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Moundir (Perdus au milieu de nulle part, W9) : « On n’a rien à envier à Pékin Express et The Island »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 14/11/2018 à 18:55 Mis à jour le 14/11/2018 à 19:11

Ce jeudi 15 novembre à 21 heures, W9 diffusera Perdus au milieu de nulle part. Moundir se confie sur son nouveau jeu d’aventure. Il évoque également le succès de Moundir et les apprentis aventuriers et ses projets.

Benoît Mandin : Ce jeudi 15 novembre à 21 heures, W9 diffusera Perdus au milieu de nulle part. Comment êtes-vous arrivé dans ce projet ?

Moundir : J’ai été contacté par Pierre-Guillaume Ledan (directeur des programmes de W9, ndlr) pour m’annoncer que Thomas Valentin (numéro 2 du groupe M6, ndlr) souhaitait me rencontrer. Nous avons eu une grande discussion et ce projet est né. Ils m’ont dit qu’ils étaient contents de mon travail et ils m’ont proposé cette émission d’aventure, une création française.

Par quoi avez-vous été séduit ?

C’est la continuité de la confiance que W9 m’accorde. J’ai été aussi motivé par le fait de continuer un métier que j’aime particulièrement. Je continue à avancer avec le groupe M6. Il y avait une forme d’inconnu puisque revenir sur un prime est pas évident aujourd’hui. C’est un challenge à relever. Je passe du côté narratif donc cela m’a permis d’apprendre ce métier que je ne connaissais pas.

Face à une forte programmation le jeudi en première partie de soirée, avez-vous des appréhensions ?

Bien sûr, la concurrence est très rude en prime. Je le vis déjà avec Moundir et les apprentis aventuriers en access où on est face à des ténors comme Touche pas à mon poste et Quotidien. On arrive à survivre et on fait des belles audiences. J’ai cette appréhension, car depuis que je suis papa, je me colle une pression afin d’être meilleur chaque jour. Tout ce que j’entreprends, il faut que ça réussisse.

Dans quel état d’esprit étiez-vous lorsque vous avez découvert les deux aventuriers de Perdus au milieu de nulle part, Jean-Pascal Lacoste et Issa Doumbia ?

Je crois que l’on ne pouvait pas rêver mieux. C’est tout à fait les deux personnes qui représentent la France plurielle. Ils sont le genre de personnalités que l’on a envie de voir devant notre écran parce que ce sont des gens vrais. Ils touchent tous les foyers. C’était intéressant de voir comment allaient progresser et s’entendre deux personnes qui sont opposées.

« Mon but est d’animer Pékin Express »

Le public va rapidement pouvoir découvrir qu’ils vont faire preuve d’entraide et de solidarité…

Aujourd’hui, il manque des gens humains et vrais à la télé. Jean-Pascal Lacoste et Issa Doumbia sont des adultes qui ne vont pas essayer de se faire connaître ou remarquer dans l’agressivité comme on peut le voir parfois dans des émissions de télé-réalité. Pour avancer, il faut avoir la main dans la main et être dans le meilleur. Je suis fier qu’ils ouvrent le bal de Perdus au milieu de nulle part. Il y a énormément d’émotion qui se dégage de l’émission et j’ai pris un vrai plaisir à les voir évoluer pendant leur aventure.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Je n’ai pas rencontré personnellement de difficultés puisque je n’étais pas sur le lieu de tournage. Je faisais les lancements à l’aéroport et la voix-off. Pour avoir eu des contacts réguliers avec la production, il y a eu des soucis techniques comme il y en a partout. Ils ont pu être liés aux conditions météorologiques et à la logistique. Dans l’ensemble, ça s’est bien passé. C’est intéressant de voir comment Jean-Pascal Lacoste et Issa Doumbia vont se comporter quand ils retirent leurs bandeaux face à la jungle panaméenne. La question est de savoir comment ils vont attaqués leur aventure et le temps qu’ils vont mettre pour retrouver la civilisation et la France à travers le personnage de Ricardo.

Selon vous, quelles ont été leurs forces ?

La force de ce duo s’explique par l’envie, la passion qu’ils ont et le respect. Ce sont les trois ingrédients pour réussir une aventure. Lorsqu’on est investis dans ce type de programme, on survit et on avance. L’un protège l’autre.

Sans argent, sans téléphone et sans GPS, ils ont été livrés à eux-mêmes. Comment analysez-vous les difficultés qu’ils ont pu rencontrer ?

Pour Jean-Pascal Lacoste, je pense que ça a dû être difficile d’être éloigné de sa famille. Issa Doumbia a fait face à une aventure toute nouvelle. Physiquement, il a montré des qualités d’exemple. Ils se sont demandés s’ils allaient pouvoir résister à la dureté de la vie du Panama ou alors quelle est la personne avec qui je vais partager cette aventure. L’inconnu fait surtout douter. C’est une vraie fierté d’animer avec des personnalités qui donne l’exemple, et ça manque aujourd’hui en télé.

« J’aimerais sincèrement que l’on revienne aux origines de la télé-réalité qu’avec des anonymes »

L’émission présente des similitudes avec Pékin Express, The Island et Je suis une célébrité : sortez-moi de là, prochainement relancée sur TF1. En quoi Perdus au milieu de nulle part est-elle différente ?

