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Nicolas de Tavernost

Raphaël Weckerlé
Publié le 02/06/2003 à 00:00 Mis à jour le 16/03/2010 à 16:55

Né le 28 août 1950 à Villefranche-Sur-Saône (Bordeaux), Nicolas de Tavernost, l’actuel Président du Directoire de M6, est un homme discret, quelque peu austère et selon certains, tyrannique.

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux et d’Etudes Supérieures de Droit Public, Nicolas de Tavernost était sans doute loin de se douter qu’il ferait une grande partie de sa carrière dans le secteur de la télévision.

Il débutera sa carrière dans le commerce extérieur et tout au long des années 70, il suivra les traces de Norbert Segard qui occupait alors diverses fonctions ministérielles sous Valéry Giscard d’Estaing.

En 1981, il devient chargé de mission à la Direction Générale des Télécommunications où il participera au plan câble avant de prendre en main les services grands publics à la Délégation aux Vidéocommunications.

A l’âge de 36 ans, il bascule dans le secteur privé en prenant les fonctions de directeur des activités audiovisuelles à la Lyonnaise des Eaux, futur actionnaire de référence de M6 lancée en 1987. Nicolas de Tavernost aura alors pour mission de développer un projet de télévision locale, prélude à la grande aventure de M6.

Il assurera par la suite les fonctions de Directeur Général de celle qui s’est longtemps baptisée la « petite chaîne qui monte », après avoir été considérée pendant un certain temps comme la chaîne en trop.

En 1996, il devient administrateur du groupe Métropole Télévision, et en 2000, il est nommé Président du Directoire de M6 à l’occasion d’un changement de statut du groupe.

A ses débuts, M6 perdait 150 000 euros par jour. Elle est aujourd’hui devenue une chaîne de télévision très rentable, la plus profitable du PAF, et réalise à peu près les 2/3 du résultat d’exploitation de sa grande rivale TF1 pour un coût de grille 4 fois moins élevé.

Reste aujourd’hui l’incertitude quant au devenir de la chaîne qui voit sortir l’un de ses principaux actionnaires de son capital, le groupe Suez (ex-Lyonnaise des Eaux), part non négligeable de 37,34%, qui pourrait bien bouleverser la direction de la chaîne et ne laisse pas indifférent son Président. A moins que Martin Bouygues, actionnaire majoritaire de TF1 ne lui propose le fauteuil de la première chaîne de télévision française, seul poste qui selon ses proches, pourrait le faire partir de M6 après avoir refusé la direction de Canal + au cours de l’été 2002...