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Plus belle la vie > Le réalisateur Christian François raconte ses « Petits arrangements avec l’amour »

Claire Varin
Publié le 12/02/2013 à 13:21

Mardi 12 février 2013, France 3 diffusera un prime de Plus belle la vie, spécial St-Valentin. « Petits arrangements avec l’amour » voit se former et se défaire des couples du Mistral. Cette écriture autour de l’amour se place sous le signe de l’amour chevaleresque du Moyen Age, avec pour référence principale la légende de Tristan & Iseult. Rencontre avec le réalisateur Christian François...

Claire Varin : Vous aviez déjà travaillé sur le feuilleton Plus belle la vie. Quelles sont les différences entre un tournage de la quotidienne et celui d’un prime ?

Christian François : J’ai travaillé très peu sur le feuilleton. J’ai fait ce qu’on appelle des sessions de deux fois une semaine. J’ai du mal à avoir une opinion sur la quotidienne parce qu’en plus j’ai fait des sessions en extérieur, où les conditions de tournage sont les mêmes que sur le prime. J’étais quasiment dans un rythme de téléfilm traditionnel. Donc techniquement, ce n’était pas plus compliqué. L’équipe s’est montée avec les gens de Plus belle la vie et c’est une équipe qui tourne très bien.

Mais vous pénétrez un univers qui existe déjà avec ses codes...

Sur un prime, il n’y a pas ces codes à mettre en place. Même par rapport à mon attitude sur comment on éclaire les scènes de studio et comment je dirige les comédiens est, de fait, différente de celle de mes confrères qui « subissent » une quotidienne en quatorze ou seize séquences par jour où il n’y a pas trente-six solutions. J’étais en studio dans les mêmes conditions qu’en extérieur. Je n’avais que deux caméras et pas trois. Et le minutage était le même que sur un téléfilm.

Ce prime se démarque des précédents en mettant en scène beaucoup de personnages du feuilleton. Comment avez-vous travaillé sur cet épisode choral ?

J’ai travaillé comme je le fais au théâtre. J’ai fait du travail à la table. J’ai pris les comédiens de chaque bloc et on a répété chez moi. On a travaillé en essayant de trouver les scènes essentielles, en se mettant d’accord sur comment on va les jouer, comment on va en rire, en pleurer, etc. De cette manière, on a gagné beaucoup de temps en jeu.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans Plus belle la vie ?

Il faut toujours s’interroger sur pourquoi les choses marchent autant et depuis aussi longtemps. C’est très populaire, au sens noble du terme. Ça renvoie les gens dans une autre vie que celle de Paris. On n’est pas dans la centralisation habituelle. Et paradoxalement, c’est une série qui dit plein de choses sur la société d’aujourd’hui de manière complètement libre. On parle de l’homosexualité, de comment une fille peut être enceinte de différentes façons, on a des truands et des flics... D’un point de vue sociétal, il n’y a pratiquement pas d’interdit.

« D’un point de vue sociétal, il n’y a pratiquement pas d’interdit dans Plus belle la vie »

C’est un prime assez débridé autour du thème de l’amour...

Si l’amour n’est pas magique, est-ce que ça peut marcher ? Si je crois que l’amour est magique, est-ce que ça peut suffire ? C’est la question que l’histoire pose. Il y a un discours un peu central qui lie des blocs d’histoires, qui, au fond, n’ont pas vraiment de lien entre elles. Les personnages sont interrogés sur ce qu’ils en pensent par rapport à leurs peurs, leurs craintes ou leurs envies. J’ai travaillé mon découpage et ma mise en scène sur ce lien. À travers chaque bloc, j’ai fait des gros plans particuliers sur des répliques particulières, qui participent à ce discours central pour qu’inconsciemment les téléspectateurs reçoivent une information qui lie les choses en elles.

Le discours sur l’amour vous intéresse-t-il particulièrement ?

Je suis un grand romantique. Ce prime de Plus belle la vie m’allait très bien. On peut dire beaucoup de choses avec les comédies romantiques.

Les séquences oniriques sont-elles particulières à tourner ?

Ce sont des séquences rigolotes à faire parce qu’on a des costumes et des effets spéciaux. C’est un peu plus inhabituel. C’était marrant d’avoir Sybille et Valentin, qui, eux, ont pris un autre philtre, mais celui-ci les amène aussi à presque s’aimer et à se réconcilier. Je les ai fait échanger un sourire à la fin. C’est un sourire prometteur. Comme quoi, tout marche. On peut être très optimiste avec l’amour.