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Odile Vuillemin (Profilage) : « J’avais envie que Chloé soit heureuse »

Claire Varin
Publié le 12/09/2013 à 19:05 Mis à jour le 19/09/2013 à 13:14

En septembre 2012, entre deux jours de tournage de la saison 4 de Profilage, Odile Vuillemin était venue rencontrer le public du Festival de La Rochelle. Et entre deux bains de foule, l’actrice - « contente d’avoir un contact direct avec le public » - a accepté de répondre aux questions de Toutelatele.

Claire Varin : Que pouvez-vous dire sur l’évolution de votre personnage dans cette saison 4 ?

Odile Vuillemin : Chloé a eu une saison 3 horrible. Il ne lui est arrivée que des emmerdes. Je n’en pouvais plus. C’était épuisant. Sur un long métrage, on peut être perméable, mais sur un an de tournage non-stop, c’est difficile. Sur les deux derniers scénarios, je me souviens avoir appelé les scénaristes pour leur dire “Il ne pourrait pas lui arriver un truc sympa. Juste une fois, que je m’en remette” (rires). Sur la saison 4, il y a donc un peu de nettoyage avec des histoires d’homme et d’enfant.

Y avait-il une forme de lassitude ?

Non, mais Chloé me pompe beaucoup d’énergie. Elle n’a pas un passé facile. Fanny Robert et Sophie Lebarbier [scénaristes de Profilage, ndlr] savent très bien ce qu’elles font et elles le font très bien, donc je ne me permets pas de juger et d’imposer des choses. Mais pour tout le monde aussi, je pense que c’est bien que Chloé soit un peu heureuse. Donc nous sommes tous allés dans cette direction.

Êtes-vous prête à rester encore longtemps avec ce personnage ?

J’avais un peu peur au début de rentrer dans une routine, mais ce personnage est tellement évolutif. On peut l’emmener partout. Les scénaristes ne s’en privent pas. Du coup, je ne me suis encore jamais ennuyée.

Comment se passe votre collaboration avec Philippe Bas ?

Ça a été un vrai changement parce que pendant deux ans j’ai travaillé avec une autre personne [Guillaume Cramoisan, ndlr]. On avait nos repères. On travaille avec ce que l’autre propose. Là, Philippe arrivant, il propose autre chose. Donc Chloé réagit différemment. J’ai eu un mois d’adaptation, puis chacun a pris ses marques.

« Ma référence pour Chloé est Andy Warhol pour son univers pop et décalé »

Avez-vous compris que Guillaume Cramoisan puisse en avoir marre ?

C’est son choix, je le respecte complètement. Ce sont des rythmes très soutenus. C’est prenant une série en rôle principal. Mais, je suis triste qu’il soit parti parce qu’on s’entendait super bien. Après, ce sont des choix de vie et des choix de carrière.

Pouvez-vous revenir sur la création du look de Chloé ?

C’est venu avec le premier réalisateur. Je lui ai dit que c’était trop compliqué pour elle d’associer des jupes avec des hauts alors on va lui mettre des robes. On a fait une proposition, il nous a dit “C’est pas assez sexy”. Là, j’ai voulu connaître sa définition du mot “sexy” parce que, pour moi, Chloé ne l’est pas du tout ou alors c’est bien malgré elle. Chloé n’est pas un personnage qui est dans l’image ou dans la séduction. Il m’a dit “Je suis d’accord, mais ce n’est pas assez fantaisiste”. Je lui ai envoyé la photo d’une robe avec des imprimés de chats, un truc très décalé. Il a validé. Mais ce genre de vêtements ne se trouve pas en France. Je suis allée en Angleterre pour acheter les costumes. Depuis, on a une super costumière qui a très bien saisi l’idée. Maintenant, on fait ça ensemble.

Chloé Saint-Laurent est un personnage très atypique pour la télévision française. Aviez-vous des références en la créant ?

Andy Warhol pour son univers pop et décalé. Au tout début, le réalisateur m’avait demandé de regarder La fureur dans le sang et The Closer. Mais je n’aime pas copier. J’ai visionné un peu et puis je suis allée picorer ailleurs. J’aime bien l’effet mosaïque. En Angleterre, il a une énergie que j’apprécie beaucoup et qui correspond bien au personnage.