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MasterChef 3 > Ludovic ou la cuisine sexuelle chez les facteurs...

Alexandre Raveleau
Publié le 04/10/2012 à 20:50 Mis à jour le 08/11/2012 à 23:43

Moins de dix candidats sont toujours en lice pour le titre de MasterChef. Les neuf cuisiniers n’en ont pas encore terminé avec les épreuves saugrenues du jury composé d’Yves Camdeborde, Sébastien Demorand et Frédéric Anton. En arrivant à l’Atelier, Annelyse, Ludovic et les autres sont prêts à en découdre. Le roi de la « bistronomie » a déjà mis Carole Rousseau et le public dans la confidence : « Ce soir, ça va être un arc-en-ciel. Ils vont en voir de toutes les couleurs ! ». Et effectivement, ils découvrent tous un tube de peinture, de couleur jaune, blanc, vert ou rouge...

« Vous savez, en cuisine, nous sommes des artisans, et parfois même des artistes... » annonce Frédéric Anton. Le but du jeu ? Offrir un plat monochrome aux trois jurés. Textures et saveurs sont à marier avec doigter et pertinence, pour livrer une toile digne d’un chef d’oeuvre. « Il ne faut pas oublier que la couleur s’altère avec la cuisson » prévient Yves Camdeborde. Annelyse est tombée sur le blanc. Elle part sur une sole roulée, mais ne trouve pas de poireaux dans l’épicerie. Va pour l’asperge et les navets !

« Beau et bon », voilà la définition de l’épreuve par Pascal. Son cabillaud au curry, avec coulis de poivrons et tomates jaunes sera-t-il à la hauteur de l’espérance ? « Je ne peux pas stagner » analyse Ludovic, favori de l’étape. L’expert en goût et dressage tente le coup de la pièce montée. Il passe le premier face au jury avec son risotto chorizo et tomates confites, et sa rascasse. « On est dans les années 30 » commence Yves Camdeborde. « Aujourd’hui on, se retrouve dans une cuisine moins raffinée » s’alarme Frédéric Anton. « Ca m’ennuie m’énormément ».

Après le rouge « très très clair » de Ludovic, place à Christelle et sa « saveur nuptiale ». Dans l’assiette, le blanc est immaculé. Quant aux saveurs, « votre sauce vin blanc, top top top » lance Frédéric Anton, avant les applaudissements de la salle. Chouchou d’hier, Pierre n’est pas sûr de lui... « C’est quoi Pierre ? » demande le chef trois étoiles. Le cabillaud et les quenelles « sont d’un grossier... On a pas l’habitude de ça ! ». « Comment vous avez fait pour que le filet se retrouvent comme ça » s’inquiète Sébastien Demorand. « On est ni heureux, ni fiers.. »


« Tout est foiré, du dressage au thème » annonce Hasnaa en avançant vers le jury. Et déjà le jury est dubitatif. « Certes il y a de la couleur, mais on n’a pas du tout envie d’y goûter ». Le thon rouge de la candidate semble raté. « J’ai honte. Jamais je n’ai autant voulu disparaître » explique-t-elle face caméra. Le bilan est pour le moins mitigé pour cette boîte-mystère. Annelyse remporte l’épreuve grâce à la finesse de sa préparation. « Quand je me fais plaisir, et bien, ça marche ! ». À l’autre bout du classement, Hasnaa écope du tablier noir. Nouvelle épreuve sous pression en perspective...

La pâtisserie est au programme de la suite du concours, avec une pomme soufflée au sucre. Christelle Brua, chef pâtissière du restaurant le Pré Catelan, donne les clefs de défi. Il s’agit d’une épreuve « très technique » de l’aveu même de Frédéric Anton, mais également de rapidité. Il faut en effet être le plus prompt à réussir un maximum de belles pommes satinées. « Une toute petite erreur et c’est toute la recette qui est foutue » s’inquiète Julie. Chauffer le glucose à 150° précisément, refroidir le sucre, ne pas rater le coche... Olivier est alarmiste, car son plan de travail est pile dans un courant d’air !

