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Les Mystères de l’amour : dans les coulisses du mariage de Bénédicte et José

Claire Varin
Publié le 10/02/2013 à 19:14 Mis à jour le 15/02/2013 à 16:12

Un mercredi de novembre 2012, en région parisienne, c’est jour de fête. La Mairie de Saint Rémy les Chevreuse s’agite. L’équipe des Mystères de l’amour s’apprête à tourner le temps fort de la saison 3, à savoir le mariage de Bénédicte et José. Tel le point culminant d’une aventure commencée en 1992 sous la joute de Jean-François Porry alias Jean-Luc Azoulay. La série célèbre ainsi son premier mariage. Le scénariste -et producteur- joue un peu la surprise en évitant d’unir son couple historique phare, Hélène et Nicolas, lui préférant le couple le plus chaotique de la bande.

Entre désuétude et nostalgie, le moment est, sans doute, important pour le public de la Génération Dorothée qui leur est resté fidèle. Il fut une époque où les comédiens d’Hélène et les garçons déplaçaient les foules. Alors objets d’un phénomène de société. À la fois vomis par la presse et adulés par un public adolescent. Aujourd’hui, leurs chevelures sont grisonnantes et leurs visages un peu ridés, mais ils sont toujours là et une partie du public également.

Pour l’occasion, Jean-Luc Azoulay a souhaité réunir la bande, enrichie des petits nouveaux depuis trois ans, et certains anciens, qui ont quitté l’aventure depuis longtemps. Annette Schreiber (Cynthia) et Sébastien Courivaud (Sébastien) ont répondu présents. « Il aurait été injuste de refuser » avoue l’acteur. Camille Raymond (Justine, la sœur d’Hélène) devait aussi être de la partie, mais l’ex-actrice de Premiers baisers, enceinte, a finalement annulé sa participation. Tandis que le producteur justifie l’absence de Rochelle Redfield : « Elle est à St-Martin sur le tournage de Dreams », une autre de ses productions prochainement diffusée sur NRJ12.

11 heures. Le premier étage de la mairie s’est transformé en loge maquillage. Annette Schreiber est déjà là. La comédienne avait pris, très tôt, la route en voiture depuis la Suisse, où elle réside. Macha Polikarpova et Laure Guibert apparaissent à leur tour. Hélène Rollès, arrivée avant Lali Meignan, se félicite de ne pas être en retard contrairement à son habitude. Les comédiennes se succèdent au maquillage, à la coiffure et à l’habillage. Elles seront bientôt rejointes par « Les garçons », qui tournaient une séquence dans la maison des Mystères de l’amour.


Les embrassades entre Annette Schreiber et Tom Schacht sont joyeuses. C’est maintenant une dizaine de comédiens endimanchés qui piétinent. Mais visiblement contents d’être là, réunis. « Un mariage est toujours un évènement sympathique », explique Hélène Rollès. « Ça permet de revoir la famille que l’on n’avait pas vue depuis longtemps. » Le discours est unanime. « C’est super de les revoir. Avec Sébastien [Courivaud], on s’était recroisé quelques fois, mais Annette, je ne l’avais pas revu », raconte Philippe Vasseur. « C’est comme retrouver ses cousins au pique-nique annuel », affirme de son côté Sébastien Courivaud.

Jean-Luc Azoulay apparaît vers 12h30. En bon patriarche, il vient embrasser chaque membre de sa troupe. Certains comédiens, comme Macha Polikarpova, demandent à voir leur texte. Au milieu de cette effervescence, l’absence de certains surgit. Cathy et Étienne, les a-t-on oubliés ? Sébastien Roch dit avoir indirectement des nouvelles de David Proux et savoir qu’il va bien.

