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Festivals d’été : les celtiques paradent sur France 3

Alexandre Raveleau
Publié le 01/08/2004 à 00:00 Mis à jour le 02/08/2004 à 14:19

L’été est la saison des festivals. Qu’elles soient de musique, théâtre, opéra ou arts de la rue, ces manifestations culturelles attirent la foule aux quatre coins de la France. L’odeur du succès les attirant, les chaînes de télévision ont su, quant à elle, transformer le spectacle vivant en véritable émission de plateau.

Francetélévisions, Arte, TV5, Paris Première ou bien MCM ont ainsi engagé une politique de diffusion d’évènementiels (épaulés par les quotas imposés du CSA). En attendant la TNT et son lot de nouveautés telles que la chaîne Festival, les secondes parties de soirée de juillet et d’août sont donc ouvertes au jazz, opéras et autres concerts de rock.

Après Carhaix et les Vieilles Charrues, La Rochelle et les Francofolies, Avignon ou Aix-en Provence, la prochaine étape du tour de France des techniciens audiovisuels prendra son départ de Lorient. Ainsi dimanche à 14h50, sur France 3, 3 500 musiciens et danseurs défileront dans la ville bretonne pour la 34e édition du festival Interceltique. Aux commentaires, « Mademoiselle spectacles » Marine Vignes et Jean-Pierre Pichard (ndlr directeur du festival) assisteront, en direct, au sprint de la Grande Parade.

Côté technique, des dizaines de personnes ont quitté les studios parisiens pour le climat tempéré de la Bretagne. Les secrets de fabrication sont dévoilés par Gérard Pont, producteur (Morgane Production)

Alexandre Raveleau : Comment choisissez-vous les festivals à mettre en image ?

Gérard Pont : Il y a plusieurs possibilités. Pour Arte par exemple, la contrainte c’était la case du mercredi. Donc on a cherché un festival qui programmait des concerts ce jour-là. Et on est allé au Paléo. Aux Francofolies par contre, c’est Jean-Louis Foulquier qui est attaché à nous. Il y a quelques années, nous avions fait Capitaine Café ensemble pour France 3. C’est un de nos partenariats de longue durée.

A. R. : Ce sont toujours des commandes de chaînes ?

G. P. : Dans la plupart des cas, nous choisissons un festival et à nous de convaincre un diffuseur. Sur Arte, il faut plutôt des vedettes connues aussi en Allemagne, pour FranceTélévisions de la musique francophone, etc... De toute façon, c’est toujours la programmation qui séduit les chaînes.

A. R. : Quels sont les moyens humains et financiers nécessaires à la captation ?

G. P. : A Carhaix, aux Vieilles Charrues, les budgets oscillent entre 2 et 3 millions de francs par soirée. Côté personnel, environ 70 personnes et 6 à 7 caméras sont mobilisées.

A. R. : On dit souvent que le spectacle vivant passe très mal la frontière de l’écran. Quelles sont les difficultés liées à l’exercice ?

G. P. : Pour que le programme soit riche et varié, il faut un gros travail de post-production. Il n’y a pas de répétitions sur un festival. On découvre donc tous ensemble le spectacle au moment de l’enregistrement. Et les réalisateurs, aussi doués soient ils, ne connaissent pas tout sur les bouts des doigts...

A. R. : Et les évolutions ?

G. P. : Contrairement à l’opéra, il est aujourd’hui rare qu’il y ait un concert entier à la télévision. Même si des chaînes comme MCM et Mezzo le font encore un peu. La scène ressemble de plus en plus aux plateaux plus classiques avec des animateurs, de l’emballage. La mise en image aussi a évolué avec beaucoup d’effets, un montage cisellé. Le théâtre par contre reste toujours la discipline la plus complexe, avec beaucoup de travail en amont.

A. R. : Après le Festival Interceltique de Lorient, quels sont vos projets ?

G. P. : Prochainement, nous allons faire une captation à la Réunion. A la rentrée, le magazine de Marine Vignes reprend sur France 3 (ndlr Arrêt Spectacles) et, avec Sarah Lelouch, nous préparons une deuxième partie de soirée sur les 20 ans des Francofolies. Et dès 2005, une chaîne du service public devrait libérer pas mal de case pour la saison prochaine...