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« Le jury de MasterChef a le charisme d’une endive au fond de la poêle »

Adeline Stachowiak
Publié le 06/09/2010 à 19:01

Dans sa nouvelle édition, Télé 7 jours passe au crible les émissions culinaires devenues star de du petit écran. À coup d’une interview bien sentie, de David Martin, ancien chroniqueur culinaire de Télématin et restaurateur, au professeur de sociologie de l’alimentation à l’université de Tours Jean-Pierre Corbeau, l’hebdomadaire s’interroge sur une des tendances télévisuelles du moment.

Puisque loin est aujourd’hui le temps où seuls les grands chefs étaient habilités à pouvoir parler de gastronomie dans les médias, les chaînes de télévision rivalisent d’inventions pour redynamiser le genre et doper l’audience. Une audience bien mitigée, à ce jour, pour MasterChef, au coude à coude ces deux dernières semaines avec Bones sur M6. Le second prime d’Un dîner presque parfait : le combat des régions, pour sa part, ne fait guère mieux avec une audience de tout juste 12% en prime.

Un concept devenu indigeste ? Selon la chef étoilée Hélène Darroze, ces émissions «  insistent trop sur la course contre-la-montre et la compétition individuelle ». Preuve en est : dans Un Dîner presque parfait, seules cinquante-deux minutes sont consacrées à la cuisine contre huit minutes sur trois heures trente pour le deuxième épisode MasterChef !

Pour Jean-Pierre Corbeau, ces programmes «  assurent le chaînon manquant entre la haute gastronomie inaccessible et le désir de cuisiner des gens  ». Une tendance déjà existante depuis une quinzaine d’années outre-Manche. David Martin, en revanche, cuisine le genre dans l’interview accordée à l’hebdomadaire : «  Le jury de MasterChef a le charisme d’une endive au fond de la poêle ». Dans la confidence il ira jusqu’à affirmer que « ce qui doit primer, ce sont les qualités de showman du chef plutôt que son talent aux fourneaux  ».