Koh-Lanta 9 > Christina revient sur sa victoire

Emilie Lopez : Qu’est-ce qui vous a poussée à vous inscrire à Koh-Lanta ?

Christina : Je ne passais pas une très bonne période à ce moment-là. Je n’ai jamais manqué un Koh-Lanta, j’étais à fond dedans, et cette année j’ai franchi le cap de m’inscrire, en pensant que ça pourrait être un déclic dans ma vie, et me permettre d’aller de l’avant.

Vous êtes très fusionnelle avec votre mère. Partir ainsi potentiellement pour 40 jours était-il une façon d’évoluer en dehors du cocon familial ?

Un petit peu même si je ne vivais pas avec ma mère. J’étais quand même assez indépendante, mais on se voyait et s’appelait tous les jours. J’avais surtout vraiment envie de me prouver des choses, de me retrouver seule face à des inconnus dans ce jeu. Et je ne pensais pas qu’elle allait me manquer autant, donc en partant dans cette aventure je n’ai pas eu de craintes par rapport au manque de ma famille. En fait, ça a été terrible !

Cela a-t-il été le plus dur à supporter ?

Non parce qu’en même temps, le fait de penser à eux aide à avancer. Le plus compliqué c’était le manque de confort, d’hygiène, la pluie, le mauvais temps...

Justement, lorsque l’on vous apporte les miroirs pour vous découvrir après 39 jours, votre réaction était des plus cocasses !

Mais ça aussi c’est horrible ! (rires) Vraiment 100% naturelle, avec des poils partout ! 40 jours après le début de l’aventure, quand tu te regardes dans un miroir, c’est impressionnant, moi ça m’a affolée. En plus, j’étais amaigrie, j’avais un petit visage, je ne me trouvais pas belle du tout !

Vous avez toutefois trouvé la force de tenir, recroquevillée sur les poteaux, dans une position extrêmement inconfortable. A quoi pensiez-vous pendant ces trois heures ?

En fait, je n’ai pas essayé de penser, mais de faire le vide dans ma tête. Je me suis vue à la télé répéter sans cesse « Concentration, mental, équilibre », et je me forçais à ne penser qu’à ça, et de contrôler ma respiration, pour trembler le moins possible. Je ne sais pas si ça m’a aidé. Mais j’avoue que je n’ai pas pensé à ma famille à ce moment-là ! (rires)

Au cours de cette épreuve, Patrick vous dit qu’il serait prêt à réviser son choix, et de vous emmener avec lui en finale...

Il essaye de me faire comprendre ça plus ou moins, mais je pense qu’il essaye surtout de me déstabiliser pour que je tombe ! Je savais d’avance que si je tombais avant lui, il allait choisir Isabelle. Moi, je lui ai fait comprendre que, du fait qu’il était resté autant de temps que moi, je le choisirais. Jusqu’au bout, on essaye de négocier (rires)

Vous avez justifié le choix d’emmener Patrick avec vous en finale pour la « sportivité ». N’était-ce pas également une question de stratégie ?

C’était un peu des deux : si Isabelle avait tenu 3 heures, je l’aurais choisie elle. Et je me demande, dans ce cas, qui aurait voté pour elle ? Qui aurait voté pour moi ? Si je fais mes pronostics, je pense que j’aurai pu gagner aussi. Donc vraiment, si elle avait tenu trois heures, je l’aurais choisie.

Étiez-vous au courant, avant de voir l’ultime épisode diffusé vendredi, de ses propos lors de son arrivée au Conseil final ?

Isabelle a une voix assez portante. Lorsqu’elle arrive au Conseil, nous sommes en train de nous rapprocher, un peu plus loin, et je savais qu’elle disait des choses, qu’elle essayait de me casser en deux, mais je n’entendais pas ses paroles. Par la suite, j’en ai parlé aux autres candidats, qui m’ont dit ce qu’elle avait dit. Mais peu importe, je m’en doutais un petit peu...

Effectivement, lorsque vous arrivez à ce fameux Conseil final, vous êtes blême. Appréhendiez-vous la confrontation ?

J’avoue que j’étais mal, car je savais très bien que beaucoup n’allaient pas comprendre, sachant que j’étais la dernière tombée des poteaux, pourquoi j’avais choisi Patrick. Donc je savais que ce serait un dernier conseil assez tendu, que j’allais revoir Raphaël et tout le monde...

Depuis lors, avez-vous revu vos anciens coéquipiers, pour mettre les choses à plat par exemple ?