Le tournage de la première séquence en extérieur est prévu à 14h30. L’heure du déjeuner est annoncée. Il est 12h45. Comédiens et techniciens se succèdent autour d’une table avec leur plateau-repas, comme dans un self-service. Le temps presse et il n’y a pas de place pour tout le monde. Certains mangent où ils peuvent. Mais on ne peut que remarquer le lien familial qui unit tous ces gens. Tout à coup, la coiffeuse de l’équipe s’adresse à Hélène Rollès et entonne très vite un « Hélène, je m’appelle Hélène… » Amusé, on pense alors à toutes ces filles portant ce prénom que l’on a « traumatisées » durant des années avec cette chanson et on s’étonne que l’actrice ne bronche pas.

Les caméras sont en place. Le réalisateur Olivier Altman fait une mise au point avec le producteur et scénariste sur les séquences en extérieur sur le parvis de la mairie. « Pour la sortie, tu ne m’as pas écrit de dialogues » lance-t-il. On est alors très curieux de découvrir comment se déroule le tournage d’une production Jean-Luc Azoulay, dont on sait l’économie réduite et le rythme soutenu. Une, deux prises, trois, maximum. Ce rythme, les comédiens y évidemment sont habitués. « Si vraiment il y a un raté, on la refait » nous dit-on. Il n’y a pas de stress, car ils savent ce qu’ils ont à dire et peuvent le dire à leur façon.


Sébastien Courivaud n’est pas inquiet de retrouver ce rythme, car aujourd’hui, peu importe la production, « la télé, ça tourne vite et de plus en plus ». « Sur Seconde chance, on avait la chance d’avoir une équipe technique énorme. Ça laissait vachement de place pour les comédiens » se souvient l’acteur. Ici, l’équipe technique est réduite. On tourne à trois caméras, dont une servant uniquement pour le son.

14h45. Le « moteur » est donné. On tourne l’arrivée en voiture des mariés et leur sortie de la mairie. La journaliste Leslie Benaroch, en reportage pour Public, se fait aussi figurante. Elle interprète la photographe engagée par José. Entre les prises, les blagues et les rires fusent. « On dirait Napoléon » dit Patrick Puydebat, en se moquant gentiment de Sébastien Courivaud, qui cache sa main blessée, suite à un accident, sous son manteau. « C’est un rôle de composition. Je ne suis pas venu pour rien » rétorque l’intéressé. Les plans s’enchaînent. On s’accommode de la météo (« On a perdu le soleil ») et de la technique. L’ingénieur son court après les comédiens et les micros-cravates. Annette Schreiber et Tom Schacht ont une scène dialoguée. « Je n’ai pas de micro » s’exclame l’acteur. « Tant pis, tu vas parler fort » lui répond le réalisateur. On lui en trouve finalement un. Fin de séquence.

Vers 16 heures. L’assistant-réalisateur cherche désespérément un « jour à jour » (le texte des séquences à tourner). L’équipe technique s’installe à l’intérieur de la mairie pour tourner la séquence de l’union devant le maire. Les comédiens attendent. On apporte les alliances à Hélène Rollès. « C’est moi, qui donne les alliances ? » s’étonne l’actrice, qui relit alors le scénario. « On a dépassé le concept du produit audiovisuel, pour nous, c’est l’aventure humaine qui compte. On continue à travailler ensemble et ça nous amuse. Plus ça dure et mieux c’est. Maintenant, on a envie que ça aille jusqu’à la fin de notre vie » nous disait un peu plus tôt Patrick Puydebat.

L’interprète de Nicolas se montre complice avec les enfants présents sur le plateau. Il y a en plusieurs, notamment Luna, la fille de Sébastien Courivaud, et Titouan Laporte (Diego). L’acteur adorerait que ça ne s’arrête jamais. Cette envie est visiblement partagée par le reste du casting. Aucune nostalgie ne les anime. « On est en train de construire le futur. Il faut se projeter vers l’avenir » raconte Macha Polikarpova. Le public accompagnera-t-il Hélène et sa bande jusqu’à la maison de retraite ? L’avenir le dira. Le futur des Mystères de l’amour passera d’abord par une quatrième saison.