve ça un peu con... Mon personnage est certes apprécié, je m’en rends compte, mais d’autres le sont tout autant, voire même plus. Entre la première et la deuxième saison, la même chose avait été dite, et au final on en a tourné une deuxième et une troisième. Ce n’est pas un personnage qui fait une série, et heureusement. Je suis persuadé que les aficionados de Cœur Océan vont accepter et adorer les nouveaux, interprétés par Nassim, Leslie, Myriam et Marie. Ils apportent tous une touche différente et ont de quoi reprendre le flambeau, je ne m’inquiète pas du tout pour ça...

Emilie Lopez : Comment voyez-vous l’avenir de Cœur Océan ?

Mickaël Trodoux : Selon moi la série peut perdurer pendant longtemps car il y a un vrai potentiel. Mais pour ça, il faut du renouveau. Pour donner de l’activité à tout ça, il faut de nouveaux personnages, ou d’autres qui reviennent, parce que la clé, c’est de faire tourner les comédiens. Je trouverais vraiment ça dommage que Cœur Océan s’arrête : c’est frais, c’est parfait pour les vacances, avant d’aller à la plage, les yeux encore un peu fermés, avec un bol de chocolat dans les mains (rires).