Toutelatele

Denis Brogniart

Joseph Agostini
Publié le 06/06/2003 à 00:32 Mis à jour le 14/03/2010 à 16:23

Il est l’homme des défis de TF1. Avec cinq millions de téléspectateurs le vendredi soir, Fear factor a dépassé tous les espoirs de la chaîne. Koh-Lanta reprend tout l’été, pour la troisième saison consécutive. Autant dire que Denis Brogniart devient l’un des animateurs qui comptent sur la grille de la chaîne privée... L’homme m’a accordé une interview, dans laquelle il revient sur son parcours de journaliste et sur ses émissions de télé réalité, qu’il porte la tête haute...

Joseph Agostini : Après la Thaïlande et le Costa Rica, les années passées, quelle sera la terre d’asile de Koh-Lanta, cet été ?

Denis Brogniart : Nous avons tourné au Panama, où il a plu presque tous les jours ! Le changement climatique a été la chose la plus difficile à gérer. Ce fut néanmoins une aventure extraordinaire !

Quelles seront les principales nouveautés apportées au concept de l’émission ?

Les candidats n’auront plus droit à leur ration de riz. Ils devront eux mêmes aller chercher la nourriture sur l’île. La chasse et la pêche deviendront essentielles, à la différence des années passées. En ce qui me concerne, j’ai choisi de cultiver une certaine distance vis à vis d’eux, d’être moins solidaire...

Pourquoi cela ?

Je pense que cette distance pimentera le jeu, renforcera l’efficacité de certaines épreuves, notamment celle des questions-réponses. J’ai par exemple choisi de vouvoyer les seize candidats et de créer un climat d’appréhension plus fort aux instants fatidiques.

Koh-Lanta et Fear Factor sont des programmes de télé réalité critiqués dans la presse. Etes-vous réellement fier de les animer ?

Ces attaques sortent d’un microcosme parisianiste et ne me touchent absolument pas. La question ne se pose pas en terme de fierté. Ma grand-mère me dit : « Il y a les gens qui font de la télé et il y a les autres ». Je suis de son avis ! Ce que je fais s’appelle de la télévision. Mes deux émissions font appel au dépassement de soi, quand elles ne s’apparentent pas simplement au défi sportif. Je n’ai pas à rougir de les présenter.

Manger des « couilles de mouton », ce n’est pas vraiment une épreuve sportive...

Mais c’est du ris de veau, c’est la même chose ! Les yeux d’autruche, c’est de l’eau salée ! Rien d’autre. Certaines épreuves de Fear Factor sont, il est vrai, des défis lancés à ses propres dégoûts. Mais ce ne sont pas celles qui m’impressionnent le plus ! Franchir la cheminée d’une centrale thermique, voilà une véritable épreuve de courage !


Êtes-vous un fidèle des télés réalités, en tant que téléspectateur ?

Pas vraiment, mais je compare souvent Koh-Lanta à Star Academy. Certains rêvent de devenir chanteur, d’autres Robinson Crusoë ! Par ailleurs, il faut arrêter avec cette histoire de télé réalité ! La réalité filmée, cela existe depuis la naissance de la télévision ! Pour moi, le JT c’est de la Télé réalité, le Tour de France aussi. Autrefois, les gens rêvaient en admirant les stars. Aujourd’hui, ils rêvent en s’identifiant à des anonymes venus relever des défis. Mis à part cela, il n’y a pas beaucoup de changement avec hier...

Le succès très mitigé de Nice people et d’A la recherche de la nouvelle star vous inquiètent-t-il ?

Absolument pas. A la recherche de la nouvelle star n’est qu’une copie de Star Academy. Nice people, même si l’idée d’un programme à l’européenne est très intéressante, pâtit du Loft II de l’an dernier dont le casting n’était pas représentatif de la population française. Les scores d’audience de Fear Factor ont montré que le public nous était très fidèle. Une nouvelle saison se prépare avec des épreuves encore plus impressionnantes, et nous devrions être en tournage à l’automne prochain. Quant à Koh-Lanta, je ne me fais aucun souci. Notre équipe de casteurs a fait très fort cette année et dans ce genre d’émissions, le casting, c’est primordial !

Vous animez aussi, aux côtés de Flavie Flament, l’émission événementielle Domino Day. En route pour la nouvelle édition ?

Je n’en ai pas la moindre idée pour le moment mais j’ai une véritable tendresse pour Domino Day. C’est grâce à cette émission que TF1 m’a fait accéder à la présentation de Koh-Lanta et ca je ne peux l’oublier...

Denis Brogniart, journaliste avant tout, ne souhaiteriez-vous pas revenir à des magazines plus informatifs que spectaculaires ?

Je n’ai jamais abandonné mon travail à la rédaction, et continue de collaborer au magazine Reportages. Mon sujet de 26 minutes sur une scène de crime a, du reste, été le record d’audience de l’année sur TF1 ! J’en prépare actuellement un autre sur les convoyeurs de fond. Je peux présenter Fear Factor et continuer d’être journaliste. Je ne vois pas le problème...