« Ça commence à me monter là » s’énerve Ludovic dont les boules éclatent les unes après les autres. « Ça me casse les couilles, j’arrête ! ». La pression est en effet l’ennemi de tous les gastronomes dont le défi du jour paraît insurmontable. Christelle est contente d’elle, avec trois belles pièces. Qui a finalement le mieux réussi le challenge ? Qui a fait le moins bien ? « Ce soir, on voudrait féliciter Christelle parce qu’elle est allée au bout de l’épreuve, avec une très grande finesse ». Après les applaudissements, Ludovic et Julie ont été invités à rejoindre Hasnaa sous pression, faute d’avoir pu relever le défi.

Les places sont de plus en plus chères, mais Ludovic reste pour le moins confiant. De leur côté, Hasnaa et Julie sont inquiètent. Le thème du soir est « inattendu » selon Sébastien Demorand. Le camembert est au menu de l’épreuve. « J’adore, moi je lui fais la fête, même au p’tit déj » sourit Ludovic. En une heure, il s’agit de cuisiner un plat avec des ingrédients un peu spéciaux. Dans l’épicerie, les trois menacés ont ainsi découvert tous les condiments, épices et spécialités en provenance d’Asie ! « Il y a largement de quoi faire » analyse l’expert de la cuisine locale, Sébastien Demorand.


« Pour moi, c’est la caverne d’Ali Baba ! » est déjà heureux Ludovic qui va préparer une fricassée de volaille, crème camembert. De son côté, Julie mise sur le tempura. « Il faut éviter que le camembert n’écrase l’Asie » explique Yves Camdeborde. Très vite, la « machine » Ludovic est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Un bon jus avec du soja, du gingembre, préparer le coeur du camembert. Il est parti. Julie est un peu moins sûre d’elle, mais croit en son étincelle. « J’en ai sous le capot ! ». Hasnaa reste motivée, même si elle n’a jamais cuisiné le fromage. Elle a choisi les cuisses de grenouilles et les champignons.

La cuisine « de caractère et de goût » était attendue. Le jury n’a pas été déçu. L’assiette de Julie est « très équilibrée ». « C’est votre meilleur plat depuis le début des épreuves » est heureux d’annoncer Yves Camdeborde. Le canard de Ludovic semble avoir un petit souci. « On a quelque chose de mou » est plus sceptique Frédéric Anton. Quid du plat d’Hasnaa ? « Où est l’Asie dans l’assiette » démarre le chef trois étoiles un brin déçu. « Le thème de l’épreuve est l’équilibre Asie-Normandie. C’est agréable en bouche, mais il me manque quelque chose » continue Yves Camdeborde. Qui a été le moins percutant ? Il s’agit d’Hasnaan, qui quitte le concours.

Place maintenant au travail d’équipes, qui seront dirigées par Ludovic (rouge) et Julie (bleu). « Votre défi sera de préparer un sublime petit déjeuner pour les 90 facteurs du plus grand tri postal d’ile de France » annonce Sébastien Demorand. Pour cela, ils disposent de 15 heures, à partir de maintenant. « On va en chier » s’amuse déjà la chef de l’équipe bleue. Mise en place, cuisson : la mission boulangerie, viennoiserie s’annonce comme un véritable marathon. Ils misent sur les baguettes traditions, le kouign aman et les arômes de café.

« Le contact avec la patte, c’est sensuel un peu… J’ai toujours dit que la cuisine c’était sexuelle » rigole Ludovic en pétrissant. La partie se joue en deux temps, avec un relais entre l’équipe de jour et le tandem de nuit. À 2 heures du matin, les deux autres duos entrent dans le laboratoire de la boulangerie. Chez rouge, il ne reste plus que la cuisson à faire. « Je me sens très motivé » sourit Pascal. « Le tout c’est d’être précis ». Du côté des bleus, l’avancée est un peu moins flagrante… « Je coupe, il forme. Je coupe, il forme » rythme Christelle.


