Lucet/Pulvar/Drucker : de F2 à F3, l’info squattée par les femmes

Quand un président est nouvellement nommé, des changements sont à prévoir histoire de le voir marquer son territoire et son autorité fraîchement acquis. Patrick de Carolis, nouveau PDG de France Télévisions, n’a pas dérogé à la règle en insufflant un nouvel air dans les couloirs et sur les plateaux de ses chaînes.

Avec cette nouvelle casquette, il s’est vu dans l’obligation de passer le relais à Louis Laforge pour la présentation du magazine Des racines et des ailes, émission qu’il avait créée en 1997. Ainsi depuis mercredi dernier, Louis Laforge tient les rênes du magazine. Et avec 4.2 millions de téléspectateurs et 18.9% de part de marché, la succession a été réussie à ce jour. Au cours de la saison 2004/2005, le jeune présentateur était aux commandes du Soir 3, journal du soir de France 3, aux côtés d’Audrey Pulvar. Ainsi, il laisse sa partenaire faire cavalier seul pour présenter dorénavant le 19/20, créneau phare de la chaîne qu’occupait Élise Lucet depuis 15 ans. Audrey Pulvar officie donc désormais tous les soirs et s’inscrit dans la digne lignée de sa prédécesseur puisqu’elle caracole en tête des audiences de sa tranche horaire flirtant avec les 30% de part de marché.

Elise Lucet, quant à elle, en a fini de réunir ces quelques 5 millions de téléspectateurs devant son cher 19/20 et s’affiche comme le nouveau visage du journal télévisé de la mi-journée sur France 2. Mais malgré cette féminisation de son 13 heures, la chaîne du service public ne parvient toujours pas à déloger TF1 et Jean-Pierre Pernaut, fort de plus de 55% de part de marché, contre 20% seulement pour la nouvelle recrue Lucet.

Elle a ainsi ravi la place de Benoît Duquesne qui avait repris les rênes fin janvier 2005 alors que la situation s’apparentait plus à un cas de force majeure qu’autre chose. Christophe Hondelatte, alors présentateur attitré du 13 heures de France 2, avait déserté son poste, refusant de présenter son journal. Arlette Chabot, directrice de l’information de France 2 prend alors une décision irrévocable et nomme officiellement Benoît Duquesne à la place de son journaliste caractériel, lui confiant la présentation du 13 heures jusqu’à la fin de la saison. Il aurait certes prolongé cette expérience au-delà de son intérim mais les mèches blondes d’Élise Lucet lui ont été préférées pour occuper ce poste. Il devra donc se contenter de son magazine d’information, Complément d’enquête. Quant à Olivier Galzi et David Boeri, qui ont assuré l’intérim tout l’été, ils n’ont pas démérité et bon nombre de téléspectateurs ont souligné la talent des deux jeunes hommes, habituellement dévolus à Télématin. En cette rentrée, ils ont du cependant regagner les chemins de l’émission matinale de William Leymergie.

Le coup le plus médiatique et polémique de cette rentrée des journaux télévisés demeure l’arrivée de Marie Drucker à la présentation du Soir 3. La nièce du présentateur star de France 2 fait une entrée fracassante puisqu’elle était officiellement annoncée dans le fauteuil laissé vacant par Daphné Roulier pour animer + Clair sur Canal +. La jolie brune, qui avait rejoint le clan de la chaîne cryptée en 1999, présentait les journaux de la mi-journée et du soir. Elle a, dans un premier temps, été pressentie par France 2 pour succéder à Benoît Duquesne au 13 heures avant d’etre choisie pour le Soir 3. Toutefois, Canal +, ostensiblement vexée de la décision brutale de Marie Drucker de quitter le groupe, oeuvre afin de ne pas laisser partir facilement sa présentatrice fétiche. Annoncée pour Soir 3 dès le 5 septembre 2005, elle devra d’abord effectuer l’intégralité de son préavis et ne sera apte à embarquer dans sa nouvelle aventure que le 26 du même mois.

Laurence Bobillier, rescapée de ce vent de folie qui a soufflé dans les locaux de France Télévisions, conserve la présentation du 12/14 de France 3 tout comme Catherine Matausch et Béatrice Schönberg, respectivement aux week-end de France 3 et France 2. Le calme après la tempête, chacun a trouvé sa place, tous les postes sont, à ce jour, comblés. Mais qui sait, l’avenir viendra, peut-être, bousculer à nouveau tout ce petit monde d’ici quelques mois. Les présentateurs des journaux du service public n’étant pas « propriétaires » de leur fauteuil...