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La culture à tout prix sur FranceTélévisions

Alexandre Raveleau
Publié le 24/10/2003 à 00:01

Malgré le peu d’audience rencontrée par les différentes émissions culturelles sur ses chaînes, FranceTélévisions ne veut pas déroger à sa mission de service public.

Ainsi, les chaînes publiques consacreront ce dimanche à la culture avec une journée complète dédiée à Hector Berlioz. Le point d’orgue de cette journée sera la diffusion intégrale de l’opéra Les Troyens, un dispositif colossal mis en place pour plus de 5 heures de direct.

Initialement associées au transfert des cendres du compositeur au Panthéon, annulé en juin dernier, les chaînes du service public ont finalement rejoint la BBC et la NHK pour capter et diffuser l’œuvre donnée au Châtelet à Paris.

Alors que les retransmissions des opéras n’ont jamais vraiment fait recette à la télévision, Les Troyens se partageront successivement l’antenne de France 2 et de France 3, dispositif généralement réservé aux évènements sportifs. La dernière tentative de France 2 en matière d’opéra, Othello, diffusé le 15 juillet dernier en deuxième partie de soirée, s’était soldée par un échec d’audience. Ce soir là, seulement 250 000 téléspectateurs avaient suivi l’œuvre de Verdi en léger différé des Chorégies d’Oranges. Arte, premier diffuseur de la scène lyrique, réalise d’ailleurs ses plus mauvais résultats avec ses soirées dédiées au genre classique. Le pari lancé par le service public est donc plus qu’osé surtout face aux séries et émissions dominicales des après-midi de TF1 et M6.

Cette journée exceptionnelle débutera sur France 5, à 7h55, avec Le cas H. Berlioz, un documentaire de 55 minutes. Puis, Eve Ruggieri, animatrice des Musiques au cœur de France 2, lancera le direct à 13h55 pour le début de la prise de Troie par les Grecs. Pour le passage sur France 3, Alain Duault s’entretiendra avec Hector Berlioz lui-même, revenant ainsi à sa manière sur la vie de l’artiste pendant 15 minutes. Suivra à 16 heures, la seconde partie de l’œuvre musicale Les Troyens à Carthage.

Et l’année Berlioz ne s’arrête pas à dimanche. Arte, jusqu’au 10 décembre, consacre en effet un cycle au compositeur. Mercredi soir, cette série a commencé par le film de Pierre Dupouey, Moi, Hector Berlioz. Sont encore programmés, l’opéra Orphée et Eurydice le 26 novembre à 21h40 et deux concerts, Harold en Italie le dimanche 7 décembre à 19h et La symphonie fantastique (op. 14) le mercredi 10 décembre.

Pour le bicentenaire de sa naissance, Hector Berlioz et le genre classique en général bénéficient ainsi d’une programmation à heure de grande écoute. Le public, plutôt frileux face à de tels évènements, sera-t-il au rendez-vous ?