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Jean Reno (Jo) : « Tout le monde est inquiet »

Claire Varin
Publié le 25/04/2013 à 19:00 Mis à jour le 03/05/2013 à 08:52

Pour la première fois de sa carrière, Jean Reno se glisse dans la peau d’un flic pour le petit écran. Jeudi 25 avril 2013, TF1 lance la série Jo, une coproduction internationale, tournée à Paris. A cette occasion, l’acteur a rencontré la presse et expliqué son choix.

Il s’agit de votre premier rôle à la télévision. Pourquoi avoir accepté de devenir un héros récurrent ?

Jean Reno : La télé, c’est bien maintenant. Avant les projets étaient moins ambitieux. Bien qu’il y a eu des dramatiques formidables. Je me souviens d’un Cyrano de Bergerac avec Daniel Sorano, dans les années 60, qui était à tomber par terre. Jo est un projet suffisamment ambitieux. Il y a beaucoup de bons ingrédients : la qualité de l’écriture, le fait que l’on parle de Paris, que les personnages soient dans la rue et viennent de la rue. Jo est un héros original. C’est un homme qui fait son métier comme il peut.

En quoi Jo est-il différent des flics que l’on a l’habitude de voir à l’écran ?

On voit rarement son arme. Il s’en sert très peu. Il ressent beaucoup ce qu’il voit. Jo est très sensible à la misère humaine. Il y a une frontière ténue entre le flic et l’homme, il peut vite devenir fou. Ça coute de voir des cadavres et des têtes arrachées. C’est très dur de voir ça au quotidien. Mais Jo essaie de mettre un peu de dérision dans tout ça.

Peut-on dire qu’il s’agit d’un flic à l’ancienne ?

Oui. Ce n’est pas Miami Vice (Deux fils à Miami, ndlr). Et en même temps, il a une cheffe, qui le connaît très bien. Elle sait de quoi il a été capable et elle ne va pas le laisser dormir. Jo est au début de sa rédemption. C’est en ça aussi qu’il est différent des flics que l’on a l’habitude de voir, ce n’est pas un gars propre. On a voulu explorer ses failles.

« J’ai dit à René Balcer, ce n’est pas la peine de casser des voitures et de sortir les flingues toutes les deux minutes. Il m’a écouté. »

Le projet s’est monté autour de votre nom. Vous êtes-vous impliqué dans la création ?

René [Balcer, le showrunner, ndlr.] et moi avons beaucoup discuté en amont, mais il avait déjà une idée de ce qu’il voulait faire. Je lui ai dit, ce n’est pas la peine de casser des voitures et de sortir les flingues toutes les deux minutes. Il m’a écouté. Mais après, c’est lui qui écrit. Et je n’aime pas me mêler de ce qui n’est pas mon métier.

Étiez-vous familier du travail de René Balcer ?

Non. Quand on m’a dit, c’est le showrunner de Law & Order (la franchise des New York..., ndlr) depuis quinze ans, j’ai compris que c’était un homme qui savait ce qu’il faisait. Et je peux vous dire que la série démarre très fort. On a fait le double de Borgia en Italie et ça marche bien aussi en Argentine. Maintenant, la France étant un pays particulier…

Êtes-vous inquiet de ce que le public français va en penser ?

Tout le monde est inquiet. J’aimerais bien que les gens apprécient. Ça ennuie toujours quand les gens n’aiment pas ce que vous faites. Je ne passe jamais d’un film à l’autre en me disant : ça y est c’est fait. Non, ce n’est pas cool.

Avez-vous une culture série ?

J’ai commencé avec Six Feet Under parce que Danièle Thompson m’a dit de regarder. J’achète les DVD, je ne me mets pas devant la télé, car je n’aime pas l’obligation du rendez-vous. J’aime Game of Thrones, Mad Men et Homeland. J’ai vu Boardwalk Empire aussi.

Quels sont vos projets à venir ?

Il est de bonne guerre de signer deux ans et non, année après année. Donc si Jo marche, on tournera une seconde saison. Et je suis en train d’écrire un récit un peu autobiographique, qui sera un voyage entre Casablanca et Hollywood. Ça racontera les gens, les cultures, les moments… C’est un projet pour la scène.