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MasterChef > L’épreuve des castings

Tony Cotte
Publié le 19/08/2010 à 20:50 Mis à jour le 26/08/2010 à 16:26

Carole Rousseau sur TF1

Qu’ils soient agriculteurs, plombiers ou encore professeurs des écoles, tous ont rêvé un jour de changer de vie. Telle est la mission des 18 000 passionnés de cuisine inscrits au concours de MasterChef. Dans un premier temps, ils devront parvenir à se sélectionner pour rejoindre « la plus grande cuisine du monde », soit 10 000m² situés à Paris et réservés au top 100. Au terme de 60 jours d’épreuves, dont l’atelier MasterChef destiné aux 20 meilleurs, un seul pourra prétendre à la somme de 100 000 euros en remportant « le plus grand concours de cuisine amateur jamais organisé ».

Le jury composé de Frédéric Anton, Sébastien Demorand et Yves Camdeborde se déplace ainsi dans quatre villes françaises : Marseille, Toulouse, Lille et Paris. Et c’est dans la cité phocéenne que la compétition peut démarrer. Chaque candidat a une heure pour élaborer le plat de son choix, le présenter, le faire goûter et espérer remporter un tablier, symbole de la sélection. Si dès les premières minutes, les jurés préviennent que le simple fait de cuisiner une bouillabaisse promet (presque) une qualification, le mets provençal est loin d’être à l’honneur.

La compétition démarre avec Romain, 24 ans. Le jeune homme prépare ainsi un magret de canard avec une sauce aux fruits de la passion et des cannelés au foie gras, recette venue en pleine nuit, après un rêve. Frédéric Anton se dit « bluffé dans le bon sens du terme » et le candidat est admis à Paris. Marseille place d’office la barre très haut.

Si l’une des clés de la réussite est l’assaisonnement, sel, poivre et épices ne sont pas forcément utilisés correctement. Jean-Claude en fait les frais, suivi par Gaetan ou encore Bernadette. Il faut dire, beaucoup ont misé sur des plats exotiques et les recalés en sont tout aussi nombreux. Marine, elle, prend un vrai risque avec sa soupe japonaise et des nouilles de blé tendre. Le choix ne convient pas au jury et ce dernier demande à la professeure de Français de « faire le marché » pour avoir un plat local. Sans vraiment savoir quoi préparer, l’intéressée ne se décourage pas. Quelques minutes plus tard, elle est de retour avec une queue de lotte pochée, accompagnée de pommes de terre et de petits légumes. « Vous, vous savez faire la cuisine. Vous pouvez déjà commencer à prendre votre congé sans soldes », prévient Frédéric Anton.


La première journée de casting se termine avec Georgiana, 32 ans. Cette coordinatrice dans l’événementiel rêve de changer de vie et a même démissionné de son boulot, où pourtant « tout se passait bien ». Pour ce défi, elle opte pour un loup de mer à l’unilatéral. Étonnés du travail professionnel de la candidate, notamment dans sa façon de tailler le fenouil, les jurés sont unanimes. « En plus d’être talentueuse, vous êtes modeste. Vous méritez les trois oui  », complimente Sébastien Demorand. À la surprise générale, la candidate en pleurs annonce à son interlocuteur qu’il ressemble à « Assurancetourix » !

À l’issue de cette première ville, 25 personnes sont reparties avec un tablier. L’aventure se poursuit ensuite à Lille. Le jury attend beaucoup des Ch’tis venus prouver que le Nord ne se résume pas qu’à des moules et des frites. Première à se présenter, Pauline souhaite raccrocher sa blouse d’infirmière pour le tablier de cuisinier. Pour ce faire, elle concocte un magret de canard laqué, plat qu’elle n’a jamais réalisé auparavant. Entre une présentation ratée et une viande trop cuite, la demoiselle est, sans surprise, recalée. « Je reviendrai l’année prochaine  » promet-elle.

Le pari du canard est, il faut le dire, très prisé. Souvent la viande se retrouve associée à des saveurs sucrées, un mélange dont les jurés sont loin d’être friands. Très vite, Sébastien Demorand interrompt même les participants lors des préparatifs en coulisse : « On a vu une dizaine de candidats, mais on n’a pas senti grand-chose  ». Heureusement, le journaliste va pouvoir compter sur Romain, 28 ans. Cet habitant de Hadol prépare un médaillon de veau au lard. « Ca c’est la cuisine qu’on aime », s’enthousiasme Frédéric Anton. Avec trois « oui », le futur papa peut se féliciter dans les bras de sa femme venue l’encourager. « C’est la plus belle chose qui m’arrive  » confie-t-il en pleurant. Grâce à lui, la capitale des Flandres « décolle enfin ».

S’ensuit une sélection des meilleurs candidats de la région, dont Nadiège, manager dans un fast-food. Les sélections lilloises touchent à leur fin avec Marlène, une vrai Ch’tis passionnée de cuisine dont les gambas pannées à la pistache sont jugées « remarquables » par Yves Camdeborde et même de « meilleur plat de la journée », selon les papilles de Sébastien Demorand.


