De Nouvelle Star à Star Academy : quand les perdants gagnent

Aujourd’hui, la télé réalité est entrée dans les mœurs, bien que le principe ait été décrié lors de son arrivée en France avec l’émission Loft Story, celui-ci a été récupéré à toutes les sauces et, telle des poupées russes, il s’est vu décliné sous différents formats. De la Star Academy, en passant par Nouvelle Star ou encore Incroyable Talent, ces émissions se sont données pour vocation de partir à la recherche de nos futurs chanteurs, inventeurs, animateurs...

Ainsi, loin de ses vocations initiales que sont le divertissement et l’instruction, la télévision devient, peu à peu, l’ « intérim » de la célébrité. Incontestable tremplin pour les participants aux programmes de télé réalité, elle se mue, depuis ces dernières années, en un passage obligatoire vers la course au succès. En effet, les participants, une fois passés par la petite lucarne, bénéficient d’un étalage médiatique massif, ce fameux « quart d’heure de gloire » qui, dès lors, devient accessible à tous et dont le public est le seul garant. Ce dernier, largement sollicité par les différents diffuseurs, à son tour, a vu son statut évoluer. Considéré comme simple spectateur, dans les années 50, il s’est vu monter en grade, avec la privatisation des chaînes et la concurrence accrue, pour finalement, atteindre le statut d’acteur incontournable de ces émissions qui fonctionnent sur le mode du radio crochet.

Potentiel consommateur des produits proposés par cette nouvelle forme de télévision, le citoyen lambda fait partie intégrante du jury, au même titre que Raphaëlle Ricci, Kamel Ouali, Marianne James ou autre Manu Katché. Raison pour laquelle, les gagnants de ces nombreux programmes ne sont pas forcément, ceux qui, à plus ou moins long terme, sont les plus suivis par le public. Des noms comme Emma Daumas, Amel Bent, Chimène Badi ou plus, récemment, Miss Dominique ne vont pas sans rappeler les finales de la Star Academy, Popstars et Nouvelle Star, et bien que sortis « perdants », ces seconds de la classe persistent et signent dans leur discipline, à savoir le chant.

Dans certains cas extrêmes, il arrive même que le public s’oppose frontalement à l’appréciation des professionnels. En effet, lors de la sélection d’Incroyable Talent, diffusée récemment sur M6, un étrange individu, tout de jaune vêtu, est arrivé sur la scène en interprétant une chanson, tout droit sortie d’une autre dimension : Fais la poule. Fustigé par le jury, Sébasto s’est entendu dire par Sophie Edelstein (l’un des membres du jury) que son titre était digne d’être chanté dans les goûters d’anniversaire. Mais, c’était sans compter sur le soutien du public qui, par ses ovations, a permis à Sébasto de revenir plusieurs fois entonner son air populaire, au grand damne du jury. Deux mois après la finale d’Incroyable Talent, le titre de Sébasto, classé deuxième meilleure vente de disques, occupe le haut des charts. A croire que le public a su, à nouveau, faire entendre sa voix.

A LA RENCONTRE DE SEBASTO

Aurélie Demarcy : Lors de votre prestation à Incroyable Talent, vous avez été évincé par le jury. Néanmoins, au cours de l’émission, le public vous a fait revenir plusieurs fois sur le plateau. Vous vous êtes senti un peu comme la mascotte ce soir-là ?

Sébasto : Oui je n’étais pas seul, il y a eu aussi Yvette Leglaire qui a eu beaucoup de succès ! Mais il est vrai que j’ai été le seul à revenir cinq fois sur le plateau. Le public me rappelait et la production donnait son aval pour que je revienne.

Aurélie Demarcy : Que répondez-vous vous à Sophie Edelstein qui a dit que votre titre était parfait pour une fête d’anniversaire ?

Sébasto : Ca ne devait pas être trop son style de musique ! Et elle n’a peut-être pas gardé une part de rêve au fond de son cœur. C’est une chanson faite avant tout pour les enfants. Animer des anniversaires et des mariages, je l’ai fait par le passé et je ne vois pas ce qu’il y a de négatif à ça.

Aurélie Demarcy : Quels souvenirs gardez-vous de vos passages à Incroyable Talent ?

Sébasto : J’en garde un très bon souvenir grâce à l’accueil du public. Et puis, au bout de mon cinquième passage sur scène, j’ai bien vu que le jury commençait à chantonner la chanson, donc finalement, il commençait à rentrer dans le jeu.

Aurélie Demarcy : D’où vient l’idée des paroles « Fais la poule ? »

Sébasto : En octobre 2004, à l’occasion de l’anniversaire de ma grand-mère, je lui ai écrit une chanson intitulée « Super Mamie ». Mon producteur de l’époque m’a dit que ça pouvait faire un tube mais il nous fallait un deuxième titre à mettre sur le disque. Lassé par l’attitude aigrie des gens, il a écrit « Fais la poule ». Finalement, on n’a pas pu avoir les droits pour « Super Mamie » parce que le terme était déjà déposé donc il est resté « Fais la poule » que j’ai intégré à mes concerts. La réaction du public a été positive et c’est à partir de là que j’ai eu l’idée de présenter la chanson dans Incroyable Talent.

Aurélie Demarcy : Après le succès du single, un album est-il prévu ?

Sébasto : C’est dans les options de mon contrat avec Sony. Il y aura peut-être un second single et un album.