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Gérard Hernandez : Raymond revient sur sa vie avec Huguette

Alexandre Raveleau
Publié le 29/11/2010 à 12:43 Mis à jour le 30/11/2010 à 12:15

Depuis le lundi 18 octobre, Huguette et Raymond ont fait leur retour sur M6, à l’occasion de la saison 2 de Scènes de ménages. Dans ce couple de retraités, les mots fusent et les clichés n’ont pas bonne réputation. Incontournable trublion de la télévision, du théâtre et du cinéma, célèbre voix du grand schtroumpf, Gérard Hernandez revient sur son expérience inédite.

Alexandre Raveleau : Scènes de ménages a fait son retour sur M6 avec 480 épisodes inédits. Comment se sont déroulées les retrouvailles entre Raymond et Huguette ?

Gérard Hernandez : (imitant Raymond) Très bien merci ! Elle me manquait tellement. Je ne sais pas ce qu’elle a fabriqué pendant tous ces mois... Elle a peut-être trouvé un amant ! (rires)

Quel regard portez-vous sur ce couple de retraités en guerre perpétuelle ?

J’ai l’impression qu’on peut s’apercevoir en filigrane qu’Huguette et Raymond forment une couple qui restera soudé jusqu’à la mort. Il n’y a aucun danger de divorce ou de séparation avec eux. Malgré les mots, c’est du béton ! Ce qui n’est pas forcément le cas des autres...

Le public ne connait pas vraiment la vie de Raymond, à l’exception de son côté râleur. Quelle est selon vous son histoire ?

Avant le tournage, on m’avait dit qu’il s’agissait d’un ancien gendarme. Il faut dire que ce « détail » m’a beaucoup aidé pour l’interprétation. Dans ma carrière de comédien, j’ai commencé à la circulation et puis j’ai fini plus récemment commissaire divisionnaire. Maintenant, je profite de la retraite ! Rien de plus.

Avez-vous hésité avant d’accepter ce rôle ?

Au départ, j’avoue que j’avais un peu peur. Je pensais que les textes seraient un peu trop trash. J’ai rapidement su que ma partenaire serait Marion (Game, ndlr). Je la connais depuis si longtemps qu’il n’y avait plus aucune raison d’avoir peur. Elle est extraordinaire à tous les niveaux. Au fil des tournages, je me suis aperçu aussi qu’il y avait une vraie tendresse dans leur relation. Bien que nous puissions aller très loin, rien n’est jamais choquant dans les épisodes. Je dois quand même avouer que je suis bien plus rassuré depuis que le public a répondu présent.

Quelles sont selon vous les limites à ne pas franchir dans ce côté trash ?

Je n’aime pas les critiques sur le physique. A nos âges, cet humour me gêne beaucoup. Il m’arrive d’ailleurs de ne pas accepter des textes.

Le succès de Scènes de ménages vous a-t-il surpris ?

Complètement ! Entre les Journaux télévisés, Plus belle la vie et le Grand journal, je ne pensais pas que nous aurions autant de public. Pour ne prendre que mon exemple, je regarde Canal+ à cette heure-là !


Etiez-vous téléspectateurs de Caméra Café ou Un Gars, une fille ?

Pas du tout. Je ne connaissais pas ce genre de produit avant de commencer le tournage.

Vous n’aviez donc aucune idée du terrain sur lequel vous vous engagiez ?

Et c’est coton ! Pour quelqu’un comme moi qui a eu l’habitude de tourner des films où on faisait deux ou trois minutes par jour tranquillement... Là, il faut y aller ! Quinze épisodes par jour ! Du coup, ma méthode de travail a complètement été changée. Il faut toujours aller très très vite, être dans le personnage tout le temps. Quand j’arrive le matin sur le plateau, je suis déjà Raymond. A la cantine, le midi, je reste Raymond... Et j’emmerde tout le monde (rire) ! Il ne faut jamais que je le quitte sinon j’ai besoin de temps pour le retrouver. En bref, je suis toujours en train de râler. Mais je dois dire que dans le même genre, Huguette n’est pas mal non plus !

Ce rythme de travail vous convient-il ?

Je ne pense pas que beaucoup de comédiens de mon âge parviennent à le tenir. C’est une sacrée gymnastique. Au moins, ça prouve que je n’ai pas trop vieilli, notamment pour la mémoire.

Au travers de votre carrière, il semble pourtant que la
télévision n’est pas une totale inconnue. On se souvient du jeu Les Affaires sont les affaires sur Canal+ par exemple...

J’ai fait des quantités d’émissions... A l’époque, on faisait ça avec Carel, Desproges et toute la bande. Nous, c’était de l’improvisation totale, entre le délire et l’absurde. On était loin des textes de maintenant. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’on travaillait tous beaucoup. Peu d’acteurs sont capables d’improviser en réalité. Maintenant, la mode a changé et est passée aux flingueurs.

Vous n’êtes pas client de cet humour ?

Il est vrai que ça ne m’amuse pas tellement. A l’époque, notre humour ne reposait pas sur la critique des autres. C’est tellement facile. Dans Scènes de ménages, nous dépassons justement cela. Par exemple, j’adore la scène où je prends les mesures d’Huguette pendant qu’elle est allongée sur le divan. Elle se demande bien ce que Raymond est en train de fabriquer... Et puis, je lui réponds que je me renseigne pour la taille du cercueil (rires) !

En 2011, Les Schtroumpfs sortiront au cinéma en 3D. Serez-vous la voix du grand Schtroumpf ?

Je n’ai pas encore été appelé pour le rôle. Il faut dire que je suis blacklisté du doublage depuis 1994. Du temps de la grève. Une chose est sûre en tout cas, je n’aimerais pas que l’acteur qui me remplace prenne ma technique pour la voix.