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Jean-Luc Delarue s’attaque au docu-fiction

Catherine Nardone
Publié le 13/05/2005 à 00:10 Mis à jour le 13/05/2005 à 10:22

A l’occasion de la semaine de l’environnement en juin, France 2 se lance dans le docu-fiction. M6 avait déjà tenté l’expérience en diffusant, le 27 avril dernier en prime-time, 23 décembre 2008 : le jour où la France s’est arrêtée. Cette fiction d’anticipation imaginait la France bloquée, en l’espace de quelques heures, par un froid et des chutes de neige historiques. Que ce passerait-il dans une telle situation ? Comment réagir face à un tel évènement ? Face à ce scénario inquiétant, peu de téléspectateurs ont eu le courage de tenir trois heures devant leur petit écran. Ce documentaire en deux parties a attiré 3,3 millions de curieux, soit 14% de part de marché.

Pour toucher plus de monde, France 2 innove la formule en programmant, la première quinzaine de juin, un magazine-fiction. Intitulé 2025, le futur en face, il sera composé d’un faux documentaire d’une heure et d’un débat en direct, animé par Jean-Luc Delarue. Cette soirée aura pour thème notre avenir dans 20 ans et plus particulièrement notre environnement. Le film mettra en scène une famille confrontée à de nouveaux fléaux : tempêtes entraînant des inondations, épidémies inconnues, nuées de moustiques... Pour la partie magazine, Jean-Luc Delarue sera entouré de divers spécialistes et scientifiques, de victimes des catastrophes écologiques et d’un public constitué de jeunes. Ces derniers étant considérés comme les acteurs de demain, ils pourront intervenir à tout moment pour poser des questions. Les téléspectateurs pourront, eux aussi, participer à l’émission en téléphonant. France 2 veut sensibiliser le public sur le sujet de l’environnement. Ce programme a été d’ailleurs été conçu en partenariat avec le WWF, l’une des plus importantes organisations de protection de la nature.

Selon des scientifiques, le scénario de la fiction est tout à fait plausible si les humains ne changent pas leurs comportements. Pour qu’ils prennent conscience de l’ampleur et de la gravité de la situation, l’émission sera complétée par des programmes courts diffusés dès le lendemain et échelonnés sur plusieurs semaines. Dans Grâce à moi, différents adolescents donneront des conseils sur les bons gestes à adopter pour faire mentir le scénario catastrophe. Le marketing de l’angoisse deviendrait-il une mode ? A croire que les téléspectateurs ont besoin d’images choc pour comprendre les problèmes de la société actuelle. Certains passages de ces fictions sont parfois si réalistes que l’on se demande si les personnages sont de vrais acteurs ou d’anciennes victimes de catastrophes naturelles. Le docu-fiction serait-il l’avenir de la télé-réalité ?

L’animateur de cette soirée n’a pas été choisi au hasard. Jean-Luc Delarue a lui-même proposé le projet de 2025, le futur en face, il y a un an, à la direction de la chaîne publique. En effet, le célèbre présentateur de Ca se discute se sent très concerné par ce thème puisque son père est le fondateur de l’association SOS Environnement, créée en 1973. Il était donc tout naturel pour lui d’animer l’émission.

Jean-Luc Delarue ne cessera pas pour autant de présenter le magazine Ca se discute. Existant depuis plus de 10 ans, le magazine est toujours un succès attirant trois millions de téléspectateurs, soit 30% de part de marché. Mais un concurrent sérieux est en train de grapiller quelques points d’audience au magazine. Les Experts, série américaine diffusée sur TF1, bat ses propres records d’audience en attirant entre 3 et 4 millions de fidèles. Mais Jean-Luc Delarue ne s’inquiète pas pour autant. Sa société de production Réservoir Prod prévoit pour l’an prochain, la réalisation d’un autre magazine-fiction.

En attendant, le présentateur arrivera cet été, toujours sur France 2, avec une nouvelle émission. Cher journal suivra le quotidien de personnes devant atteindre un but. Ce programme est dans la lignée de Ca se discute, Jour après Jour, autre succès de Jean-Luc Delarue. L’animateur vedette de France 2 ne semble pas prêt de perdre sa place de « gendre idéal » dans le cœur des ménagères de moins de cinquante ans...