Bien sûr que j’ai revu certains candidats ! J’ai gardé pas mal de contact avec Rodolphe, Patrick, Fabienne, etc. Quant à « mettre les choses à plat », personnellement je ne l’ai pas particulièrement fait. Quand on s’appelle, ou qu’on se voit, on parle de l’aventure. Mais il n’y a pas de règlements de comptes : on parle de nos souvenirs et de ce que l’on a vécu. Je me suis néanmoins expliquée avec Raphaële, par rapport à mon vote contre elle, et aujourd’hui tout va bien.

Si c’était à refaire, voteriez-vous à nouveau contre Raphaële ?

Non je ne pense pas, car trois jours après je l’ai regretté. Mais c’est un peu compliqué, car en même temps, c’était pour sauver ma peau, dans le contexte d’un jeu. En dehors de ça, je n’aurai jamais sacrifié une amie. Mais cela reste un jeu...

Lors du vote final, certains candidats ont avoué voter pour toi « à défaut de mieux »...

(Elle interrompt) Oui, Louis-Laurent, et je ne l’ai pas très bien pris. Je l’ai revu sur le plateau, on a parlé, mais pas de ça. « À défaut de mieux », c’est son opinion, tant pis, je m’en fous maintenant ! (Rires) Je me suis prouvé des choses, j’ai su me démarquer lors de certaines épreuves, j’ai respecté tout le monde dans la mesure du possible, j’ai évité de critiquer les gens, j’ai quand même remporté trois immunités, donc pour moi, ma victoire je l’ai gagnée, et je pense la mériter.

Cette saison, la stratégie a particulièrement été présente, via Patrick. Pensez-vous que cette édition a marqué un tournant dans la manière d’appréhender le jeu ?

Il y a toujours eu de la stratégie dans chaque saison de Koh-Lanta, mais je dirais que celle-ci est un peu plus marquée par rapport au personnage de Patrick. Après je pense que cela n’a pas changé la tournure de ce jeu, de plus il ne s’en est jamais caché. C’est comme ça : c’est Patrick, on l’aime ou on ne l’aime pas.

Dans quelle catégorie vous placez-vous ?

(Elle marque un temps) Je l’aime bien parce qu’il est rigolo. Mais il y a un petit peu un « entre-deux » : il y a des réactions chez lui qui ne me plaisent pas forcément, mais ça reste un jeu. En dehors de l’aventure, j’espère pour lui qu’il n’est pas comme ça. Il y a 15 jours, il est descendu à Marseille, on est allé au restau ensemble avec sa famille et c’était super cool. On ne parlait pas de stratégie au cours de ce repas !

Lors des derniers épisodes, Patrick a beaucoup pleuré. Pensez-vous qu’il s’agissait d’une façon d’adoucir son image ?

Savoir si c’est sincère ou pas, je ne sais pas. Peut-être que dans un petit coin de sa tête il s’est dit « Je vais faire le mec ému pour essayer de m’adoucir vis-à-vis du jury final »... Je sais que je l’ai déjà vu pleurer par rapport à l’émotion, par exemple lorsqu’il nous a offert l’entrecôte, mais à ce moment-là, rien ne me dit que c’était ou non fait exprès..

Beaucoup de femmes ont gagné Koh-Lanta. De quelle gagnante vous sentez-vous la plus proche ?

J’adore le très fort mental de Jade. C’est d’ailleurs quelqu’un que j’aimerai rencontrer. Sinon je me sens proche de Clémence, car elle est jeune comme moi, donc je m’identifierai plus à ce genre de candidates.

Mis à part vous acheter une voiture, que comptez-vous faire avec ces 100 000 Euros ?

En acheter une à ma mère (Rires) Je n’ai pas envie de me lancer maintenant, car je ne me sens pas prête. Ce sera la voiture, et après je ne sais pas. Je suis attirée et intéressée à l’idée d’ouvrir un magasin de cosmétiques, mais pas tout de suite : je ne veux pas me précipiter.

Tenterez-vous l’aventure « Télé », à l’instar de nombreux candidats de téléréalité ?

Ce serait toujours de bonnes expériences à vivre, mais est-ce que je serais bonne dans ce domaine ? Si je viens à avoir des propositions, il faudra voir : si j’ai vraiment envie, à moi de faire la démarche d’aller vers ces nouveaux horizons.

Que diriez-vous si l’on vous proposait de repartir pout un nouveau Koh-Lanta ?

Pourquoi pas (rires)

Quant à un Koh-Lanta seule avec Louis-Laurent et Patrick ?

Non, parce qu’un Koh-Lanta à trois, ça le fait pas ! (Rires)