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De l’OM à 100% Foot, Eric Di Meco revient sur son parcours

Emilie Lopez
Publié le 19/02/2009 à 13:02 Mis à jour le 26/05/2010 à 12:52

Véritable icône pour des milliers de supporters marseillais, Eric Di Meco a connu la gloire avec l’OM des plus belles heures : celle de la seule et unique victoire française en Ligue des Champions, le 26 mai 1993. Encore blessé par l’affaire OM/VA, l’ancien joueur revient sur le devant du terrain, et prend ses quartiers sur M6. Aussi bon tacleur par ses phrases que lors des matchs, il a rapidement trouvé sa place dans l’équipe de 100% Foot.

Emilie Lopez : Depuis le 18 janvier, vous faites partie de l’équipe de 100% Foot. Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette émission ?

Eric Di Meco : Vincent Coueffé, Dominique Grimault et Pierre Menès écoutent le Moscato Show, l’émission à laquelle je participe sur RMC. Et ils ont dû aimer ce que je faisais ! Maintenant, il faut que je sois à la hauteur car je suis avec trois pros, et en plein apprentissage. A moi de me hisser à leur niveau.

Comment s’est passée l’intégration à cette équipe déjà en place depuis plusieurs mois ?

C’est un exercice nouveau pour moi. C’est un ton différent, différent de ce que je fais à la radio, où c’est un petit peu décalé. Dans 100% Foot, il y a quand même un peu de fond, et ce n’est que sur le football. Je dois trouver ma place dans l’équipe avec trois fortes personnalités, donc ce n’est pas évident. Mais ça va venir, je ne me fais pas de souci.

Tout comme vous, Pierre Ménès est réputé pour son « franc-parler ». Est-ce, selon vous, une raison qui a poussé M6 à vous engager ?

C’est peut être voulu, pour qu’il y ait un combat de « grandes gueules ». Pour le moment, il a le dessus, parce que je ne suis pas encore à son niveau. C’est aussi le but de l’émission : pouvoir arriver à débattre sur le football. On n’est pas obligés d’être toujours objectifs, chacun a ses idées et ses préférences. Le tout, c’est d’arriver à donner un débat où tout le monde peut trouver son compte.

Lorsque votre carrière de joueur s’est terminée, vous avez, un temps, fait partie du staff de l’OM. Pourquoi cette reconversion dans les médias ?

Je suis resté huit mois manager de l’OM, et ça ne s’est pas très bien passé. A l’époque, j’ai pris cette fonction parce qu’on me l’a demandé. Il y avait un peu le feu au club, et on pensait que je pourrais être celui qui arrive à faire quelque chose... La suite n’est qu’une question d’opportunités. J’aime les débats, les regarder ou les écouter à la radio. Donc y participer, ça me plait forcément beaucoup !

Vous êtes un pro de la déclaration fracassante, notamment à l’encontre d’anciens joueurs ou sélectionneurs. Michel Platini en a d’ailleurs fait les frais...

Il y a des gens dans ce milieu-là qu’on dit intouchables. C’est sûr, quand on dit tout haut quelque chose que tout le monde pense tout bas, on peut fracasser. Mais pour ma part, ce n’est pas gratuit, il y a toujours un fond. Ce n’est pas toujours évident, quand on égratigne une icône, surtout si on est un ancien joueur. On passe alors pour quelqu’un d’aigri, ou qui a un compte à régler. J’ai la grande chance de ne pas l’être, car même si je ne pourrais plus jamais jouer au football, je suis très heureux de ce que j’ai fait.

De nombreux anciens footballeurs se sont reconvertis en chroniqueurs. Que peuvent-ils apporter de plus ?

