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New York Unité Spéciale > Rencontre avec Neal Bear, producteur

Tony Cotte
Publié le 13/02/2008 à 15:12 Mis à jour le 31/03/2011 à 18:00

De passage à Paris quelques jours avant le lancement de la 9e saison de New York Unité Spéciale outre-Atlantique, Neal Bear en a profité pour rencontrer quelques journalistes privilégiés au bar de l’hôtel Vendôme. Toutelatele.com est ainsi parti à la rencontre d’un producteur exécutif qui n’a pas la langue dans sa poche. Et si ce syndiqué de la WGA a su se faire entendre lors de la grève des scénaristes, c’est un homme décontracté qui nous donne rendez-vous quelques semaines avant qu’Hollywood ne subisse une rébellion sans précédent.

Tony Cotte : Les fans de New York Unité Spéciale parlent de baisse de qualité pour la 8e saison. Comprenez-vous cette réaction ?

Neal Bear : Nous avons réalisé les meilleures audiences de NBC auprès de la cible fétiche des 18/49 ans. Le succès est donc toujours au rendez-vous. Mais, il est vrai, nous avons également remarqué que les puristes de la série ont eu de vives réactions par rapport à l’arrivée de nouveaux personnages au cours de cette huitième saison. Nous avions effectivement voulu faire les choses différemment en nous focalisant davantage sur les personnages.

Tony Cotte : Pensez-vous que votre public soit hermétique au changement ?

Neal Bear : Je dirai plutôt que les fans fidèles n’apprécient pas forcément quand l’intrigue s’attarde trop sur les protagonistes. Mais la saison 9 devrait renouer avec les premiers épisodes de la série. En revanche, nous ne sommes pas certains que ça ne lasse pas non plus le public... (Cette interview a été réalisée avant le lancement de la 9eme saison outre-Atlantique, ndlr)

Tony Cotte : New York Unité Spéciale a été la seule série de la franchise à être représentée aux nominations des Emmy Awards cette année. Attisez-vous la jalousie des producteurs des autres shows ?

Neal Bear : (rires) New York Police Judiciaire a collectionné de nombreuses récompenses il y a des années, désormais c’est à notre tour. Nous avions déjà obtenu le prix de la meilleure actrice grâce à Mariska Hargitay l’an dernier. Ce n’est donc pas quelque chose de nouveau.

Tony Cotte : Certaines de vos intrigues sont inspirées de réels faits divers. Etes-vous toujours surpris lors de leur découverte ?

Neal Bear : C’est un procédé que nous pratiquons beaucoup moins que Law & Order. Même s’il nous arrive de le faire, je suis toujours effaré de la démence de certaines affaires ! Et la situation inverse se produit également. Dans l’épisode « Annihilated » de la saison 8, Dylan Walsh (Sean McNamara de Nip/Tuck, ndlr) joue un homme qui tue sa femme et ses enfants. Trois mois plus tard, un cas à peu près similaire s’est réellement produit. La police s’est même tournée vers nous étant donné les ressemblances avec l’intrigue. J’espère simplement que certaines personnes ne cherchent pas à nous imiter.


Tony Cotte : Des rumeurs disent que vous seriez engagé à créer de nouveaux projets pour NBC....

Neal Bear : Je ne peux pas vraiment en parler. Tout ce que je peux dire c’est que la chaîne se penche sur un projet de série médicale et s’est tournée vers moi. J’ai travaillé sur les sept premières saisons d’Urgences et je suis médecin, alors forcément...

Tony Cotte : Avec le succès de Grey’s Anatomy ou encore de Dr.House, n’est-ce pas un pari risqué ?

Neal Bear : Pas pour NBC. Urgences devient vraiment vieux, c’est tout de même à l’antenne depuis maintenant 14 ans ! Notre projet pourrait voir le jour en 2008 (l’interview a été réalisée avant l’annonce de la grève des scénaristes, ndlr).

Tony Cotte : Vous qui étiez présent à la création d’Urgences, comment analysez-vous son évolution ces dernières années ?

Neal Bear : Je n’ai ni le temps ni l’envie de la regarder. Je suis une personne qui va-de-l’avant et j’ai tourné cette page. À l’instar des acteurs phares du début de la série, je suis passé à autre chose...

Tony Cotte : En tant que diplômé en médecine, que pensez-vous, sur un plan strictement médical, d’une série comme Grey’s Anatomy ?

Neal Bear : (rires) ce n’est pas de la médecine. Grey’s Anatomy ne traite que des relations entre les personnages !

Tony Cotte : Après avoir travaillé à la USC Medical School sur la prévention de la drogue et l’alcool, êtes-vous choqué quand les protagonistes de séries destinées à un public adolescent boivent ouvertement ?

Neal Bear : Je n’aime pas vraiment ça. J’ai d’ailleurs fait un épisode dans la saison 8 de New York Unité Spéciale sur l’abus de l’alcool chez les adolescents. Chaque jour aux États-Unis, sept jeunes conducteurs meurent après avoir pris le volant en état d’ivresse. C’est simplement affligeant. Pour ce qui est de la cigarette, je n’autorise aucun acteur à fumer à l’écran ni même sur le tournage.

Tony Cotte : Le rôle des séries est-il également de faire de la prévention ?

Neal Bear : De manière subtile uniquement. Délivrer un message explicite dans une série peut paraître très moralisateur. Je préfère intégrer la prévention à l’intrigue. Je ne veux pas être un donneur de leçons.

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