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Le Before de Canal + atteint-il les limites du multi-écrans ?

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Directeur de la publication
Publié le 18/12/2013 à 18:27 Mis à jour le 18/12/2013 à 22:55

Depuis le lundi 16 septembre, Thomas Thouroude anime chaque jour à 18h10 Le Before du Grand Journal sur Canal+. Pensée comme un rendez-vous de « pop culture » destiné aux 15/35 ans, cette nouvelle émission peine à trouver ses marques depuis son lancement. Et malgré un succès sur les écrans autres que la télévision, les audiences ne progressent pas.

Aujourd’hui, les revenus issus de la publicité à la télévision restent déterminants. Les réseaux sociaux, Twitter comme Facebook, et les plateformes de visionnage sur d’autres écrans ont donc comme intérêt de drainer de nouveaux téléspectateurs devant le petit écran. Le but est clair : plus un épisode de « Connasse  » sera partagé sur Facebook, plus les best of du « Dézapping  » seront découverts sur Youtube, plus le programme sera commenté sur Twitter, plus le public devrait être enclin à se brancher sur Canal+ à 18h10.

Le cas du Before du Grand Journal est révélateur. Sur le net, les différentes pastilles de l’émission sont très fortement consommées. À titre d’exemple, chaque best of du « Dézapping » est ainsi vu plus d’un million de fois, avec une pointe à 1.5 million de visionnages pour le 5e numéro publié il y a plus d’un mois. De son côté, « Connasse » connaît un certain succès sur les réseaux sociaux.

Malgré cette importante résonance des programmes courts proposés dans le Before, l’émission n’a pas vu ses audiences progresser. Entre septembre 2013 et décembre 2013, la part de marché s’est même légèrement effritée en passant de 1.1% à 1.0%. Le « Dézapping » est ainsi suivi quotidiennement par quelque 100 000 curieux à la télévision, contre dix fois plus pour ses best of sur Youtube.

Outre les limites du multi-écrans, le Before du Grand Journal pourrait souffrir de son format. En privilégiant les courts venant de talents du Net, l’émission, en elle-même, a bien du mal à s’imposer comme une véritable marque. Ainsi, le succès multi-écrans des formats courts comme « Le Dézapping » et « Connasse » ne se traduit pas à l’échelle du programme. Pour preuve, le compte Facebook du Before affiche, à ce jour, 55 000 fans, celui de Twitter, près de 17 000.

Si l’émission bénéficie au demeurant d’une belle image, la stratégie adoptée par Canal+ dans ce créneau tout juste ouvert au clair mérite d’être soulevée. Séduire un public de 15-34 ans plus enclin à apprécier des pastilles de quelques minutes ailleurs que sur le petit écran est l’un des défis qui attend Thomas Thouroude et l’équipe du Before d’ici la fin de la saison.