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La déferlante Desperate Housewives s’abat sur la France

Tony Cotte
Publié le 08/09/2005 à 01:12 Mis à jour le 20/04/2006 à 14:20

Mais quelle est donc cette série évènement dont on entend parler de partout depuis quelque temps ? Avec un nom difficilement prononçable aux premiers abords, Desperate Housewives va pourtant faire son entrée comme tel sur le marché français et ce, dès ce soir sur Canal +. La chaîne privée en a d’ailleurs profité pour réaliser une campagne promotionnelle presque jamais vue pour un programme proposé en crypté !

Création d’un faux site internet (www.husbandsforsale.com), publicité sur les chaînes concurrentes et les magazines, nombreux articles dans la presse grand public, invitation d’une des actrices principales dans ses émissions, Canal + met tous les moyens en œuvre pour faire de sa nouvelle acquisition son fer de lance de la rentrée ! Et la chaîne compte bien sur cette nouvelle série pour rehausser ses audiences quelque peu moroses.

Desperate Housewives, à traduire « femmes aux foyers désespérées », raconte le quotidien de ménagères de moins de 50 ans habitant un quartier résidentiel américain où elles mènent la vie parfaite .... du moins avant que l’une d’entre elle décide de mettre fin à ses jours. Ainsi, Marie Alice Young, devient la narratrice et entraîne le téléspectateur dans l’intimité de son voisinage depuis l’au delà. De Lynette, mère d’insupportables rejetons, à Susan, divorcée et coachée par sa fille de 14 ans, en passant par Gabrielle, femme vénale qui trouve le réconfort dans les bras de son jardinier de 17 ans, sans oublier Bree, femme maniaque et névrosée, toutes vont montrer une autre facette de leur personnalité où derrière leur sourire se cache désespoir et crises existentielles.

Lancée le 3 octobre 2004 outre-Atlantique, Desperate Housewives jongle avec les genres et pourrait être considéré comme un soap-opéra cynique à mi chemin entre la comédie et le drame. Si cette description peut laisser perplexe, il n’en aura fallu pas plus aux téléspectateurs américains pour y adhérer. En effet, 21 millions de fidèles furent au rendez-vous lors de la diffusion du pilote sur ABC. Au fil des semaines, l’audience n’a cessé d’augmenter, aidée par les scandales en tout genre et a permis à la chaîne d’arriver chaque dimanche en tête des audiences de la soirée au cours de la première saison.

Mais ce succès n’a failli jamais voir le jour. Ainsi, le producteur et créateur de la série, Marc Cherry, confie qu’aucune chaîne n’avait accepté son projet. Jugée trop cynique par CBS, pas assez audacieux pour HBO ou encore à l’opposé de la grille des programmes de la FOX, c’est en vendant cette production comme un soap-opera, et non plus comme une satyre, qu’il s’ouvre les portes d’ABC. En France, les chaînes ne se sont pas faits prier pour acquérir la série. Ainsi, lors des L.A Screenings, Canal + a acheté les droits de première diffusion en l’espace de quelques heures tandis que sur le réseau hertzien, c’est M6 qui rafle la mise. « Il faut aller vite, car la concurrence est rude entre les chaînes », confie Sandra Ouaiss, directrice des acquisitions de fictions étrangères de Canal + à L’Express.

Mais en attendant que M6 diffuse Desperate Housewives auprès du grand public, Canal + propose dès ce soir à ses abonnés, les trois premiers épisodes à partir de 20h55. Avec ce même rythme chaque jeudi, la première saison devrait être diffusée en intégralité d’ici le mois de novembre. Mais pas question pour les femmes aux foyers les plus populaires des Etats-Unis de se reposer, puisque la seconde saison, tant attendue outre-Atlantique, arrive sur ABC à compter du 25 septembre prochain.