Toutelatele

Géraldine Muhlmann mène les débats

Emilie Lopez
Publié le 16/10/2008 à 15:30 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Agrégée en science politique et en philosophie, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, diplômée de Science-Po et de l’école de journalisme de New York University, le CV de Géraldine Muhlmann aurait de quoi faire pâlir d’envie bon nombre d’animatrices du PAF. Loin d’être (trop) sérieuse, la chroniqueuse d’« On refait le monde » sur RTL s’apprête à animer sa propre émission, Cactus, « l’émission qui pique ». L’occasion pour Toutelatele.com de partir à la rencontre de cette professeure de l’Université Panthéon-Assas (Paris 2) quelque peu atypique...

Emilie Lopez : Cactus, votre émission « en solo », débute ce vendredi 17 octobre à 23 heures sur Paris Première. Pas trop stressée ?

Géraldine Muhlmann : Bien sûr que si ! Et heureusement ! Si je n’aimais pas un peu ça, je ne serais pas là. Mais j’ai une envie monstre ! De plus, le direct rajoute de l’adrénaline, au cas où il n’y en aurait pas déjà assez ! Et je pense que j’aurai un peu de mal à dormir après ! (rires) Mais j’adore l’équipe avec laquelle je travaille, et tout le monde est très enthousiaste.

Pouvez-vous nous expliquer, en quelques mots, le concept de Cactus ?

C’est une nouvelle émission de débat, sur l’actualité de la semaine. Dans la première partie, nous allons débattre des sujets qui ont fait le plus de bruit dans les médias, et plus particulièrement dans la presse quotidienne. Pour ce faire, nous utiliserons un classement établi par notre partenaire TNS, qui a mis au point l’unité de bruit médiatique (UBM), mesurant les sujets les plus présents dans les médias. Je passerai alors en revue, sous forme de « hit parade », les sujets les plus traités. Nous ne nous arrêterons pas sur tous, mais sur quatre ou cinq qui peuvent faire l’objet d’un débat.

En quoi va consister la seconde partie de l’émission ?

Elle durera 10 à 15 minutes. Les chroniqueurs/débatteurs arriveront chacun avec leurs sujets, pour faire, eux, du bruit. Le tout agrémenté de quelques images...

Outre ces « débatteurs », aurez-vous également des invités sur le plateau ?

Sur un ou deux sujet(s) du classement, nous aurons sur le plateau un invité concerné par l’actualité en question. Il pourra interpeler les débatteurs qui auront, par exemple, fait tel et tel commentaire ayant déplu ou plu au contraire...

Les chroniqueurs sont légion dans les nouvelles émissions du PAF. Quelles seront les particularités des vôtres ?

Je préfère les appeler « débatteurs », car nous n’avons pas pris les journalistes / chroniqueurs habituels. Ce sont des passionnés d’actu, et non des professionnels des plateaux. Ils sont une quinzaine et six viendront chaque vendredi. Parmi eux, Vikash Dhorasoo, ancien joueur de football professionnel, Romain Hatchuel, qui fait du conseil en technologie, Christine Loremy, cadre à la Poste, ou encore Nathalie Rastoin, publicitaire...

Avez-vous eu un droit de regard sur le choix des « débatteurs » ?

Je les ai tous rencontrés, ou presque ! Avec mes deux collaboratrices, on a vu plein de gens, on parle d’actu avec eux, on teste leur véritable envie d’en être, on décide, on re-brainstorm... Je suis complètement dedans avec un plaisir formidable !


Vous n’avez donc pas un simple rôle d’animatrice ?

Ça existe ça ? Je ne suis pas de ce monde-là, j’ai mon métier, professeure, et quand je fais quelque chose en général dans la vie, je m’implique. Je continue RTL, car j’ai un grand plaisir, et je trouve cela sain d’avoir toujours la pratique, d’exercer mon rôle de « débatteuse ». Mon métier mis à part, je concentre le reste de mon attention sur cette émission...

Avez-vous déjà une idée du ton que vous souhaiteriez insuffler ?

Du rythme, de la vivacité, de l’opinion... J’aimerais que les débatteurs s’écoutent, je ne veux pas que ça vocifère. Il faut des avis diversifiés, et que les idées fusent. Nous avons tourné deux pilotes vendredi (10 octobre, ndlr), avec 14 débatteurs différents, et cela m’a beaucoup aidée à rendre les choses un peu concrètes. Ça m’a renforcée dans l’idée que l’important pour moi, c’est l’écoute, la disponibilité, et la capacité à réagir vite.

Voyez-vous Cactus comme une émission divertissante ou plus « sérieuse » ?

Ça ne sera pas une émission de politique sérieuse. Mais ça ne peut pas non plus être juste du divertissement pur, sinon ils n’auraient pas fait appel à moi, car je suis quand même un peu intello ! (rires) Pour résumer, on va avoir, en tout cas j’espère, des analyses sérieuses et intelligentes, mais pas d’esprit de sérieux. C’est là tout l’enjeu, toute mon énergie doit être concentrée là-dessus.

Le PAF pullule d’émissions de débat. Comment pensez-vous pouvoir vous démarquer des autres ?

Il faut d’abord essayer d’apporter des points de vue vraiment divers. Il faudra également, et ça, c’est mon travail, créer une atmosphère où les gens aillent au bout de leur pensée. Et pour éviter la rhétorique un peu facile qui parfois pollue les émissions de débat, une engueulade un peu forcée, des arguments un peu spécieux, ou que quelqu’un soit trop long, nous avons un petit outil visuel, ludique et drôle, qui le signalera au débatteur...

Cactus se veut dans l’esprit de Droit de réponse. Quel souvenir gardez-vous de cette émission ?

Je regardais ça avec avidité et gourmandise. Être à l’aune de cette référence me touche, mais pour moi la télé a changé, le téléspectateur attend plus de rythme, notamment parce qu’il a beaucoup plus l’habitude des émissions de débat qu’à l’époque. Aujourd’hui pour être singulier dans ce domaine, il faut bosser !