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Gilbert Rozon, le perfectionniste d’Incroyable talent

Emilie Lopez
Publié le 24/11/2010 à 12:14 Mis à jour le 24/11/2010 à 12:15

Il est perçu comme « le grand méchant loup » de La France a un incroyable talnet. Pourtant, Gilbert Rozon fait simplement « son job », comme il le dit lui-même. Après une saison des plus difficiles, avoué à demi-mot, le juré a pensé à décrocher. Mais le retour de Sophie Edelstein et la bonne entente avec Dave lui a donné un second souffle. C’est donc un homme ravi et souriant que Toutelatele.com a rencontré. Interview sans langue de bois, comme toujours...

Emilie Lopez : Depuis cinq ans, vous faites partie du jury de La France a un incroyable talent. Comment jugez-vous votre évolution au sein du show ?

Gilbert Rozon : Je suis arrivé en étant totalement ignorant de ce que cela faisait d’être de l’autre côté du miroir. Il fallait apprendre à utiliser des métaphores, à choisir son vocabulaire, à structurer sa pensée. On devait faire un bon show, penser au montage, être complice avec les autres... Bref, apprendre horizontalement et verticalement. D’année en année, j’ai été bien conseillé, encouragé, et j’ai eu de bons complices, cette saison particulièrement.

On sent effectivement une osmose entre Sophie Edelstein, Dave et vous. Parleriez-vous d’apogée ?

Je n’ose pas utiliser ce mot-là, car cela voudrait qu’il pourrait y avoir un déclin. Pour moi, c’était ma dernière année, je le faisais comme un bon soldat, en me disant que je ne pouvais pas les quitter comme ça. Ça n’aurait pas été élégant. Mais au final, je recommencerai demain matin ! On a tellement eu de plaisir ! Et on a encore grandi...

Votre réticence pour faire partie à nouveau du jury a-t-elle un lien avec Smaïn, dont on sentait bien qu’il n’aurait jamais pu être votre « meilleur ami » l’an dernier ?

Pour essayer d’employer des mots polis, je dirais qu’avec Smaïn, on aurait pu finir par s’entendre. Mais on a un job bête à faire, et c’est la règle du jeu : on part de 150 talents, et on finit à 30. Il faut en éliminer 4 sur 5. Si tu veux faire ton homme de cœur, et dire oui à tous, tu ne fais pas ton boulot. Tu plais temporairement au public dans la salle, mais au final, on les élimine en catimini, dans une réunion. Donc il faut être direct, et on ne s’entendait pas du tout là-dessus.

Quels étaient vos rapports avec Valérie Stroh, autre membre du jury 2009 ?

Valérie a un charme qui me touchait vraiment. Mais on lui demandait tout de suite de faire des choix, ce qui n’était pas évident pour elle. Avec Sophie par contre, je ne suis pas sensible à son charme, parfois je trouve ses jugements un peu légers, mais au moins elle fait des choix ! On s’engueule, mais au moins elle prend position ! Et Dave, lui, comprend la règle du jeu, il est intelligent.


Cette année, vous aurez non plus trois mais quatre directs. Y’a-t-il une quelconque appréhension ?

Quand l’émission se terminera, en décembre, on sera sur les genoux ! (rires) C’est très lourd physiquement, on ne peut être douze heures à l’antenne et de réussir, en impro tout le temps, et être percutant à chaque fois ! Je n’ai jamais été autant concentré de ma vie moi ! (rires)

Cette saison, vous offrez au gagnant une place dans votre Festival « Juste pour rire ». N’est-ce pas un peu risqué ?

J’en ai eu envie parce que l’an dernier j’ai fait venir les Echos Liés à Montréal, et ça s’est très bien passé. J’aime et suis un client de cette émission. Je suis un homme du spectacle et du music-hall. Or La France a un incroyable talent est pour moi une sorte de réconciliation entre le musical et le web, car les jeunes vont de plus en plus sur Internet. Et ils ne trouvent pas d’endroit où tout est réuni. C’est le cas avec l’émission.

Imagineriez-vous un spectacle avec tous les talents de La France a un incroyable talent ?

Dans le cadre du cadeau, je vais essayer de faire ça cette année.

Diriez-vous que votre participation à l’émission est une sorte de vitrine promotionnelle pour le spectacle « Juste Pour Rire » ?

Absolument ! C’est un des avantages que j’en retire. Cela me permet de justifier cette activité à mes associés parce que sinon ils ne comprendraient pas (rires) Même si ce travail de juré sur M6 touche mon égo et mon image, seul le plaisir me pousse à revenir chaque année. Parce que le reste, on pourrait le trouver autrement...

La filiale télévision du groupe « Juste pour Rire » est dirigée en France par Gérard Louvin. Quelles sont vos ambitions de diversification ?

On aimerait développer de nouveaux formats télévisés, autres que des captations de spectacles, les placer à l’antenne et doucement asseoir notre légitimité dans le paysage audiovisuel français. Néanmoins, nous avons d’ores et déjà une expertise en la matière pour avoir produit des émissions spéciales « Juste Pour Rire », et distribué le programme « Surprise sur prise ». Il serait temps qu’on ait quelques formats à l’antenne. On est la première émission d’humour au monde ! Et moi j’aime la création, donc j’aimerai créer un pôle.