C’est une écriture française, cela ne nous a pas coûté cher en licence (rires). Elle ne demande qu’à grandir. C’est le premier épisode, on a pas mal de choses à changer et améliorer. Je suis très fier de ce programme que l’on a pas à envier à un concept étranger. Il est très difficile de créer quelque chose qui n’est pas similaire ou qui a des points avec d’autres programmes. Aujourd’hui, tout le monde se copie, après c’est une question de fond. Sur ce point, on a rien à envier à Pékin Express ou The Island. Dans Perdus au milieu de nulle part, rien n’est à gagner, juste des valeurs à transmettre et véhiculer.

Entre Perdus au milieu de nulle part et Les apprentis aventuriers, Moundir est-il devenu le ’Monsieur aventure’ de W9 ?

Je suis arrivé à W9, il n’y avait pas d’émission d’aventure. Grâce à Banijay, on a pu leur fournir Moundir et les apprentis aventuriers. Il y avait une vraie attente du public là-dessus. On a su se démarquer des autres émissions et c’est aussi l’histoire d’une belle rencontre. Pour une fois, mon travail est surtout valorisé et respecté. J’ai fait treize ans avec TF1 et je n’ai jamais eu un coup de téléphone d’un directeur des programmes pour me féliciter ou remercier. En moins de trois ans, avec W9, je suis reçu par le numéro deux de M6 et j’ai les félicitations de mes pères, Jérôme Fouqueray et Pierre-Guillaume Ledan.

Le public pourrait-il imaginer Moundir à la tête d’un divertissement tel un talk-show ?

Animer un talk-show, cela reste un métier bien particulier et je ne pense pas qu’il y ait de la place pour ce genre sur W9. Il y en a qui le font déjà très bien. Il faut aller là où les rivières sont encore pleines et que tout le monde ne vient pas s’abreuver. Mon but est d’animer Pékin Express ou une grosse émission d’aventure en prime. Un jeu qui fait en même temps du bien à la France.

W9 a récemment diffusé la saison 3 de Moundir et les apprentis aventuriers. Quel bilan en avez-vous tiré ?

Je crois que je peux remercier le ciel. Il m’arrive de jolies choses actuellement. Dans cette forme de succès, c’est intéressant de se remettre toujours en question. Pour qu’un succès en appelle un autre, il faut faire profil bas et continuer à bosser très dur. Les apprentis aventuriers est une belle écriture de Banijay. C’est aussi l’histoire d’une belle équipe. Cette ’victoire continue’, il ne faut pas la rendre qu’à l’animateur et à mon prénom. Je remercie ceux qui me font confiance. Les gens d’en bas sont ceux qui poussent pour que l’on arrive en haut.

« L’access reste ouvert avec une belle marge de progression »

Diriez-vous que les candidats, connus pour avoir participé à d’autres émissions de télé-réalité, est la clé du succès ?

Je reste persuader que l’émission peut aussi marcher avec des anonymes. Il y a actuellement une réalité, si on mélange des anonymes à des candidats de télé-réalité, ils se font manger parce qu’ils ne connaissent pas les codes et n’ont pas le recul nécessaire de la télé. J’aimerais sincèrement que l’on revienne aux origines de la télé-réalité qu’avec des anonymes. Les apprentis aventuriers est un peu particulière, car je n’offre pas de boîte de nuit ou d’alcool. C’est que de l’effort et du dépassement de soi. Le succès de cette émission est de voir souffrir des gens que l’on a l’habitude de suivre dans des belles voitures, des beaux hôtels… Ils arrivent, ils repartent pieds nus, ils se font des bobos et ils perdent au minimum sept kilos.

L’émission est-elle assurée de revenir en saison 4 ?

Autant le dire, oui, une saison 4 sera lancée. On est content, car on n’aura pas le Mondial en face de nous (rires). On a bien résisté, d’autres en auraient fermé boutique, mais très heureux d’avoir survie à la Coupe du Monde de football. Je pense que plus rien ne va nous arrêter maintenant (rires).

Face à Touche pas à mon poste et Quotidien, W9 tire son épingle du jeu avec Moundir et les apprentis aventuriers et Les Marseillais. Comment l’expliquez-vous ?

Pour Les apprentis aventuriers, c’est une évolution constante. La première saison, on s’est frappé l’Euro et la deuxième année, on a fait des scores d’audience jusqu’à 1.1 million de téléspectateurs. On a même réussi parfois à battre les best of de Cyril Hanouna et Yann Barthès. Je pense qu’il y a une vraie clientèle qui demande à grandir pour cette émission, et que l’access reste ouvert avec une belle marge de progression. S’il y a de la nouveauté et qu’on arrive à se renouveler, on ne pourra qu’accroître notre audience.

TPMP ne laisse pas indifférent. Certains chroniqueurs, dont Gilles Verdez, se montrent régulièrement durs envers la télé-réalité. Que cela vous évoque-t-il ?

TPMP fait bien de critiquer des émissions de télé-réalité ! Quand vous regardez Les Schtroumpfs, si vous enlevez Garmagel, il n’y a plus d’intérêt. Il faut qu’il y ait ce côté-là dans Touche pas à mon poste. C’est intéressant parfois de voir leurs critiques. Il n’y a aucun d’intérêt de se braquer contre Gilles Verdez. Il fait son métier du mieux qu’il peut, cela ne changera absolument pas les scores d’audience.

Parallèlement à ces deux émissions d’aventure, avez-vous d’autres projets ?

Je ne peux pas en dire plus, car comme on dit chez nous, Dieu exauce les secrets (rires). Ce sera une forme d’aventure qui sera belle pour les Français. J’ai hâte de connaître la décision finale de W9, et si c’est validé, on va bien s’amuser. J’ai envie de retravailler avec des anonymes et là, ce sera le cas pour le meilleur des challenges.