Le côté « technique » des disciplines, c’est-à-dire l’odeur des vestiaires, comment on prépare un match, comment ça se passe sur le terrain sur certaines actions... Mais pour pouvoir exister dans ce genre d’exercice, il faut premièrement avoir quelque chose à dire, et deuxièmement ne pas avoir peur de filer quelques tacles de temps en temps, car c’est ce que les gens ont aussi envie d’entendre. Pour moi, les talk-shows, ce sont les conversations du bar du coin, avec un peu plus de fond, et peut-être plus d’impertinence... Quand on est dans le milieu du foot, on a toujours un peu la langue de bois. Nous, on peut se permettre plus de choses, vu que nous ne sommes plus dans le circuit.


Est-ce la raison pour laquelle vous participez à 100% Foot, et non au Canal Football Club, moins porté sur la polémique ?

Surement ! Je suis persuadé que mon label marseillais et mon accent assez fort, ça peut ne pas plaire à tout le monde, et surement pas à Canal. Mais ça se comprend : le foot, c’est quand même leur fonds de commerce, ils ne peuvent pas non plus casser leur jouet ! Chez eux, il faut essayer de faire des analyses du championnat, en le mettant en valeur. Mais regarder un match et dire que le joueur qui vient de faire une passe à 20 mètres ou un contrôle orienté, c’est merveilleux, c’est impossible pour moi, parce que je trouve ça normal pour un professionnel. Je n’arriverai pas à m’extasier là-dessus ! (rires)

Vous ne vous voyez donc pas commentateur de match ?

Non ! J’ai essayé pour la Coupe du monde 98, sur Eurosport, j’avais fait quelques matchs, mais je m’ennuie énormément ! J’ai la chance de pouvoir essayer de prendre encore du plaisir dans ce que je fais. Et raconter ce que tout le monde voit à la télé en essayant de dire que c’est génial, ça ne m’en procure pas du tout !

Jean-Marc Ferreri peut alors dormir sur ses deux oreilles !

Exactement ! (rires) Certains le font très bien : Christophe Dugarry par exemple ! Il a un ton, il raconte ce qu’il se passe sur le terrain, mais a de l’humour. Et il dit les choses : quand un mec fait une saucisse, il le dit !

M6 diffusera, ce jeudi 19 février, la rencontre OM / Twente. Quel sera votre rôle ?

M6 retransmet le match, et je serai à Marseille. Ils ont déjà de bons commentateurs, par contre, il risque d’y avoir des émissions d’avant-match et des débats. Je serai à leur disposition !

Vous militez pour que le titre de champion de la saison 1992/1993 revienne à l’OM. N’avez-vous pas eu peur des conséquences d’une telle démarche ?

Ce n’est pas un problème. J’ai entamé cette démarche depuis l’anniversaire des 15 ans de la victoire en Ligue de Champions, en mai dernier. Là, ça fait un peu le buzz, à cause du livre dans lequel l’ancien adjoint de Bernard Tapie en parle. Je n’avais pas trop envie que ce soit médiatisé comme ça, surtout qu’en ce moment je n’ai pas besoin de cette publicité-là. Ca pourrait même me desservir, notamment du côté de M6. Mais j’assume parce que c’est une cicatrice qui ne s’est jamais refermée.

« Une cicatrice qui ne s’est jamais refermée ». Certains trouvent ces propos un peu forts...

On nous a empêchés de faire la Ligue des Champions, la SuperCoupe d’Europe et la Coupe intercontinentale, un droit qu’on avait gagné à Munich et pas par le championnat ! Ça, je ne l’ai jamais avalé, parce qu’ils m’ont volé un bout de vie, tout ça par incompétence...

L’épisode OM/VA mis à part, quels souvenirs gardez-vous, en tant qu’équipe, de votre passage à Marseille ?

J’ai le souvenir de Didier Deschamps, après la finale de 98, disant, devant des millions de téléspectateurs sur TF1, un truc comme : « Cette victoire, je la dédie à l’OM. C’est grâce à l’OM, parce que c’est là-bas qu’on a acquis la culture de la gagne, et à ne plus avoir peur des grandes équipes et des grands joueurs ! ». Il faut se souvenir de ça, malgré tout...