Kaamelott conforte sa Cour de fidèles sur M6
Pour une série faisant référence au Moyen-Age, il aurait été dommage de se priver de miracles. A l’heure du bilan avec le lancement de la cinquième saison, la mini-fiction Kaamelott réussit le tour de force de s’être imposée comme une référence de causticité mais aussi d’audience pour M6.
Une cour de fidèles - composée de près de 4 millions de téléspectateurs - s’égosille chaque soir, à partir de 20h40, devant cette parodie de la quête du Graal. Une aubaine pour M6 qui ne pouvait qu’espérer un tel succès après la déferlante Caméra Café, sa dernière mini-série ravageuse au format court d’avant 20 heures. Signe manifeste de ce succès, un best-of des aventures de Perceval et Lancelot, réunissant 1,35 million de téléspectateurs, soit 10.4% de part de marché, est proposé chaque samedi de 18h30 à 19 heures. On y retrouve bien sûr les péripéties et mésaventures loufoques des habitants du Royaume.
A l’origine de cette épopée médiévale burlesque, un homme : Alexandre Astier. Ce musicien classique qui s’est illustré pendant 15 ans au Conservatoire, multiplie les casquettes : auteur, réalisateur, acteur (le roi Arthur en personne) et même compositeur de la musique de sa série, difficile d’être plus impliqué dans un projet !
A l’occasion du lancement de la nouvelle saison de Kaamelott, M6 a vu les choses en grand. Celle-ci rallonge en effet les épisodes qui passent de 3 minutes et 30 secondes à 7 minutes, soit des histoires moyenâgeuses plus étoffées qui profiteront aux cinquante épisodes du Livre V. D’autre part, la chaîne privée concocte une soirée spéciale en prime-time, avec deux épisodes de 52 minutes où deux « Guest » d’envergure seront à l’honneur : Alain Chabat dans le rôle du Duc d’Aquitaine et le truculent Benoit Poelvoorde. Mais que les fans ne s’y trompent pas. Ces deux épisodes seront repris avec plus de sketchs, dans les épisodes quotidiens. « C’est comme une bande-annonce géante de la première partie du livre V et cela permet de faire découvrir Kaamelott à un plus large public » explique Alexandre Astier.
L’intérêt pour la chaîne, qui avait déjà propulsé Caméra Café en prime, est clair : fédérer un public toujours plus important en ciblant notamment ceux qui ne sont pas forcément réceptifs aux programmes en access-time.
Proposée par la société Calt Production en 2005, cette série, dont le nom Kaamelott est tiré du château qu’a fait bâtir le roi Arthur pour organiser les réunions de la Table Ronde et la quête du Graal, connaît donc un succès retentissant. Le triomphe dépasse même les frontières de la France puisqu’elle s’exporte aussi très bien : pas moins d’une quinzaine de pays dont la Belgique, l’Espagne, l’Irlande, la Grèce, le Québec et l’Italie se délectent des aventures de ces improbables chevaliers de la Table Ronde.
Un bilan flatteur qui génère inévitablement bon nombre de produits dérivés : les fans peuvent d’ores et déjà se procurer les trois premières saisons en DVD collector. Ceux qui préfèrent la lecture seront aux anges avec la bande dessinée L’Armée du Necromant qui immerge le héros dans une lutte contre les morts-vivants ou encore le livre officiel Kaamelott : Au cœur du Moyen-Age. Un film - dont le début de tournage est prévu fin 2008 - est même en préparation. Le phénomène ne semble donc pas prêt de s’essouffler.