Toutelatele

Philippe Candeloro : « Ice Show n’est pas fait pour faire rire les gens »

Marion Olité
Publié le 18/12/2013 à 12:43 Mis à jour le 18/12/2013 à 19:29

Ce 18 décembre signe la fin de l’aventure Ice show pour les coachs et les candidats encore en lice. A l’occasion de la finale, Toutelatele est parti à la rencontre de Philippe Candeloro qui a vu l’élimination d’un de ses poulains, Richard Virenque. Désormais, il doit compter sur Kenza Farah pour le mener à la victoire. Les patins enfilés, le coach & champion revient sur l’aventure.

Comment êtes-vous arrivé dans l’aventure Ice Show ?

Philippe Candeloro : Ça fait quelques années que j’essaie de me lancer dans l’animation télé. Sur un programme qui touche le patinage, comme j’ai pu le faire déjà en 2006 avec Flavie Flament (Le grand défi de la glace sur TF1, ndlr), je me voyais dans un rôle différent, sans prendre celui de Stéphane Rotenberg. On aurait pu apporter avec Olivia (sa femme, ndlr) l’expertise de la direction artistique de l’émission. Ça aurait été plus dans l’évolution de ma carrière. Mais c’est devenu indispensable pour la chaîne et les producteurs de m’avoir en tant que coach. On a eu plus de trois semaines de discussion. Je ne me sentais pas tout à fait capable de le faire pour être honnête car c’est un gros risque pour nous.

Quelle était votre ambition en participant à Ice Show ?

Mon mot d’ordre, c’était vraiment qu’on fasse du spectacle. La notion de spectacle sur glace est importante pour moi. Elle a été peu exploitée en France et même à l’étranger où seuls les États-Unis et le Japon savent le faire. Et pourtant, ce sont les galas diffusés après chaque compétition qui font le plus d’audimat. J’ai toujours trouvé très intéressant de tenter de transformer des néophytes pour en faire des stars de la glace.

Où se trouve l’intérêt de ce type de programme selon vous ?

Cette émission repose sur sa direction artistique. On voulait les moyens pour faire un beau show. Avec ma femme, ça fait quinze ans que l’on forme des artistes plus que des champions. Tout le monde n’est pas fait pour être champion du monde. Donc il faut aussi trouver des artifices pour essayer de camoufler les défauts techniques. Et puis sur Ice Show, on a vraiment très peu de temps. Le même style de programme à l’étranger bénéficie d’au moins quatre semaines de plus d’entrainement, mais eux sont déjà sur des saisons 8. Avec Ice show, on tente le maximum de choses, et c’est à nous de créer la meilleure ambiance et la meilleure atmosphère pour un rendu télévisuel au top.

Quelles sont les différences par rapport à un show qui n’est pas destiné à la télévision ?

En fait, il s’agit de deux milieux qui se rencontrent. Celui des professionnels du spectacle de glace, préoccupés normalement par le public dans la salle qui a payé sa place. Et celui des professionnels de la télé qui doivent faire le meilleur programme possible, essayer de tirer la bourre à Danse avec les stars. Ils ont envie de faire une très belle émission. On s’est réellement demandé si on allait dans la direction d’un Splash ou pas. Mais Ice Show n’est pas fait pour faire rire les gens. On a opté pour de la haute qualité.

« On s’est réellement demandé si on allait dans la direction d’un Splash »

Ice Show repose aussi sur la compétition entre les coachs. Comment la vivez-vous ?

J’espère qu’on ne va pas bousiller nos 25 années d’amitié pour une émission de télé ! Mais on conserve l’esprit de compétition entre nous. Certains sont plus stratèges que d’autres. Pour moi, le plus important est que les personnalités soient belles sur la glace et qu’elles marquent les esprits. C’est comme ça que j’ai conçu ma carrière. J’ai continué à le faire et ça paie. Gagner un trophée, c’est bien, mais si les gens ne s’en souviennent plus quinze jours après, ça ne sert à rien ! Je préfère qu’ils se rappellent de l’émotion dégagée au moment des prestations.

Pensez-vous que l’émission permet aussi de faire mieux connaître votre discipline ?

Oui, je pense que ça fait voir le patinage d’une autre manière. On ne l’a jamais traité de cette manière-là. C’est un sport très médiatisé et très regardé. En France, on a de beaux champions, mais on ne les voit pas en dehors de leur compétition, souvent diffusées tard le soir. Dans ce show, les gens peuvent apprécier de nous voir patiner, chose que nous n’avons pas faite en France depuis quinze ans !