Cap sur Toulouse. Dans la ville rose, le terroir c’est sacré. Du moins, à en croire la voix-off. Pilar ouvre les festivités non pas avec un cassoulet ou un plat à base de saucisses, mais une assiette végétarienne ! De quoi s’attirer les foudres du trio qui condamne presque la première candidate du jour à du prosélytisme. Celle-ci est prévenue : si elle veut accéder au top 100, elle devra goûter obligatoirement la viande. L’intéressée informe ne pas éprouver de plaisir à en manger, mais insiste sur le fait qu’elle n’interdit à personne de le faire. Yves Camdeborde, qui se vante alors d’être un « carnivore », a l’impression de manger un « plat de régime » et se montre peu tolérant : « Votre discours m’ennuie  ». Pour le juré, Pilar ne mérite pas de continuer l’aventure. Malgré leurs remarques, les deux autres professionnels lui accordent une deuxième chance.

Pour sa part, Céline ne se laisse pas démonter de la sorte et n’hésite pas à s’affirmer face aux jurés. « Je n’aime pas les institutions », lâche-t-elle en réponse à un commentaire de Frédéric Anton. Très sûre d’elle, mais aussi un peu plus modeste quand il le faut, la cuisinière en devenir concocte un risotto à l’hypocras. Le verdict de Sébastien Demorand est sans appel : « Je n’aime pas votre cuisine... et c’est un euphémisme ». Ses collègues, eux, optent pour un « oui », non pas pour le plat réalisé, mais pour la personnalité de son auteure.

À l’issue des sélections toulonnaises, 80 participants ont été choisis, soit seulement 20 invitations restantes pour les Parisiens venus en nombre. Sur place, les jurés font de drôles de rencontres, comme celle d’Alain. Celui-ci prépare des pâtes à la tapenade et avec des coquilles Saint-Jacques, pour un plat nommé « cheveux d’ange capricieux ». « Oh la vache ! » : la quantité de piment utilisé par le candidat est visiblement impressionnante. Sébastien Demorand envisage même « trois bouteilles pour éteindre feu dans la bouche ». Faute d’avoir relevé défi, l’aspirant chroniqueur dans les médias a trop relevé son plat.


Audrey, venue tout droit de Belgique, prépare quant à elle des chicons au gratin dans l’espoir de quitter sa fonction de serveuse et « ouvrir d’office » son restaurant ! Une ambition démesurée à ce stade du jeu. « J’ai tout à apprendre », tente-t-elle alors de se rattraper. « La première chose que vous avez à apprendre c’est à vous taire », lui rétorque le célèbre journaliste gastronomique, un conseil qu’il pourra cependant répéter à plusieurs reprises puisqu’il décide de la faire continuer l’aventure. Et si Frédéric Anton juge le tout « trop grossier », Audrey est malgré tout acceptée avec deux « oui », mais doit apprendre à « se canaliser ».

Après Marie la poissonnière et ses crustacés surgelés, MasterChef a trouvé ses 100 finalistes. Ces derniers peuvent s’affronter. « Ne vous réjouissez pas trop vite, rien n’est joué, rien n’est gagné » prévient Carole Rousseau à l’arrivée des heureux élus dans la grande cuisine de la capitale. La compétition continue donc avec une première épreuve étonnante, « une petite variante » de la fameuse corvée de pommes de terre... avec des oignons. Les apprentis-chefs savent-ils émincer et ciseler ? Le trio passe alors dans les rangs pour surveiller et juger le travail effectué, une tape sur l’épaule équivaut alors à une sélection.
Une mission jugée « longue » pour la majorité des intéressés. L’épreuve touche à sa fin et 40 candidats ne sont pas choisis. Pour éviter l’élimination, ces derniers ont droit à un rattrapage où seulement les 10 meilleurs peuvent garder l’espoir de changer de vie.

Pour ce faire, les participants sur la sellette doivent réaliser une quiche lorraine, sans recette, mais avec des aliments imposés. Et les jurés n’hésitent pas à mettre la pression : « Cette guiche vaut pour vous 100 000 euros » ou encore « C’est la quiche lorraine de votre vie ». Aicha est l’une des premières à avoir mis au four sa tarte salée à l’étonnement du trio quant aux quantités utilisées. « Ie ne suis pas très mesuratrice (sic), pas très graduation », explique-t-elle avant d’indiquer également ne pas être « très pâtisserie » (!). Finalement, la jeune femme a droit à « la chance du débutant » et figure dans la dizaine de candidats sauvés. Entre temps, Lionel arrête l’aventure à cause de son mal aux lombaires. « J’en veux à mon corps », dit l’intéressé craignant le retour d’un lumbago. Quant au jury, il se dit « déçu, vraiment déçu » des résultats fournis. Malgré tout,
Suzie, Patricia, Céline, Solène, Kevin, Sarah, Adèle et Nadiège constituent les neuf autres participants sauvés.

Les autres sont invités à quitter la « grande cuisine » MasterChef, « par la grande porte »...