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Danse avec les stars : glamour et sensualité pour séduire tous les publics

Tony Cotte
Publié le 11/02/2011 à 15:43

« Cette émission s’inscrit dans notre ambition de renouveler nos programmes de divertissement et notre volonté d’explorer de nouveaux territoires, à savoir la danse qui est très à la mode ». Le 26 janvier dernier, Fabrice Bailly présentait à la presse Danse avec les stars, version française du succès américain Dancing with the stars. Le directeur adjoint des programmes de TF1 tentait ainsi de convaincre l’auditoire de l’arrivée d’une nouvelle émission de danse sur le PAF après les échecs de Celebrity dancing, Duels de stars, Dancing show ou encore Dance Floor, qui sera le plus fort ? ces dernières années. Un véritable challenge.

Créée en 2004, Strictly Come Dancing est un des plus gros succès de la chaîne britannique BBC One. Très vite, le programme s’exporte et donne naissance au triomphe Dancing with the stars aux États-Unis. Une trentaine de pays adopte le concept d’une compétition de danse de salon, dont le Brésil ( Dança dos Famosos), le Chili ( El Baile en TVN), la Croatie ( Ples sa zvijezdama), le Danemark ( Vild med dans) , l’Estonie ( Tantsud tähtedega) ou encore la Finlande ( Tanssii tähtien kanssa). Le principe est simple : une célébrité fait équipe avec un professionnel de la danse. En binôme, ils réalisent chaque semaine une prestation sur une danse imposée, de la valse viennoise au quick step, en passant par le tango ou encore le chachacha. Puis, au jury de professionnels et au public de départager les vainqueurs. Une compétition qui affiche déjà onze saisons au pays de l’oncle Sam, au rythme de deux par an. Le 23 novembre dernier, 26.4 millions d’Américains ont ainsi assisté à la victoire de l’actrice Jennifer Grey sur ABC.

Partiellement rassurée et motivée par ces chiffres, TF1 a donc décidé de surfer sur la vague en coproduisant le divertissement avec BBC Worldwide France, le tout confié à Frédéric Pedraza, « l’homme de la situation » sur les six premières saisons de Nouvelle Star. Si un temps M6 et même France Télévisions ont été sur les rangs pour adapter cette compétition sur leur antenne, c’est finalement la Une qui a le mieux négocié, justifiant cette acquisition comme cohérente avec ses valeurs : « La compétition, le spectacle, le glamour et pas mal de sensualité  ». Et bien que le diffuseur soit tenu à respecter les exigences d’un cahier des charges que l’on devine rigide, les premiers bruits de couloir annoncent pourtant une version au rabais. « On a été contacté en octobre 2010. Frank Leboeuf est un grand fan de Dancing with the Stars, il a suivi Gilles Marini qui participait à l’édition américaine, on le voyait souvent dans le public. C’est une émission qu’il adore. Mais on nous a clairement dit que ça n’allait pas être à la hauteur de la version anglaise ou américaine. Notamment au niveau des moyens engagés  », déclarait Pascal Sebayhi, l’agent de l’ancien footballeur, à Télé 2 semaines.


TF1, qui n’a pas souhaité commenter ces allégations, a tenu à lancer son nouveau programme avant X-Factor, télé-crochet remplaçant Nouvelle Star sur M6, pour s’assurer une exposition optimale dans les médias. La chaîne privée a également misé sur un duo inédit d’animateurs : Vincent Cerruti, qui a fait ses débuts en prime-time le 1er janvier dernier à l’antenne dans Sosie ! Or not sosie ?, et Sandrine Quétier, l’éternelle co-animatrice. Mais le succès de Dancing with the stars repose essentiellement sur son casting. «  Elles n’ont plus rien à prouver, mais ont décidé de se mettre en danger aux bras de professionnels  ». Elles ? Ce sont les « stars » en question, huit personnalités pour le moins éclectiques et issues du monde du cinéma, du théâtre, de la musique et du sport : l’humoriste Jean-Marie Bigard, la comédienne et chanteuse Sofia Essaïdi, l’ex-footballeur David Ginola, l’ex-top model Adriana Karembeu, le musicien André Manoukian, la comédienne Marthe Mercadier, l’égérie (de Pedro Almodóvar) Rossy de Palma et la popstar à la française M.Pokora. Pour les départager, un jury composé de Jean-Marc Généreux, Alessandra Martines ou encore Chris Marques, chorégraphe sur la version britannique de l’émission.

Si le trio promet de faire preuve d’indulgence vis-à-vis des premières prestations, du moins sur l’aspect technique, les participants ne cachent pas leurs appréhensions. « Je n’avais pas imaginé que ça pouvait être aussi difficile. Mon partenaire m’a expliqué que j’avais tout faux », assurait Adriana Karembeu après quarante-huit heures d’entraînement. « Je découvre des muscles que je ne soupçonnais pas  », ironisait pour sa part André Manoukian. Au vu du panel, la présence de M.Pokora et Sofia Essaïdi, habitués à se produire sur scène et réaliser de nombreuses chorégraphies, face, notamment, à une Marthe Mercadier âgée 82 ans, peut surprendre. Mais l’ancienne Cléopâtre l’assure : « Je ne maîtrise finalement pas la technique ». Ses adversaires peuvent être, quant à eux, « rassurés », la jeune femme souffrant d’une contusion au niveau des côtes. Les images de l’accident circulent déjà sur le web, la chaîne espérant sans doute créer le fameux « buzz », dont le jeune public est particulièrement friand.

Reste à savoir quelle cible est visée par Danse avec les stars, au vue des audiences réalisées sur les plus de 50 ans à l’étranger et de la programmation française de l’émission : le samedi soir en prime-time. Une case particulière désertée par les jeunes. En attendant les premiers chiffres communiqués par Médiamétrie, Danse avec les stars part cependant avec un handicap par rapport aux versions étrangères, les Français étant jusqu’ici peu accros au genre. En 2006, France 2 proposait l’adaptation de Strictly dance fever (spin-off de Strictly come dancing), sous le nom de Dancing Show. Mené par Anthony Kavanagh, le programme a dû se contenter d’une moyenne de 2.5 millions de fidèles et moins de 15% de part de marché. Quant à TF1, elle lance sa nouveauté six ans jour pour jour après le lancement de la déception Celebrity dancing sur son antenne. Il sera donc question cette fois d’éviter un nouveau faux pas...