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Merci Jean Claude ! > Camille Saféris & Bruno Chapelle

Katia Blétry
Publié le 16/03/2007 à 00:19 Mis à jour le 12/04/2011 à 13:28

Merci Jean Claude est une pièce qui dévoile avec humour les coulisses du petit écran. Ce vaudeville déjanté dépeint un univers que les deux auteurs - Bruno Chapelle et Camille Saféris - connaissent bien car tous les deux ont fait leurs armes à la télévision. Bruno Chapelle est notamment auteur de fictions télé (Caméra Café, H...) et a joué également dans diverses séries (Fabien Cosma, Père et Maire, Les inséparables...) Camille Saféris est réalisateur de sketchs et de fictions tété (Samantha) et est passé devant les caméras de Nulle Part Ailleurs. Il a aussi travaillé aux côtés de Christine Bravo et de Michel Drucker sur France 2. Toutelatele.com est parti à la rencontre de ces deux compères aussi drôles dans la vie que sur les planches.

Katia Blétry : Comment décririez-vous vos personnages dans la pièce que vous jouez en ce moment au théâtre Galabru, Merci Jean-Claude ?

Bruno Chapelle : Je suis Jean Claude Leborgne, plâtrier-peintre à Malakoff. C’est un gars normal qui doit faire les peintures chez Thierry Flach, animateur-producteur vedette. Il est donc épaté et impressionné. C’est quelqu’un qu’il admire et tout d’un coup, il va le voir en vrai. Il découvre petit à petit son univers qui est assez étrange. Mais il va se rendre compte qu’il vaut mieux parfois voir les gens uniquement par l’intermédiaire du petit écran que de les découvrir dans la réalité (rires). Mon personnage est profondément humain, gentil et généreux.

Camille Saferis : J’interprète Thierry Flach, un animateur-producteur qui n’a pas du tout d’inspiration. Il est indéboulonnable parce qu’il a su être influent là où il fallait. Il est arriviste et cocaïnomane. On est dans le cliché ! La pièce est vraiment une comédie. On peut se permettre une légère caricature. Bruno et moi connaissons la télé de l’intérieur mais on est très en dessous de la réalité. Je ne donnerai pas de noms (rires).

Katia Blétry : Quelques mots sur les autres personnages...

Bruno Chapelle : Aymar de Chassagne, interprété par Didier Rousset, est un type qui vient de la Cogema et qui tout d’un coup se trouve parachuter à la direction de France Télévisions. C’est l’ennemi intime de Thierry Flach et donc ça va faire des étincelles. La fille d’Aymar de Chassagne, Eglantine, est une intello qui a un physique de radio. Marie-Aline Thomassin est remarquable et très drôle dans ce rôle de coincée. Tout d’un coup, elle se la pète et se dit pourquoi ne pas faire de la télé elle aussi. Ca donne des scènes assez croustillantes. Et puis on a Pascale Michaud, notre Flavie Flament. Elle joue le rôle de Jenifer, une nana qui a très envie de faire de la télé. Elle rêve de briller et de pouvoir appeler ses parents en leur disant : « vous m’avez vue à la télé ? » Elle est prête a pas mal de concessions pour réaliser son projet. C’est un peu notre blonde à nous !

Katia Blétry : Pourquoi avoir choisi la télévision comme thème principal ?

Bruno Chapelle : On est passé tous les deux par la télé. Moi, au théâtre de Bouvard qui a connu une exposition médiatique importante. Camille, lui a travaillé sur Canal+ et Studio Gabriel avec Drucker. La télé fait partie de notre quotidien parce qu’on en consomme comme tout le monde. En même temps, elle est intégrante à nos vies car on continue de faire notre métier de comédiens et d’auteurs.

Camille Saferis : Ce qu’on a trouvé d’amusant, c’est de recommander aux gens de ne pas rester chez eux pour regarder la télé mais de regarder l’intérieur de la télé au théâtre. On a voulu faire une farce et en aucun cas critiquer, casser ou dire du mal de la télé. Le but de la manœuvre est de prendre les coulisses de la télé et d’en faire un vaudeville mais qui n’a pas pour vocation d’être satirique.


Katia Blétry : Quel regard portez-vous sur la télévision aujourd’hui ?

Bruno Chapelle : La télé c’est un peu comme dans tous les milieux, on peut faire des choses fabuleuses, on peut croiser des gens supers mais il y a une exposition qui peut rendre un peu mégalo. Ce sont des métiers beaucoup plus risqués psychologiquement que la plupart des autres. J’insiste quand même sur le fait qu’il y a beaucoup de personnes qui font de la télé et qui travaillent humblement et honnêtement. Je ne veux pas tomber dans le cliché : « les politiques, tous pourris, la télé, tous camés ». On peut s’amuser avec ça car il y en a un peu mais c’est un milieu qui reste quand même sympa.

Camille Saferis : En tout cas, on s’en est sorti avant de devenir totalement tarés (rires).

Katia Blétry : Qu’est ce qui vous attire dans la télévision ?

Bruno Chapelle : Ce qui m’épate le plus c’est le nombre de personnes qui regarde la télé le soir. Sinon, j’aime bien la Nouvelle Star. C’est un programme que je regarde avec plaisir. Je passe un bon moment. Les membres du jury me font marrer. De temps en temps, je regarde aussi des téléfilms. On est parfois pris par l’histoire et on se met à suivre la fin du programme. Mais bon, je ne suis pas un fan de télé...

Katia Blétry : Et ce qui vous déplait le plus ?

Bruno Chapelle : C’est le voyeurisme. Le fait de raconter et de nous montrer des choses dont on se passerait volontiers.

Camille Saferis : La violence. Je suis frappé dès que j’allume la télé parce que les chaînes diffusent beaucoup de fictions qui ont une part considérable de haine et d’agressivité. Je trouve ça absolument scandaleux et révoltant. En plus, ça fait longtemps que ça dure. Qu’est ce qu’on attend pour faire des lois anti-violence ? On oublie que l’être humain fonctionne par l’exemple. Les enfants reproduisent ce qu’ils voient. La télé a, malgré elle, un rôle fondamental dans l’éducation...

Katia Blétry : Avez-vous d’autres projets cette année ?

Bruno Chapelle : J’ai deux pièces que j’essaye de monter mais c’est long de mettre en place les choses. Pour Merci Jean-Claude, on va partir à Avignon, c’est toute une mise en chantier. Ce qu’il faut c’est avancer, avoir des envies. Je suis ravi d’être sur les planches tous les soirs. On va essayer de pousser cette pièce parce qu’on y croit et que le public à l’air de répondre présent. Si on peut monter en puissance et satisfaire plus de gens en passant dans une salle plus grande, ça serait parfait. J’ai aussi des projets d’écritures pour des téléfilms. En ce moment, je travaille sur un épisode de Joséphine ange gardien. L’écriture est un entraînement quotidien, il faut essayer de se mettre sur son ordinateur et d’écrire des pages tous les jours.