Oui, chef !, The restaurant, Il ristorante... : la real tv passe à table !
Le 6 janvier dernier, M6 mettait le couvert avec Oui, chef !, une sorte de Popstars culinaire. Exit les groupes de jeunes chanteurs, place à une brigade d’apprentis cuisiniers ! La chaîne délaissait en effet l’univers musical pour celui de la gastronomie : Cyril Lignac se donnait ainsi quatre mois pour monter son propre restaurant. C’est désormais chose faite. Le Quinzième est ouvert depuis quelques jours à Paris.
Le choix de ses jeunes recrues et leur apprentissage, la recherche du lieu et les travaux d’aménagement, l’espoir, le doute et le stress... rien n’a pu échapper à l’œil des téléspectateurs. Et le succès a été au rendez-vous puisque 4,2 millions de fidèles ont suivi en moyenne l’avancée du défi et ils étaient plus de 4.5 millions, jeudi dernier, pour le dernier épisode. L’émission réalise une jolie part de marché toutes cibles confondues (17,4%), mais fait surtout le plein chez les ménagères de moins de 50 ans et les moins de 34 ans, catégories convoitées par les publicitaires.
Pleinement satisfaite de ces résultats, M6 diffusera sur le câble et du satellite la première saison de The restaurant, l’émission américaine de NBC qui a inspiré Oui, chef !. A partir de ce soir, la chaîne Téva proposera donc, chaque mardi à 23h30, l’histoire de Rocco DiSpirito, un jeune chef ambitieux qui rêve d’ouvrir le restaurant italien le plus branché de Manhattan en un temps record. Il n’a en effet que 7 semaines pour trouver le lieu idéal, convaincre les investisseurs, composer sa carte, recruter et former son équipe. Aux Etats-Unis, près de 9 millions d’Américains s’étaient passionnés en 2003 pour cette émission.
Preuve que le concept est en vogue, c’est au restaurant que la chaîne publique italienne Rai Uno a choisi d’emmener les célébrités candidates à sa toute première émission de real tv. Depuis le 21 décembre, Il ristorante confie pour 7 semaines la gestion d’un restaurant de Rome à 14 personnalités de la jet-set, de la mode, du sport et du spectacle. Les téléspectateurs les découvrent ainsi chaque après-midi à la direction, en cuisine, au service ou à la plonge, et choisissent chaque semaine lequel d’entre eux doit être « licencié ».
Au final, le premier « reality show politiquement correct » rassemble jusqu’à 6 millions d’Italiens (25% de part de marché) lors des prime time. Un score en deçà de ceux enregistrés par les émissions de ce genre diffusées sur la péninsule. Souhaitant muscler le contenu des shows hebdomadaires, Endemol, qui produit le programme, avait choisi avec succès de mettre l’accent sur les disputes entre les participants, avant de faire marche arrière devant la menace du directeur de la chaîne de déprogrammer l’émission pour mauvais goût.
En France, on laisse à des inconnus le privilège de l’apprentissage et du travail. L’an dernier, TF1 avait, dans un premier temps, songé à envoyer des célébrités en cuisine, avant de préférer le cadre plus photogénique d’une ferme provençale, avec le triomphe que l’on connaît. Aujourd’hui, TF1 reprend l’idée du service, mais à 1ère compagnie, il est militaire.