De Secret Story à Shopping Room, Julien Colas dit tout

Emilie Lopez : Voilà près de 8 mois, vous quittiez l’aventure Secret Story. Que s’est-il passé pour vous depuis ?

Julien Colas : Les gens continuent à me reconnaître dans la rue. Ça, c’est le côté un peu déroutant. Sinon, j’ai repris ma vie normale, j’ai été chroniqueur sur France 2, et à présent je suis animateur sur Filles TV. Parallèlement, je développe quelques projets pour une boite de production avec deux collaborateurs.

Emilie Lopez : Quel serait votre rôle pour ces projets : Animateur ou Producteur ?

Julien Colas : Un peu des deux, j’en ai préparé dans lesquels je me suis inclus, d’autres non. Ce sont, pour la majorité, des projets culturels car je pense qu’il y a une grande place pour la culture à la télévision, mais vulgarisée, pour que ce soit accessible à tout le monde. Ça existe pour la science, mais pas encore pour l’histoire, l’art, le marché de l’art...

Emilie Lopez : Vers quel genre de programmes souhaitez-vous vous diriger ?

Julien Colas : Plusieurs sortes en fait : des fictions, des programmes courts, des documentaires... J’ai même un projet de télé-réalité culturelle ! Si ça se concrétise, ça pourrait réellement être sympa. Mais ce ne sera pas de la télé-réalité trash, ce n’est pas L’île de la tentation au musée du Louvre. Ce serait vraiment un programme ciblé France Télévisions, avec, toujours, des participants, à qui l’on enlève les téléphones portables, et qu’on encadre pendant 2-3 mois. Mais pas de jeu dans la piscine (rires)

Emilie Lopez : Pour l’heure, vous êtes aux commandes de Shopping Room sur Filles TV. Quel est le concept de cette nouvelle émission ?

Julien Colas : Je lance des défis à une candidate. Avant chaque défi, elle choisit de récolter, en cas de succès, soit du temps, soit de l’argent. Ainsi, à la fin des 4 défis, la candidate peut, par exemple, se retrouver avec 800 € et 60 secondes. Je la « lâche » dans un show-room où elle choisit les fringues qu’elle veut, pour un total de 800 €, à amasser en une minute. Mais la candidate doit bien calculer son coup, car si elle dépasse le budget imparti, elle repart sans rien !

Emilie Lopez : De quel genre de défis s’agit-il ?

Julien Colas : Tout sauf ridicules. Le but n’est pas de la mettre dans des situations où elle aurait honte de passer à la télévision. D’ailleurs, toutes les candidates qui sont reparties, et même celles qui ont perdu, étaient très contentes. Par exemple, un des défis consistait à trouver, en une minute, une personne acceptant de faire une photo devant l’Hôtel de Ville, pour reproduire « le Baiser » de Doisneau avec la participante. Et elle a réussi !

Emilie Lopez : Après avoir été chroniqueur de Science on tourne, vous êtes désormais seul aux commandes d’une émission. Quelles sont vos premières impressions sur cette nouvelle expérience ?

Julien Colas : J’ai la chance de ne pas souffrir de timidité, ce qui m’aide beaucoup, et j’apprends énormément de choses. Chroniqueur d’une émission de science, c’était déjà assez rigolo, mais être animateur d’un jeu c’est complètement différent. J’aime le fait d’être dans cet apprentissage quotidien, et d’essayer de jour en jour de m’améliorer.

Emilie Lopez : De par votre passé de galeriste, spécialisé dans le monde de l’art, il est assez étonnant de vous voir présenter une émission sur le shopping ...

Julien Colas : Ce n’est pas une émission sur le shopping, mais une émission incluant du shopping, c’est deux choses différentes. Il y a des défis, c’est assez sportif, et le concept est rigolo, sinon je ne l’aurais pas fait. J’ai accepté ce projet pour l’expérience et non pour être vu à tout prix, sinon j’aurais fait une « sex tape » !

Emilie Lopez : Chroniqueur dans Science on tourne puis présentateur de Shopping Room sur une chaîne du câble, vous donnez l’impression d’accepter tout ce qui se présente...

Julien Colas : Non, puisque j’ai refusé des projets, qui ne collaient pas du tout avec les valeurs que je défends. Oui j’ai été chroniqueur de l’impossible, et oui, je suis à présent présentateur sur Filles TV, mais quel animateur fait toujours la même chose depuis 30 ans, hormis Julien Lepers et Thierry Beccaro ? Je pense qu’on ne peut pas segmenter les animateurs éternellement dans la même tranche de divertissement...

Emilie Lopez : Vos premiers pas à la télévision se sont faits dans le cadre de Secret Story, dont le casting pour la seconde saison a été lancé. Avec le recul, seriez-vous prêt à postuler à nouveau ?

Julien Colas : Bien sûr, je le referai sans problème. C’était une bonne expérience, avec, comme toujours, du positif et du négatif. Même si je pense que ce n’est pas l’aventure en elle-même qu’il faut juger mais la façon dont on la perçoit...

Emilie Lopez : Malgré le temps qui passe, on continue à vous surnommer « Julien de Secret Story »...

Julien Colas : C’est drôle parce que j’ai failli verser ma petite larme il y a quelques mois, car on m’a dit « C’est Julien de Science on tourne ! », j’ai trouvé ça génial ! Mais du moment que je me suis anobli, et que j’ai un « de » juste après mon prénom, je suis très content (rires). Pour un historien de l’art, c’est juste exceptionnel !

Emilie Lopez : N’êtes-vous tout de même pas un peu agacé de cette situation ?

Julien Colas : Ça fait partie du prix à payer. Certains me disent « j’en ai marre que les gens me reconnaissent dans la rue ». Dans ce cas là, fais de la radio ! Certes, ce n’est pas plaisant, mais ce n’est pas non plus dérangeant. Au contraire, ça peut parfois être rigolo dans certaines situations : quand t’es en train de t’engueuler avec ta copine, et que quelqu’un vient te demander un autographe, ça permet de mettre une soupape dans la discussion ! (rires) Mais il y a eu pire que moi, par exemple pour Xavier et Tatiana. Lui, il est plutôt en hauteur, elle en largeur, ils ne passent pas inaperçus ! (rires)

Emilie Lopez : Avez-vous gardé contact avec certains de vos anciens colocataires ?

Julien Colas : Oui, même si le temps joue en défaveur. Mais je suis toujours très ami avec Maxime, et ai toujours beaucoup d’amitié pour Maryline, même si c’est très compliqué car elle habite à Montpellier. Et je n’ai aucune animosité envers les autres...

Emilie Lopez : Vous avez tout de même, au cours d’une interview, surnommé Tatiana « le cancer de Xavier » !

Julien Colas : C’est vrai, mais la ronce de noyer est également un cancer, et c’est très joli en placage sur un meuble...