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Dave, l’Incroyable Talent de M6, se lâche

Emilie Lopez
Publié le 10/11/2010 à 12:38 Mis à jour le 17/11/2010 à 12:10

Peu de chanteurs de 66 ans peuvent se targuer d’être appréciés de tous les publics, y compris des plus jeunes. C’est le cas de Dave... Et son arrivée dans le jury de La France a un incroyable talent ne pourra que renforcer cet amour du public. Véritable trublion sans langue de bois, il forme avec Gilbert Rozon son nouvel ami et Sophie Edelstein un trio parfait, en charge de juger les candidats. Toutelatele.com a rencontré le chanteur, pour une interview à son image : décalée, drôle et décoiffante.

Emilie Lopez : Comment vous êtes-vous retrouvé au sein du jury de La France a un incroyable talent ?

Dave : J’ai été contacté au mois de juin. Je connaissais l’émission, car Jean-Pierre Domboy, mon attaché de presse pendant longtemps, était dans le jury de la première saison. Je savais de quoi il s’agissait, mais j’avoue que je ne la regardais pas. J’ai donc demandé qu’on m’envoie les DVD de l’an passé, et j’ai été vraiment scotché. Non pas par le jury, mais par ce qu’il se passe sur scène. J’ai donné mon accord pour avoir l’opportunité de faire une émission que j’aime.

Vous est-il déjà arrivé de participer à des émissions que vous n’aimiez pas ?

J’en fais beaucoup pour faire de la promo, et je ne les aime ou ne les regarde pas spécialement. Pourtant, dans certains cas, j’ai été agréablement surpris. Par exemple, quand je passais dans l’émission de Cauet, que je ne regardais jamais, je trouvais cela formidable et intéressant, parce qu’il est très pro, qu’on soit sensible ou pas à son humour. Mais faire une émission, ce n’est pas la même chose que de la regarder. Et ça, le public ne le sait pas...

La complicité entre Gilbert Rozon et vous est évidente à l’écran. Le connaissiez-vous avant de faire l’émission ?

Je le connaissais surtout parce que je suis un fidèle de Laurent Ruquier, et qu’il a été souvent interviewé sur Europe 1. J’avais donc entendu qu’il n’était pas con. Par la suite, je suis allé sur Google, et il a eu une drôle de vie, donc j’étais super intéressé à l’idée de le rencontrer.

Aviez-vous déjà croisé la route de Sophie Edelstein, autre juré d’Incroyable talent ?

Je l’avais vue dans la première saison, sans la connaitre personnellement. Mais le monde du cirque m’a toujours attiré. Je me souviens de l’époque où je faisais les tournées d’Europe 1, j’adorais ça parce que c’était le cirque, avec un grand podium, des dizaines de camions que l’on mettait en cercle, c’est tout juste si on ne dormait pas là, on bouffait au milieu : une vie de cirque ! Je pense que je suis devenu artiste entre autres pour faire du cirque. Car c’est ce que je fais. Je suis un clown ! (rires)

Quelles sont vos premières impressions sur Sophie Edelstein ?

Sophie est extrêmement attentive à ce qu’il se passe. Elle se donne à fond, à des jugements très affinés, très bien formulés. Ce n’est pas à hurler de rire, elle ne va pas trop dans l’humour. Mais elle sait rire des autres, c’est déjà un don !

Quel est votre sentiment sur Gilbert Rozon ?

Il est aussi cabot que moi, et on s’entend très bien ! Personnellement je ne peux pas travailler avec des gens que je n’ai pas envie d’épater. Si j’avais trouvé Gilbert extrêmement antipathique, ça aurait été très dur pour moi d’être bon. Entre nous deux, il y a une espèce d’admiration mutuelle l’un vers l’autre, qui est fort sympathique. J’ai vraiment ça avec Gilbert, d’une manière platonique toutefois, je ne suis pas gérontophile quand même ! (rires)


En résumé, vous aimez que l’on vous aime...

