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Les droits TV remboursent-ils les dépenses liées aux transferts dans le football ?

Franck Sitbon
Publié le 03/08/2017 à 12:01

Le Football est un sport qui repose, principalement, sur des revenus importants. Chaque année, depuis maintenant plusieurs saisons, les clubs anglais rivalisent pour devenir champion d’Angleterre et briller sur la scène européenne. À coup de millions d’euros, les Britanniques dévalisent les autres écuries du Vieux Continent afin de s’offrir l’équipe la plus compétitive possible. Évidemment, les arrivées des nouveaux joueurs permettent aux revenus télévisuels de grandir, cependant les Anglais - les plus dépensiers - n’obtiennent pas une marge bénéficiaire des plus rentables.

En 2011-2012, les clubs anglais avaient dépensé, en moyenne, 80,7 millions d’euros, comme le rappelle Bwin au cours de son enquête. C’était d’ailleurs le dernier sacre anglais dans la compétition, avec une victoire de Chelsea (entraîné par Di Mateo). À titre de comparaison, la France a dépensé, en moyenne, 13,1 millions sur le mercato, contre 28 millions pour les Allemands. Enfin, l’Italie (46,9 millions) et l’Espagne (45,1 millions) forment le podium des pays les plus dépensiers. Mais cet investissement peut être rapidement remboursé, à l’image des 51% de bénéfices de l’Angleterre, 52% pour l’Espagne, 48% pour l’Allemagne, 39% pour l’Italie et 36% pour la France.

L’Angleterre, pays le plus dépensier

L’année suivante, le Bayern Munich remporte la compétition, face au Borussia Dortmund en finale de Ligue des Champions. Et, fait exceptionnel, les formations allemandes étaient les avant-derniers en terme de dépenses, avec seulement 33,8 millions d’euros de dépenses moyennes. L’Angleterre (75,6 millions) est, de nouveau, le premier pays dépensier, suivi de la France (61,4 millions) bien aidée par l’arrivée des Qataris au Paris Saint-Germain. Troisième du podium, l’Italie (52,3 millions), puis cinquième l’Espagne (22,5 millions). Championne d’Europe, l’Allemagne dispose également, cette année-là, de la meilleure marge bénéficiaire avec 58%, contre 45% pour l’Espagne, 40% pour l’Italie, 39% pour l’Angleterre et 33% pour la France.

L’année de la décima du Real (2013-2014), les Espagnols ont raflé le gros lot avec 61% de marge bénéficiaire, malgré des dépenses moyennes énormes de 79,9 millions. Cette année encore, l’Angleterre, avec 93,5 millions, trône à la première place (55% de marge bénéficiaire). L’Italie est troisième (61,1 millions), juste devant la France (59,8 millions). Enfin, l’Allemagne occupe la dernière place avec 40,8 millions d’euros. La marge bénéficiaire est calculée, notamment, grâce aux importants revenus publicitaires et de diffusion. L’attractivité des clubs espagnols, avec, entre autres, Ronaldo, Messi, Suarez ou Neymar, provoque forcément des revenus télévisuels plus imposants de par leur reconnaissance internationale. Sur l’UEFA, le partage des revenus TV sont bien expliqués : « Le montant de 482,9 M€ sera distribué proportionnellement à la valeur de chaque marché TV des clubs participant à l’UEFA Champions League (à partir de la phase de matches de groupe) et sera divisé entre les clubs participants d’une même association ».

Les bénéfices des clubs Français

En 2014-2015, un nouveau sacre espagnol a lieu avec la suprématie du FC Barcelone. Fort des arrivées de Rakitic et de Luis Suarez, les formations espagnoles ont déboursé plus de 100 millions d’euros au mercato, pour une marge bénéficiaire de 65%. Mais cette centaine de millions ne dépasse toujours pas les Anglais et les 124,3 millions d’euros investis lors de l’intersaison, pour seulement 41% de marge bénéficiaire. Troisième, l’Italie - finaliste avec la Juventus Turin, avait investi 60,7 millions d’euros. L’Allemagne et la France terminent au pied du podium avec, respectivement, 39,9 millions d’euros et 32,4 millions d’euros investis.

Enfin, même constat entre 2015 et 2016 avec la undecima madrilène. L’Angleterre était, encore une fois, au top des achats avec 119,4 millions d’euros, devant l’Espagne (91,3 M), la France (84,6M), l’Italie (72,4M) et l’Allemagne (61,7M). Cette fois, la France a réussi à toucher 50% de bénéfices, contre 54% pour les Espagnols, ou 47% pour les Anglais. Une belle somme pour les clubs français.