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MasterChef > Anne l’emporte sur Marine en finale

Tony Cotte
Publié le 04/11/2010 à 20:50 Mis à jour le 22/08/2012 à 12:19

Carole Rousseau sur TF1

C’est au cœur de Paris, au pied de la cathédrale Notre Dame, que le jury a donné rendez-vous à Marine, Agathe, Anne et Romain, les quatre finalistes, pour une épreuve éliminatoire. Celle-ci ramène alors le quatuor neuf semaines en arrière. Et pour cause, à l’intérieur des boîtes mystère se cachent les mêmes ingrédients utilisés lors de leur casting. La consigne est alors simple, prouver que l’aventure MasterChef a été utile et prouver que chacun a fait des progrès. « Votre plat doit être puissance 1000 », prévient Frédéric Anton. Et pour rajouter un peu plus la pression, le jury affirme même avoir un souvenir très précis de leur premier plat. Temps de préparation : une heure.

Le cas Marine est alors particulier. Celle-ci devait à l’origine faire goûter sa soupe aux nouilles japonaises, mais face à l’absence de spécialités locales lors des auditions marseillaises, la professeure de français avait été envoyée sur le marché pour concocter un autre plat. Pour cette finale, opter pour sa toute première proposition est un choix osé, mais assumé malgré la pression. « Je sais que je ne peux pas compter sur la faiblesse de quelqu’un cette fois  », explique la candidate en référence à l’abandon d’Audrey qui lui avait permis de sauver sa place quelques jours plus tôt. Toujours est-il que le résultat semble convenir aux jurés, notamment sur le dressage, le point faible de la jeune femme à ce jour.

Pour sa part, Agathe, la plus redoutée des trois concurrents, mais non moins camarades, mise sur un carpaccio de bar et évite ainsi la cuisson du poisson. « C’est le plat le moins cuisiné, mais c’est très bien fait », avoue Yves Camdeborde. Mais à ce stade de l’aventure, les plats proposés par les quatre candidats atteignent des sommets à croire les papilles des jurés. Alors quand il faut choisir, ces derniers décident d’éliminer la personne à l’origine du mets qui a demandé le moins de préparation. « Aujourd’hui on a une certitude : on ne s’est pas trompé. Vous êtes les quatre meilleurs de MasterChef. (...) Les quatre plats proposés c’est du haut niveau. Vous avez tous gagné. Malheureusement, il faut un perdant. Et il peut être fier de lui », annoncent les professionnels. Et en l’occurrence, le perdant est une perdante et se prénomme Agathe. La demoiselle a malgré tout l’occasion de garder son tablier et contourner ainsi la règle de l’élimination. « Il y a des restaurants où on aimerait voir plus souvent des plats comme les vôtres  », assure Sébastien Demorand à la poissonnière du Finistère.


Romain, Anne et Marine sont ainsi sélectionnés pour la prochaine épreuve annoncée comme « la plus difficile ». Et pour cause, le trio doit servir pas moins de quinze spécialistes, « le gratin des professionnels ». Chaque candidat est ainsi libre de choisir le menu de son choix et de faire soi-même les courses à la Grande épicerie de Paris. Première contrainte pour Anne, en cette saison il n’y a plus d’huîtres. L’agricultrice de 33 ans change donc ses plans et choisit finalement une nage de langoustines en guise d’entrée. Pour son plat, la finaliste propose un mignon de boeuf aux trois poivres suivi d’une mousse façon cappuccino, accompagnée d’une tuile au whisky, pour son dessert.

Marine, de son côté, prépare respectivement une salade de fèves, des petits farcis et une tartelette au citron et aux fruits rouges. Enfin, Romain, quant à lui, mise sur un dôme de carpaccio de loup et de crustacés, d’un râble de lapin et d’un moelleux au chocolat avec sa crème à la pistache. En plus de concocter le tout, les trois finalistes doivent gérer les deux commis, deux élèves d’une école très prestigieuse de cuisine, mis à leur disposition. « Il y a 10 ans, j’étais dans la même situation que vous  », assure Frédéric Anton, faisant référence au « concours de [sa] vie », celui à l’issue duquel il a été sacré « Meilleur ouvrier de France ». Et comme si ce n’était pas suffisant pour instaurer une quelconque pression, Sébastien Demorand ne manque pas de rajouter : « Ce n’est pas le moment de se louper ».

