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De feu et de glace > Lorie, de la chanson à la comédie

Tony Cotte
Publié le 20/04/2009 à 13:23 Mis à jour le 26/05/2010 à 12:22

De Je serai (ta meilleure amie) à Week-end en passant par La positive attitude, Sur un air latino ou son plus récent Je vais vite, Lorie n’a eu de cesse d’enchaîner les tubes pour le jeune public et ce depuis l’âge de 17 ans. Dix années plus tard, alors qu’un nouvel album se fait attendre chez ses fans, la jeune femme s’essaye à la comédie avec De feu et de glace, une fiction qui lui permet de renouer avec l’une de ses passions d’enfance : le patinage artistique. Pour Toutelatele.com, Lorie Pester revient sur ce tournage et fait le point sur sa carrière.

Tony Cotte : Vous avez tourné le téléfilm De feu et de glace au cours de l’été 2008, soit six mois après votre dernier concert. Un tel break nécessite-t-il une préparation physique importante pour incarner une patineuse artistique ?

Lorie : Pour la première fois en dix ans, j’ai dû enfiler mes patins et suivre tout un programme. J’ai repris l’entraînement pour les besoins du téléfilm. Certes, j’ai déjà eu l’occasion d’apparaître sur la glace pour les besoins des émissions de Michel Drucker et autres, mais, cette fois-ci, j’ai eu droit à quatre heures de préparation hebdomadaire pendant deux mois. J’ai même eu la possibilité de le faire à la patinoire où je m’entraînais étant petite et avec ma première professeure. Ça a été un moment magique et plein de beaux souvenirs.

Avez-vous bénéficié d’une formation d’actrice pour le rôle d’Alexia ?

En matière de comédie, j’ai eu trois à quatre heures par jour de coaching pendant deux mois. Je n’avais jamais fait ça, ce n’était pas mon métier. TF1 ne m’avait rien demandé au préalable, mais je n’avais aucune envie d’arriver les mains dans les poches. J’aurais très bien pu le faire, sauf que ce n’est pas dans ma nature et je voulais vraiment répondre aux attentes de la réalisatrice.

Avez-vous été doublée pour les figures les plus acrobatiques qui ont été filmées ?

Reprendre l’entraînement était pour moi l’occasion d’assurer le maximum de scènes sur la glace. La réalisatrice ne souhaitait, à l’origine, ne me prendre qu’en gros plan et faire appel à une doublure pour toutes les figures. J’ai voulu montrer que j’étais capable de bien plus, mais, à cause des concerts prévus après le tournage, je n’ai pas eu le droit de prendre des risques vis-à-vis des assurances. J’ai malgré tout effectué certaines pirouettes, mais à vouloir trop en faire, la réalisatrice a eu peur. Il faut dire, je suis un peu casse-cou (rires).

Bien qu’elles soient caricaturées, les rivalités et la pression décrites dans le téléfilm sont-elles une réalité dans le milieu du patinage ?

C’est une réalité dans le milieu sportif en général et, je pense, dans de nombreuses autres professions. Même à mon petit niveau, quand j’avais 14/15 ans, j’ai eu l’occasion de voir des filles couper les lacets des autres !

Vous avez arrêté cette discipline il y a quelques années suite à une double opération pour votre déchirure du ménisque. Qu’en est-il de votre état de santé aujourd’hui ?

Après ma première tournée, je me suis fait opérer une troisième fois du genou. Il s’agissait d’une « fracture de fatigue ». À ce moment-là, le chirurgien m’a confirmé que toute ma vie je ressentirai des douleurs. Après une journée au ski ou lors d’une date de concert, ma fragilité au genou me suivra définitivement. Il y avait donc un risque pour le tournage de De feu et de glace. Mais dès que je sentais la moindre douleur, je prenais une pause pour échanger avec ma doublure.

Un tel procédé est-il possible lors de vos tournées au milieu des nombreuses chorégraphies ?

