Toutelatele

Les séries italiennes débarquent en France

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 24/02/2005 à 00:20 Mis à jour le 24/02/2005 à 01:27

Au commencement, il y eut les séries américaines, toujours indénombrables et indéboulonnables. Puis, au nom de l’amitié franco-allemande, la France a accueilli à bras ouvert Derrick et ses collègues d’outre-Rhin. Aujourd’hui, Europe oblige, c’est au tour de la fiction italienne d’envahir (timidement) notre petit écran.

Il y a deux mois, TF1 se félicitait, de la bouche de son Directeur des Acquisitions, d’avoir acheté Elisa di Rivombrosa, « un petit bijou » en costumes, qui avait rassemblé l’an dernier jusqu’à 12 millions d’Italiens. Le 18 février, la société de production italienne Taodue annonçait fièrement qu’elle avait cédé les droits d’adaptation du format R.I.S. - Delitti Imperfetti à notre première chaîne. Présentée comme une version transalpine des Experts « avec moins de moyens et plus d’idées », cette série met à l’honneur le Service d’Investigation Scientifique des Carabiniers. Tout juste diffusée sur Canale 5, elle a passionné une moyenne de 8 millions de téléspectateurs (30% de part d’audience). Comme pour Elisa, le succès est tel qu’une seconde saison est en tournage et une troisième déjà en écriture.

Une importation et une adaptation : voilà de quoi élever le nombre de séries italiennes diffusées sur les chaînes françaises. Il y a trois ans, les aventures romaines de Tequila & Bonetti agrémentaient les mercredis après-midi de TF1. Elle et lui (Lui et lei en version originale), où un juge et une flic tombent amoureux, et Un sacré détective (Don Matteo), avec un improbable Terence Hill en soutane, s’efforçaient quant à eux de concurrencer les matinées de Sophie Davant. Depuis, Don Matteo fait le bonheur des matinées de TV Breizh. De son côté, France 2 a commencé cet été la programmation du feuilleton romantique Incantesimo, après avoir tenté l’expérience précédemment avec Via Borromini (Commesse), le quotidien de six vendeuses de Rome, et les enquêtes du Commissario Montalbano.

On peut penser que si la fiction italienne est sous-représentée en France, c’est parce qu’elle n’a jamais conquis un public massif. Or, rares sont les séries qui ont eu l’honneur des heures de grande écoute, sans faire l’objet d’une diffusion « faute de mieux », face à une forte concurrence. Pour exemple : qui se souvient de Un coin de soleil (Uno di noi), qui avait dû affronter la saga Terre Indigo en 1996 ? D’ailleurs, en 1993, la presse transalpine avait fait ses gros titres sur l’excellente audience du téléfilm Deux fois vingt ans (Due volte vent’anni), qui avait battu à la surprise générale une Sacrée soirée de Jean-Pierre Foucault.

Inventive et audacieuse, la télévision italienne peut offrir au marché français des créations originales et fédératrices, à importer ou à adapter. Mais les distributeurs devront jouer leurs meilleures cartes pour faire le poids face à des rivaux qui pourraient débarquer de là où on ne les attend pas. Le succès de Un, dos, tres... (Un paso adelante de l’autre côté des Pyrénées) sur M6 va très certainement ouvrir la voie aux non moins efficaces séries espagnoles !