Toutelatele

Jeux d’argent : quel avenir après Qui veut gagner des millions ?

Alexandre Raveleau
Publié le 24/08/2005 à 00:04 Mis à jour le 16/04/2009 à 16:33

Voici sept saisons que Who wants to be a millionaire ? (Qui veut gagner des millions ?) saupoudre le monde entier de ses gains extraordinaires. Depuis ce succès international, la mode du jeu d’argent a envahit les écrans de télévision. Le vice de l’argent facile a entraîné nombre de candidats vers les sommets du Maillon faible (The Weakest link dans sa version originale), les joies de Rêves d’un soir et même l’art suprême de l’ouverture de boîtes en carton !

La mode de la real tv a permis ensuite d’aguicher les inconnus de tout bord moyennant quelques millions de dollars. La call tv a rapporté des milliers d’euros sur simple appel téléphonique. Au passage à l’euro, Jean-Pierre Foucault a même revu à la hausse son échelle des gains. La frénésie financière kidnappe la télévision, montrant que ce n’est pas toujours l’intelligence qui est synonyme d’enrichissement. En France, sur l’autre rive, des candidats se frottent aux jeux de lettres et de mots dits de service public (Motus, des Chiffres et des lettres, Questions pour un champion notamment)...

Aujourd’hui, la mode de l’argent repose sur quelques vaillants concepts qui roulent sur l’or à travers le monde. En France, Qui veut gagner des millions ? engendre toujours son pesant en téléspectateurs même en pleine période estivale, A prendre ou à laisser revient dès la rentrée sur la grille de TF1 et le jeune Crésus aligne les milliers d’euros à l’image de sa version originale argentine El Legado.

La saison dernière, pas moins de 86 nouveaux concepts de jeux ont été propulsés sur les antennes des neuf pays sondés par NOTA (France, Allemagne, Australie, Espagne, Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas et Suède), et seulement 18 ont attrait à l’argent. Et la tendance est à la baisse concernant les gains à remporter.

Parmi les nouveautés, Channel 4 a mis à l’antenne Distraction, animée par Jimmy Carr, durant lequel les candidats tentent de répondre aux questions pendant que sur le plateau, tout est fait pour les détourner du jeu ! Sur le ton de la comédie, l’émission de seconde partie de soirée a été suivie en moyenne par 11,4% des téléspectateurs (moyenne Channel 4 : 10%). Distraction a déjà été adaptée au Etats-Unis, sur Comedy Central.

Et le principe du quiz a encore connu quelques nouveaux dérivés. Aux Pays-Bas, Endemol a mixé hasard et culture générale pour Win’t en in’t sur RTL4 (adaptation d’In it to win it). Ici, ce sont les boules de la chance qui déterminent qui pourra gagner le pactole amasser au gré des bonnes réponses, passant ainsi des grosses chaises blanches à la zone rouge... car chacun reverse l’argent à la banque centrale mais un seul peut espérer emporte la somme entière !

Dans la même mouvance, l’Espagne s’est frottée aux joies du mensonges avec El Enemigo en casa. Diffusé sur TVE1, le jeu est l’adaptation de the Enemy within de la BBC. Une nouvelle fois donc, des questions et des réponses... mais cette fois-ci, une taupe s’est glissée entre les candidats. Et le but, bien entendu, est de déceler qui est le fauteur de troubles... Le rendez-vous a fait un démarrage moyen sur la péninsule ibérique, le 25 avril dernier. Alors que la chaîne rassemble en moyenne 21,4 % des téléspectateurs à 18 heures, El Enemigo en Casa n’en a alors réuni que 15,3%.

Dur dur de se frayer un chemin entre les classiques du genre bien installés dans leurs cases. Une seule nouveauté, signée Endemol, aura marqué des points précieux cette saison : le Tre Scimmiette. En Italie, sur la rai 1, les trois singes (les candidats) se battent durant les trois rounds de la partie pour remporter la banane en or, soit 500 000 euros ! Axé sur les sens, le jeu s’articule autour du « Je ne vois pas », du « Je n’entends pas » et de la finale « Je ne vois pas, je n’entends pas et je ne parle pas »... Lors de son lancement, le Tre Scimmiette a remporté un vif succès, rassemblant 32,1% de part de marché à 20h30 (moyenne rai 1 : 23%).

Après l’effervescence du nouveau millénaire, les jeux d’argent connaissent donc un léger recul en matière de création. Entre Qui veut gagner des millions ? et A prendre ou à laisser, difficile de trouver un place une soleil. Restent alors les loteries nationales et leur dérivé, comme l’Euromillions, animé par Sophie Favier sur TF1. Au Pays-bas encore, trois nouvelles loteries nationales ont fleuri à la télévision en janvier dernier (Sponsor Loterij). Les boules du Loto n’ont pas fini de nous fasciner !

En collaboration avec Sheily Lemon, chargée d’étude NOTA