Je me charge de bien échauffer et muscler mon genou. Je m’étire après chaque effort et je prends des cachets si je souffre. Il m’est déjà arrivée que, sur scène, je ne puisse plus assurer certains mouvements. Dans ce cas, les danseurs continuent et j’en profite pour aller voir le public.


Dans De feu et de glace, quand votre personnage se blesse, la fédération l’abandonne et ne croit plus en elle. Peut-on y voir un parallèle avec le milieu de la musique et les maisons de disques ?

(surprise) Ca peut arriver. Certaines équipes des maisons de disques ne croient plus en un artiste ou sont moins motivées. Je touche du bois, car ce n’est pas mon cas. Tout cela peut être effrayant, mais si l’on a confiance en soi et que la motivation est intacte, n’importe qui peut revenir sur le devant de la scène à un moment ou à un autre.

Les jeunes sportifs sont énormément couvés et doivent souvent assurer un maximum tout en portant la pression sur leurs frêles épaules. Avez-vous connu ce cas de figure à l’époque du phénomène Lorie, idole de toutes les petites filles ?

(silence) on ne m’a jamais poussé à quoi que ce soit.

Votre première tournée comprenait 80 dates en moins d’un an. Après une opération au genou, votre second show a été représenté à 112 reprises dans ce même laps de temps ! Il est clair que la Lorie de cette époque était une grosse machine qui ne devait absolument pas rouiller...

J’ai la chance de travailler avec mon père en tant que producteur. Mes parents sont proches de moi et savent être à l’écoute. Ma santé prime avant tout, si je n’avais pas pu assurer toutes ces dates, nous les aurions tout simplement annulées. Être sur scène est certes fatigant, mais il y a pire comme métier. Je n’ai pas le droit de me plaindre quand je vois tous ces gens debout aux aurores pour aller travailler à l’usine dans des conditions souvent difficiles.

Tourner dans un téléfilm familial en prime time sur TF1 n’est pas réellement en adéquation avec votre prétendue volonté de toucher un public plus mature. Où en êtes-vous actuellement dans l’évolution de votre image ?

Je n’ai jamais dit vouloir un public plus âgé, mais je chante des textes qui correspondent davantage à la jeune fille de 27 ans que je suis aujourd’hui. Mon look et mes chansons évoluent donc avec mon âge. Tourner dans un téléfilm familial pour une artiste populaire n’est pas un problème. Je peux même jouer dans une production pour enfants si le projet me plait. Je fais d’ailleurs du doublage de voix pour Clochette de Disney.

Allez-vous être vigilante aux audiences réalisées par De feu et de glace, alors que L’amour aller-retour, téléfilm où Garou était la vedette, a été devancé par FBI : Portés disparus ?

Il est évident que je vais me renseigner sur les chiffres, mais je ne me fixe pas d’objectif. FBI : Portés disparus est une série énorme que le public adore, ça va être difficile de passer devant. Si cela arrive tant mieux, mais ce n’est pas une priorité pour moi. Je me suis donnée à 100% pour ce téléfilm, en travaillant en amont le coaching et le patinage. À ce stade, je n’aurais pas pu donner plus. Mon boulot, il est fait et j’en suis fière.

Où en êtes-vous dans votre participation au soap Les feux de l’amour ?

Je n’ai eu qu’une journée de tournage, je ne pense pas en faire plus à moins qu’on me le demande. Je ne sais même pas combien d’épisodes cela représente à l’antenne. Mes passages ont déjà été diffusés aux États-Unis, j’ai pu en voir sur internet car il va falloir attendre trois ans pour une programmation en France. J’espère qu’ils me demanderont d’ailleurs de faire le doublage de ma propre voix.

Vous auriez également deux nouveaux projets de fiction à ce jour. Bien qu’il soit trop tôt pour en parler, cela signifie-t-il une pause, voire un arrêt, à votre carrière de chanteuse ?

Temporairement. Nous réfléchissons actuellement avec mon équipe à un prochain album, mais ça ne sera pas pour tout de suite. Je rêve d’incarner des rôles qui soient loin de ma personnalité, un rôle dramatique ou dans un film d’action où je pourrais faire des cascades un peu à la façon d’une James Bond Girl.