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Grégoire Bonnet : « Scènes de Ménages est populaire et j’aime savoir que je fais désormais partie de cette aventure »

Nacer Boubekeur
Publié le 23/09/2015 à 19:39

Nacer Boubekeur : Pourquoi avez-vous accepté de participer à Scènes de Ménages ?

Grégoire Bonnet : C’est un programme que j’aime, je le trouve drôle et bien écrit. Nous tournons des plans séquences, c’est donc plus compliqué pour un acteur. Scènes de Ménages est populaire et j’aime savoir que je fais partie de cette aventure désormais. J’avais passé le casting il y a deux ans, mais j’avais totalement oublié cette audition. Par la suite, j’ai repassé les essais et ça a été concluant.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec Amélie Etasse, alias Camille ?

J’ai été casté en premier. Puis pour choisir ma compagne dans la série, plusieurs actrices ont participé au casting dans la même journée. La première à passer l’audition était Amélie, je ne la connaissais pas du tout et je l’ai prise pour l’habilleuse (rires). Je suis arrivé en lui tendant des fringues, c’était assez spécial pour une première rencontre. Tout de suite, le courant est passé entre nous. Après le casting, je lui ai envoyé un texto pour lui dire que j’avais adoré son passage. Ce sont des choses qui ne s’expliquent pas, et ça a très rapidement collé.

Vous reconnaissez-vous dans un quelconque trait de personnalité de Philippe dans Scènes de Ménages ?

À 50 ans, on aime bien avoir un peu de thunes (rires). Je ne suis pas comme lui, mais j’ai de l’empathie pour ce personnage, comme tous les acteurs.

Le ressort comique repose-t-il uniquement sur la différence d’âge entre Camille et Philippe ?

Non, nous étions en lecture de texte et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait bien d’autres choses. Il y a des valeurs différentes, une culture opposée, mais également un passé qui est plus lourd pour Philippe. La manière d’aborder les choses est également un élément qui les oppose. J’ai des amies qui ont trente ans, j’en ai 49, la différence est tout de même présente.

Les acteurs de la série peuvent partager avec les auteurs lors de séminaires, afin de faire évoluer les personnages. Avez-vous quelques idées ?

Avec Amélie (sa compagne dans la série, ndlr), nous avons quelques pistes plus épicées pour nos personnages. Nous aimerions voir l’ex-femme de Philippe ou les parents de Camille. Ce sont des idées qui vont prendre forme ou pas. Ces séminaires sont très importants pour faire le point sur les intrigues.

Comme expliquez-vous le succès de Scènes de Ménages ?

C’est une série qui parle à tout le monde. Le format court permet aussi aux gens de ne regarder que par saynètes, c’est aussi une des explications au phénomène. J’espère également qu’il y a une identification devant la télévision, une personne peut au moins retrouver un de ses proches dans un des personnages et se marrer avec ça. Cela montre aussi les côtés positifs du couple, sans entrer dans le côté dramatique, nous restons dans de la comédie.

« M6 avait prévu les critiques sur les réseaux sociaux »

N’est-ce pas frustrant, pour un acteur, de ne pas pouvoir aborder certains sujets ?

Non, il faut faire attention. Cela reste un programme populaire et puis je ne suis pas décideur, le programme est très installé et certains axes sont déjà posés. Je viens à peine de faire mon arrivée, je reste donc très modeste par rapport à tout cela.

Comment se déroule le tournage ?

C’est très intense. Pour l’instant, nous avons travaillé avec trois réalisateurs, c’est très rapide et speed, mais aussi très agréable. Il faut y aller ! À la fin de la journée, il faut vraiment travailler dans l’urgence. Nous nous habituons avec le temps, ce n’est pas la même chose que mes expériences passées.

Que pensez-vous des premières scènes de vos personnages ?

Je trouve que nos premières sont plutôt bonnes. Il nous faut le temps de nous installer et de monter en puissance. C’est compliqué d’habituer les téléspectateurs à un mec bling-bling et arrogant. Nous sommes diffusés à dose homéopathique, Camille et Philippe sont moins présents que les couples historiques de la fiction. C’était d’ailleurs prévu avec la production et M6. Ils avaient également prévu les critiques sur les réseaux sociaux.

M6 refuse-t-elle des scènes à cause de certains thèmes ?

C’est d’abord la production qui décide, avant d’envoyer les saynètes à M6. La chaîne garde 95% des scènes, et de temps en temps ils en refusent certaines puisque les sujets sont trop « touchy » ou que ça dérange, c’est parfois trop piquant. Plus globalement, nous lisons une centaine de textes et, à partir de là, on se demande si nous devons jouer cette scène. Parfois, certains veulent vraiment la jouer, tandis que d’autres pas du tout. Dans ce genre de situation, ça monte dans les tours. Au total, 20% des textes sont joués, les autres sont retravaillés.

Quels sont les premiers retours des téléspectateurs ?

Il y a les réseaux sociaux sur lesquels on se fait un peu descendre, mais la nouveauté dérange toujours un peu au début sur la toile. Ces critiques me font rire au final, mais ce qui compte ce sont les retours des gens dans la rue. Ils sont bienveillants, et c’est toujours agréable. Ce qui est drôle avec la notoriété, c’est que certains acteurs cherchent les regards des passants, ça me passe un peu au-dessus. Avec Amélie, nous arrivons tranquillement et modestement dans la série, on ne veut pas s’imposer lourdement.

« Avec Amélie, nous arrivons tranquillement et modestement dans la série, on ne veut pas s’imposer lourdement »

N’avez-vous pas peur que le succès de Scènes de Ménages vampirise vos autres activités ?

Cela risque d’arriver. J’ai beaucoup de projets, que ce soit au cinéma, à la télévision et au théâtre, ou j’ai un certain réseau.

Avez-vous d’autres projets avec M6 ?

Pas encore. Tout cela est très nouveau pour moi, d’avoir accès aux chaînes, les soirées M6, les événements. Je connaissais artistiquement ce milieu, mais je découvre encore beaucoup de choses.

La chaîne vous autorise-t-elle à collaborer avec la concurrence ?

Je continue Nina (sur France 2, ndlr), et ma première date de tournage est fixée au 23 septembre. Que ce soit de la part de la production de Scènes de Ménages ou de la chaîne, je n’ai jamais entendu quoi que ce soit qui va dans le sens d’une quelconque interdiction. Au contraire, lorsque l’on a un problème de date, la production est très arrangeante avec nous. Ce sont des gens sympathiques et cools, ça ne se passe pas toujours comme cela dans ce milieu. Alors quand l’harmonie est là, il faut la souligner.

Que pouvez-vous dire sur la saison 2 de Nina ?

C’est encore mieux que la première salve. Nous avons ajouté une dimension psychologique et de nombreuses choses vont arriver à mon personnage. Je l’adore, il est odieux !

Comment se déroule la pièce Un avenir radieux en compagnie d’Isabelle Gélinas ?

Tout se passe super bien, tout comme à la télé. On a commencé nos représentations le 4 septembre au Petit Théâtre de Paris, et c’est absolument passionnant. L’histoire est celle d’un homme et d’une femme, opposés par de nombreuses choses. C’est une comédie sentimentale, qui raconte le choc des valeurs entre plusieurs êtres. De plus, nous avons la tournée du Dîner de cons qui va arriver. C’est un honneur de reprendre le rôle de Daniel Prévost.