Les petites camionnettes de MasterChef arrivées sur le site, il est grand temps de passer à la présentation des petits-déjeuners, et surtout s’attaquer au plat chaud et à la salade de fruits. « Chers candidats, il est 5h30, nous sommes ravis de vous accueillir au centre de tri » lance Frédéric Anton, avant le démarrage du chronomètre de la dernière heure trente de l’épreuve. Sirop vanille menthe chez les bleus, made in Annelyse, saumon et œuf de cailles pour les rouges.... Simon s’inquiète chez les rouges. « On part sur des trucs un peu fous ».

Dans le stress de l’épreuve, les conseils avisés des chefs sont à écouter, surtout quand il s’agit de cuire 90 œufs de caille… Et lorsque Frédéric Anton hausse le ton face à Ludovic, le candidat n’a pas intérêt de moufeter ! Son persil sera noir, un point c’est tout ! « Les herbes tu les mets en dehors du feu ! Écoute-nous ! ». Ludovic baisse la tête et opine du chef… Mais le chef des rouges semble perdre pied face au temps qui passe. Pierre décide de reprendre les choses en main.

Le petit déjeuner des bleus est le premier à être servi. « Je suis fière de ce qu’on amène » sourit Julie. L’équipe a pris une longueur d’avance sur les rouges qui ne sont pas vraiment prêts à l’heure. Pendant ce temps-là, les facteurs attendent les plateaux de Ludovic et sa bande… « Au final, je pense que nous ferons la différence sur le goût » se rassure le capitaine. Les premiers avis ne tardent pas à arriver, certains préférant le canard des rouges, pendant que d’autres apprécient les pains des bleus.

Le comptage des jetons est toujours attendu avec impatience… Les reproches sont adressés aux rouges par Sébastien Demorand : il ne s’agissait pas de faire un petit-déjeuner cinq étoiles, mais de servir les plateaux à temps. « Vous vous adressiez à des travailleurs qui allaient enfourcher leurs vélos ». À trop attendre leurs petits déjeuners, les fonctionnaires ont voté pour les bleus. Ludovic, Simon, Pierre et Pascal partent en test sous pression. « C’est vraiment le choc des titans » s’inquiète Ludovic face à ses concurrents.


« Olivier Nasti est probablement le plus brillant des représentants de la jeune cuisine alsacienne » amorce Sébastien Demorand. La recette qu’il va falloir reproduire n’est pas des moindres : omble chevalier, cuisse de grenouille et quenelle de brochet, « pour retrouver tout ce qu’on retrouve dans les eaux douces alsaciennes ». Les quatre candidats vont s’atteler à un plat aux difficultés nombreuses, entre des filets à lever, des cuissons à respecter et le goût du terroir.

« Il y a vraiment mille choses à faire ! » découvre Simon au moment de lire la recette. Et de fait, aucun des quatre candidats n’avait imaginé autant d’étapes pour un plat d’apparence sobre. Ludovic part la fleur au fusil avec les filets du poisson, l’un de ses points forts… Sauf que l’irréparable arrive : il se sent mal. « J’ai tellement mal que je n’arrive plus à rien ! » Malade, il décide de quitter son poste et d’abandonner la partie ! Pendant ce temps-là, la recette continue pour les autres.

Dix minutes plus tard, Ludovic a repris ses esprits. « Je ne lâche rien ! » lance-t-il. La gestion du temps est ici primordiale. « Je ne sais pas où j’ai été cherché l’énergie » sourit-il après le coup de sifflet final. Tous sont sur les rotules, en particulier Pascal. Après la cuisson parfaite du poisson de Simon et de Pierre, Ludovic présente une assiette sans quenelle… Et Frédéric Anton tombe sur un os de grenouille… Le verdict ne tarde pas à arriver. « Il n’y a rien de plus difficile que de reproduire des choses qui paraissent simples » analyse le critique Demorand. Simon est félicité. À « un cheveu », Ludovic échappe à la sortie. Pascal est éliminé.