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Desperate Housewives > Dana Delany analyse le succès de la série

Tony Cotte
Publié le 28/07/2009 à 13:04 Mis à jour le 18/03/2010 à 18:30

Les mauvaises langues pourraient dire que Marc Cherry aime dénicher dans les anciennes gloires de la dernière décennie pour constituer le casting de Desperate Housewives. Après Teri Hatcher, Nicolette Sheridan ou encore Marcia Cross, Dana Delany intègre ainsi la série pour sa quatrième saison. Lauréate du Emmy Award de la meilleure actrice en 1983 et 1992 pour son rôle de Colleen McMurphy dans China Beach, la comédienne s’était ensuite faite plus ou moins discrète. Après de nombreuses apparitions dans des fictions dans Cheers, Associées pour la loi, New York, unité spéciale ou encore The L Word, Dana Delany peut enfin compter, depuis 2007, sur un rôle régulier de femme au foyer désespérée. À l’occasion du Festival de Télévision de Monte-Carlo, l’interprète de Katherine Mayfair revient sur son personnage et le succès de la série.

Les téléspectateurs font actuellement votre connaissance sous les traits de Katherine Mayfair dans la quatrième saison de Desperate Housewives. En réalité, vous auriez refusé le rôle de Bree Van De Kamp quatre ans auparavant. Ne le regrettez-vous pas avec le recul ?

Dana Delany : Il m’est arrivée de me réveiller en pleine nuit en me disant : « Oh mon dieu, qu’ai-je fait ? ». Pour ma défense, même si un scénario est très bon, on ne connaît jamais le résultat une fois à l’écran. A l’époque, je venais aussi d’achever la série Pasadena, dans laquelle j’avais adoré jouer, mais mon rôle de Catherine McAllister était assez proche de celui prévu pour Bree Van De Kamp. Je ne suis pas une carriériste, je pense avant tout à mon jeu et au défi que cela représente d’incarner un personnage. Je pensais simplement avoir déjà interprété ce rôle.

Certaines critiques comparent Katherine Mayfair à une version revue et corrigée de Bree Van De Kamp. Pensez-vous la même chose ?

Katherine est plus imprévisible que Bree. Les téléspectateurs ont bien du mal à prévoir sa réaction en début de chaque scène. Peut-être cette spontanéité vient-elle de son arrivée dans un cercle d’amies que le public a l’habitude de voir depuis des années ?

En tant que téléspectatrice, en quoi Desperate Housewives se distingue de tout ce que vous avez pu interpréter auparavant ?

Ce qu’a réussi à faire Marc Cherry est surprenant. Trouver le ton juste entre le drame et la comédie a été maintes fois exploré à la télévision, souvent sans ce que cela ne fonctionne. Je ne sais pas comment il y arrive, mais Desperate Housewives est une réussite en la matière : on peut assister à une scène où l’on commence avec de la comédie déjantée pour s’achever sur un drame. C’est quelque chose de très difficile à faire passer et à rendre crédible pour le téléspectateur. Quand Marc Cherry m’a appelée en mai 2007 pour me proposer un rôle, je n’ai pas hésité une seule seconde. Il a voulu me parler du personnage, mais je lui ai directement répondu : « Quoi qu’il en soit, ce sera toujours oui ».

Comment expliquez-vous le succès de la série auprès des hommes ?

Desperate Housewives plaît aux hommes, aux femmes, aux hétéros, aux homosexuels, à toutes les tranches d’âge et ce, dans tous les pays. Bien que cela soit étonnant, je pense que ce succès vient justement de la combinaison entre le drame et la comédie. Mais je n’ai pas de réponse plus précise et c’est peut-être mieux ainsi.

Avez-vous eu besoin d’un certain temps d’adaptation lors de votre arrivée au sein d’un casting établi depuis plusieurs années ?

Je connaissais déjà la plupart des actrices, sauf Eva Longoria, parce qu’elle est la plus jeune. J’avais travaillé par le passé avec Teri Hatcher, Marcia Cross et Felicity Huffman. Et si je n’avais jamais vraiment rencontré Nicolette Sheridan, je connaissais la plupart des « maris » de la série, à savoir Doug Savant et Kyle MacLachlan (interprètes de Tom et Orson, ndlr). Mon arrivée s’est donc faite très naturellement, tout le monde me disait « Hey Dana tu es là ! » lors de mes premiers jours de tournage. Je retrouvais simplement d’anciennes connaissances.

Le tournage de Desperate Housewives intrigue et fascine la presse depuis les prétendus clash entre les actrices. Qu’en est-il réellement ?

Beaucoup de gens ont voulu savoir comment était le tournage, y compris mes proches, comme si c’était quelque chose d’effrayant ou qu’il y avait du crêpage de chignon. Comme tout le monde, j’ai entendu parler des fameux clashes, mais je ne pense pas que ce soit encore le cas aujourd’hui. Nous travaillons avec une équipe de professionnels, tout le monde est bien préparé et chacun fait son travail. En tant qu’actrice, c’est une grande chance de faire partie de cette équipe et tout se passe pour le mieux.