Toutelatele

Constance Dollé (Un village français - saison 6) : « La fusillade des miliciens est un exutoire pour Suzanne »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 24/11/2015 à 18:33 Mis à jour le 24/11/2015 à 18:34

L’actrice Constance Dollé est, depuis 2009, Suzanne Richard dans « Un village français ». Cette deuxième partie de saison, diffusée dès le 24 novembre sur France 3, marque un tournant pour ce personnage, qui va libérer toute la colère et frustration accumulée depuis le début de la Guerre. Pour Toutelatele, Constance Dollé est revenue sur le virage pris par son personnage et sur les conditions de tournage.

Joshua Daguenet : Comment jugez-vous votre relation avec Antoine ?

Constance Dollé : Ils n’ont ni le même parcours, ni le même âge, et n’ont pas vécu la même chose. Ils ont toutefois deux positionnements radicaux et affirmés concernant le mal. Suzanne fait l’apprentissage de la défaite durant ces épisodes. Ils se demandent s’il faut se battre auprès des gens qui n’ont pas les mêmes combats, ou partir ailleurs et laisser les autres agir à leur place.

Une fois la guerre terminée, certains personnages, qui se battaient pour la libération, vont montrer des côtés plus sombres...

On retrouve des personnes qui ont travaillé dans la clandestinité pour la justice, l’équité, le bien. Ils vont être confrontés au syndrome de Stockholm où la réalité aspirée une fois la libération, est toute autre. Les comportements sont limites et violents quand on a pris autant sur soi pour notre idéal. Ces personnages ont perdu beaucoup et quand ils voient des miliciens éviter la mort après avoir commis des actes atroces, on se demande ce qu’est le pardon.

Vous êtes-vous documentée pour les scènes d’épuration ?

Non, je ne me suis pas tant documenté que ça. Il y a eu des événements de l’histoire qui peuvent-être des sources d’inspiration, mais ce que je trouve génial, c’est de savoir ce qu’on veut faire de sa peau une fois que les combats dans lesquels on a donné tant d’énergie, n’ont plus de raison d’être.

« On peut jouer des séquences très dures et être dans la déconnade sur le plateau »

Cette colère qui s’exprime en Suzanne lorsqu’elle prend le fusil et donne l’ordre d’exécuter les miliciens, est-ce une suite logique de ce qu’à vécu votre personnage ?

Cet acte est l’expression et la prolongation de sa propre colère, elle a vécu beaucoup de drames dont la mort de madame Germain. Cette scène est un exutoire pour elle, Suzanne ne peut pas laisser ces gens qui ont fait tant d’horreurs et qui auraient pu la violer, s’en tirer en chantant.

Quels sont les retours du public concernant Suzanne ?

Il y a des gens dans la rue qui me parlent plutôt de la série en général et non spécifiquement des personnages. Les retours sont globalement très positifs

Le tournage d’une telle série est-il plus éprouvant psychologiquement que physiquement ?

Psychologiquement c’est une chose, mais en télé, les rythmes de tournage sont beaucoup plus élevés donc la fatigue est surtout physique. On a tourné plusieurs jours d’affilée en hiver, dans le froid. Mais les gens ne l’imaginent pas, on peut jouer des séquences très dures mais être dans la déconnade sur le plateau. Par moment, c’était une vraie colonie !

L’aventure touche à sa fin, avec le tournage de la dernière saison en février. Était-il temps de passer à autre chose ?

On savait que cela allait s’arrêter. Cette série aura duré quasiment dix ans donc ça va faire bizarre. Il y a eu des mariages et des bébés durant tout ce temps, toutes les bonnes choses ont une fin.