Comme tout le monde. Les artistes d’une façon peut-être plus exhibitionniste ! Aimer est une chose, mais quand on collabore avec quelqu’un, il faut qu’il y ait respect et admiration. Avant, quand j’étais l’invité de Christophe Dechavanne, j’adorais ça, j’étais ravi. Et aujourd’hui, je ne le suis plus, car il n’a plus le regard, ça ne fait plus tilt. C’est peut-être de ma faute, dans les couples il y a toujours deux coupables... J’étais très fan de lui, pour moi il était « innovateur ». Par contre, je l’ai encore avec Nagui. Même si c’est peut-être du bidon, ce n’est pas grave, du moment que ça marche à l’écran, et le temps de l’émission.

Vous êtes l’un des chanteurs les plus médiatisés de votre génération, et ne cachez pas le fait que vous acceptez certains programmes pour rester dans le feu de la rampe...

Ce qui me plait le plus, c’est de faire des concerts. Mais je ne m’en cache pas : quand on me voit comme ça pendant 8 ou 9 primes à la télé, ça me donne du travail en tant que chanteur. Car quand les paysans ou les comités de fête en début d’année se demandent qui ils vont inviter pour telle ou telle foire, ils se disent : « On va prendre Dave, on l’a vu, il est marrant ! ». Là, ça va me faire bosser pendant tout l’été 2011, youpi ! (rires)

Peu de personnes, toutefois, font preuve d’une telle franchise...

Je ne vois pas pourquoi ce serait honteux de le dire ! Prenons l’exemple de Gérard Lenorman. Quand il chante ses chansons, y en a trente que tu connais quand tu as 40 ans. Moi, ce sera surtout cinq gros tubes, et une dizaine où on se dit « Oh oui tiens, il chantait ça ! ». Pourtant, on me sollicite, non pas pour chanter, mais pour faire le clown. Mais c’est grâce à ça que je travaille autant. Je ne fais pas un truc honteux : je fais de la télé. Le danger c’est de devenir une « Vedette Paris Match ». C’est terrible ça ! Je garde quand même en tête le fait que quand une très jolie minette vient vers moi et qu’elle me demande un autographe, ce n’est pas pour elle mais pour sa mère où sa grand-mère. Ça fait toujours un peu mal. Mais c’est le temps qui passe qui veut ça !

Vous fait-on beaucoup de propositions à la télévision ?

Pas mal oui, mais pas celles qui m’intéressent. Nous ne sommes pas nombreux à avoir fait Vivement dimanche à chaque fois qu’on a sorti un disque. Et là, pour le coup, c’est une émission où on chante, qui est formidable. Il y a aussi l’émission de Lumbroso (Chabada sur France 3, ndlr), qui, dans le genre, est plutôt bien foutue. C’est ce que je voulais faire, et prendre le relais de Pascal Sevran, mais c’est Daniela Lumbroso qui a pris ma place. C’est dommage, l’idée de l’émission est pas mal, mais elle, elle est mauvaise... Quand elle me voit, elle me dit « Je suis la salope qui a pris ta place ! » (rires) Pourtant plus légitime que moi, tu meurs ! J’ai 66 ans, et je pète le feu !

Comment faites-vous le choix de faire telle ou telle émission ?

Guy Béart m’a dit un jour « Quand tu as passé 50 ans, il faut penser au trépied, à savoir les trois questions à se poser : est-ce que j’ai envie, est-ce que je suis capable, est-ce que c’est bien payé. » Je me base là-dessus. Il y a une autre expression que j’aime bien qui sont les promesses du showbiz : « Ça se rattrape au mixage, ton chèque est déjà parti, et je ne jouirai pas dans la bouche » (rires).

Seriez-vous, d’ores et déjà, partant pour une deuxième saison de La France a un incroyable talent ?

Je ne vais pas trop le dire, parce qu’ils vont mal me payer si je dis ça ! Donc je préfère dire « il faut voir ! » (rires)