Après quatre heures, les jurés conviés pour cette épreuve, dont Anna Polonsky (Journaliste gastronomique), Philippe Gobet (Meilleur ouvrier de France cuisinier), Gilles Stassart (Chef) ou encore Christophe Michalak (Champion du monde de pâtisserie), font le bilan. Le palais de ces experts de la gastronomie n’est pas resté insensible aux efforts fournis, malgré quelques déceptions, dont l’abondance de poivre dans le plat d’Anne ou encore la présentation douteuse de l’entrée de Romain. Ce dernier est d’ailleurs, quelques heures plus tard, éliminé. Le jeune homme laisse sa place à ces dames pour la finale. Pour Yves Camdeborde, l’intéressé a eu un problème de démarrage, s’est véritablement lancé dans la compétition après ses camarades et a eu du mal à compenser ce retard malgré de belles prestations sur ses dernières épreuves. Frédéric Anton, lui, après avoir déclaré il y a quelques semaines que Romain n’était pas un cuisinier, tient à s’excuser et retirer ses paroles.


Pour la dernière ligne droite, Anne et Marine ne sont plus que deux en compétition. Une ironie du sort quand on sait que le milieu de la cuisine est réputé comme misogyne. À défi exceptionnel, public exceptionnel : seize anciens candidats sont présents pour encourager les deux femmes. « Cette dernière épreuve va changer votre vie », assure une Carole Rousseau, visiblement aussi peu encline à rassurer les troupes que le jury. « Je vais chercher ma victoire avec mes dents  », assure Marine. Quant à son adversaire, elle prévient ne pas vouloir se contenter d’une deuxième position. C’était sans compter le «  Cette journée sera la plus longue de votre existence, il faudra être solide » de l’animatrice.

Ainsi, cette ultime mission est divisée en trois épreuves : une entrée présentée par Sébastien Demorand, « une matière d’exception », le canard tour d’argent, à anoblir pour le plat d’Yves Camdeborde et un dessert façon Frédéric Anton à reproduire à la perfection. Classique et très technique, cette dernière étape est particulièrement difficile compte tenu de la précision imposée dans les dosages. Anne, particulièrement à l’aise avec les pâtisseries, survole l’épreuve et la termine en première, malgré dix minutes supplémentaires accordées par la production. Désemparée, Marine continue malgré tout, mais tout s’effondre une fois dans son assiette. La professeure termine coûte que coûte et confiera, quelques minutes plus tard, avoir alors réalisé le plus « gros effort de [sa] vie ». Si le jury note le tout, les bulletins sont remis à un huissier de justice.

C’est alors que le résultat peut être annoncé en direct à l’antenne... quelques mois plus tard ! Maquillées les deux femmes affichent un sourire crispé en attendant le verdict tant redouté. Mais cette intervention en direct est l’occasion pour Sébastien Demorand de réaliser un habile plan de communication en tentant un discours, visant, sans nul doute, à redorer son image ternie par ses multiples remarques assassines au tout long des épisodes : «  Derrière cette carapace, il y a un petit coeur d’artichaut. Je suis très ému de vous retrouver tous et de me [souvenir] du temps que l’on a passé à vos côtés. (...) Je vais vous dire une petite chose toute simple : je suis fier et heureux de vous avoir rencontré et d’avoir fait ce petit bout de chemin avec vous », lance-t-il à l’ensemble des participants. Après une coupure publicitaire, les points sont annoncés. Sur 90, Marine obtient la note de 45, pénalisée par son dessert. Anne, elle, malgré un handicap lors de son plat, en cumule 56. Cette dernière empoche ainsi 100 000 euros ainsi qu’un contrat d’édition pour son premier livre de recettes et une formation « d’exception » pour faire de la cuisine son métier.