Jennifer Love Hewitt

Emilie Lopez : Quel a été votre premier sentiment lorsque Ghost Whisperer vous a été proposée ?

Jennifer Love Hewitt : La série Medium était déjà diffusée lorsque nous sommes arrivés, donc ils avaient déjà ouvert la voie aux mondes surnaturels. Je me suis demandé si les gens auraient envie de regarder deux femmes qui parlent aux morts. Mais j’ai tout de même accepté, lorsque j’ai lu le script. A la fin de la première saison, on s’est dit qu’on n’en aurait pas de seconde ! Et ainsi de suite jusqu’à la saison 4.

Pourtant la série a connu de belles audiences pour cette fameuse quatrième saison, à une époque où la majorité des autres voyaient leurs audiences baisser.

Cette année-là a été difficile pour toutes les séries, notamment à cause de la grève des scénaristes. Nous avons eu un choc en découvrant que notre audience augmentait ! Je pense que cela a beaucoup à voir avec le fait qu’on a secoué un peu les choses, nous avons vraiment offert de quoi donner envie aux téléspectateurs de revenir chaque semaine. C’était, selon moi, notre meilleure saison du point de vue scénaristique. Mais j’avoue que je ne l’aurai jamais deviné. La série se résume à moi, qui parle aux fantômes ! (rires)

Pensez-vous que l’arrivée de Médium sur CBS pourrait avoir des conséquences sur votre série ?

Je ne suis pas sûre de ce qu’il va se passer. Je suis ravie que l’on soit diffusés avant Médium, je ne voudrais pas passer après ! Mais je suis sûre que la combinaison des deux va être géniale : Ghost Whisperer est plus centrée sur le côté humain, et Medium est un peu plus sombre, et s’attache plus au côté policier. Je pense que les deux vont bien aller ensemble.

Seriez-vous tentée à l’idée d’un cross-over entre Medium et Ghost Whisperer ?

J’attends ce moment, sans être sûre que cela arrivera, mais ce serait génial ! Patricia (Arquette, héroïne de Médium, ndlr) est une super actrice, j’aime beaucoup sa série. J’espère juste que le public est prêt à regarder deux heures de trucs de fantômes ! (rires)

Vous êtes très impliquée dans la production de Ghost Whisperer. Est-ce primordial pour vous ?

C’est très important. J’ai réalisé un épisode de la quatrième saison, et le referai lors de la saison 5. Être productrice sur la série me permet de prendre soin de Melinda et de m’assurer que la série va dans un sens qui va plaire à nos téléspectateurs. Car on peut essayer énormément de choses avec les autres personnages, et si cela ne plait pas au public, cela n’a pas plus d’incidence que cela. Melinda, elle, doit rester la même. Je dois, en quelque sorte, « protéger les téléspectateurs », en protégeant l’intégrité de Melinda.

Lorsque la série prendra fin, vous imaginez-vous devant ou derrière la caméra ?

C’est difficile de dire si à 50 ou 60 ans je jouerais encore, je n’en suis pas sûre. Je pense que j’aurai toujours envie de tourner un peu, et il y a une partie de moi qui est vraiment intéressée par le côté business. J’adore produire, et je pense que j’ai beaucoup à offrir dans ce domaine. J’ai vraiment envie de travailler au maximum dans cette voie, de façon à ce que je n’ai pas le sentiment de devoir tourner si je n’en ai pas envie.

Combien de saisons pensez-vous encore faire de Ghost Whisperer ?

Je ne sais pas, mais je suis là jusqu’à la fin, car je suis le « Ghost Whisperer » ! Mais plus on continue, et plus on a de chances de se répéter, et donc de lasser le public. La série mérite de s’arrêter lorsqu’elle sera à son meilleur, parce que je veux que les gens s’en souviennent comme d’une série dont ils voulaient encore plus, et non pas qu’ils se disent « mon Dieu, quand est-ce qu’elle va arrêter de parler aux fantômes ! » (rires)

Imaginez-vous clôturer la série par un long-métrage ?

Ce serait vraiment cool, et je pense que le public aimerait ça. De plus, on pourrait faire des choses vraiment sympas avec le budget d’un long métrage qu’on n’a pas la possibilité de faire sur la série.

Après cinq ans dans ce rôle, vous semblez toujours aussi enthousiaste lorsque vous en parlez...

C’est vraiment le cas. J’aime mon boulot, et Ghost Whisperer est, pour moi, une série vraiment spéciale. Melinda est une personne exceptionnelle, elle se donne aux autres. Elle a traversé tellement de choses ! Dans la première saison, elle s’excusait presque d’être ce qu’elle était. Puis lorsque son meilleur ami est mort, elle a commencé à s’assumer et à essayer d’avoir confiance en elle, en sa différence. Par la suite, sa foi a vraiment été ébranlée. Cette quatrième saison a vraiment été pleine et très forte. Et Melinda a vraiment évolué.

Pour votre part, croyez-vous aux fantômes ?

C’est difficile de travailler sur cette série tous les jours depuis 5 ans, et de ne pas y croire (sourire) Je crois vraiment en cette possibilité, et j’aime la paix que cela m’apporte de penser qu’il y a quelque chose après... Mais je n’en ai jamais vu !

Vous devez toutefois vous faire quelques frayeurs parfois...

Bien sûr ! (rires) Surtout quand on a fait des trucs vraiment effrayants dans la journée, je rentre et j’ai peur d’être toute seule ! (rires) Et puis, on a eu quelques moments bizarres sur le plateau : des lampes qui explosent, des ombres sur les films, comme s’il y avait un fantôme !

Vous faites votre retour au cinéma. Cela vous a-t-il manqué ?

Enormément ! J’aurai aimé avoir plus de temps pour faire du cinéma, malheureusement quand je suis libre, je suis tellement fatiguée que je ne peux pas m’imaginer retourner travailler encore ! (rires) Mais c’était sympa de faire ça pendant l’été, quelque chose de moins long, que j’ai tourné avec mon petit ami, Jaimie Kennedy (qui joue également dans la série, ndlr). Nous avons quelques projets ensemble : un que je réaliserai, et l’autre ou nous partagerons l’affiche...