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Rencontre avec Duval et Moretti, le duo choc de W9

Emilie Lopez
Publié le 30/07/2008 à 14:16 Mis à jour le 24/02/2013 à 16:18

Attention à ne pas se méprendre : Non, Duval & Moretti n’est pas un « copier/coller » de Starsky & Hutch ! Si la production a racheté les droits de la série à succès des années 70, le résultat final est un programme ayant sa « propre identité » ! Alexandre Brasseur et Emmanuel Patron sont d’ailleurs les premiers défenseurs de leur œuvre ! Alors que les deux flics carburent sur W9, Toutelatele.com a rencontré leurs deux interprètes, aussi complices et « funky » que leurs personnages....

Emilie Lopez : Duval & Moretti est présentée comme une « adaptation libre » de Starsky & Hutch. Les nombreuses tentatives de « remake » des succès américains par des productions françaises se sont souvent soldées par un échec. N’avez-vous pas peur de connaitre le même revers ?

Emmanuel Patron : (Rires) Non je n’ai pas peur du tout. Premièrement, ce n’est pas une adaptation : Starsky et Hutch se passait dans les années 70. On a seulement gardé de la série le binôme de flics, la bagnole de sport, le capitaine Dobey et notre indic. Et ce, pour servir une comédie policière en France, en 2008.

Alexandre Brasseur : Duval & Moretti n’est pas un copier/coller de Starsky et Hutch. On y retrouve certes le même canevas, mais la série et les personnages ont trouvé leur propre identité...

Emmanuel Patron : Et puis nous sommes quand même loin de Starsky et Hutch : On met moins de mains aux culs des filles ! (rires)

Emilie Lopez : Du fait de ces ressemblances, la comparaison est néanmoins évidente...

Alexandre Brasseur : Je ne le renie pas. Il y a d’ailleurs certains scenarios totalement tirés de Starsky et Hutch. Mais du fait des 30 ans d’écart, la série a trouvé sa propre autonomie.

Emilie Lopez : Le look des deux protagonistes est également différent...

Alexandre Brasseur : On aurait bien aimé être habillés limite ridicules, mais la prod’ et les chefs costumières venaient nous voir en nous disant « Nan là, c’est pas possible, vous avez l’air de glands ! » (rires). Si on peut être ridicules parce que c’est marrant, alors on le fait : c’est notre but !

Emilie Lopez : Duval et Moretti était, à l’origine, prévue pour être diffusée sur M6 en access. Au final, la série se retrouve sur W9 en prime time. Quelle a été votre réaction en apprenant ce changement ?

Emmanuel Patron : Pour être franc, au début on s’est dit « Merde ! Pourquoi ?!? ». En fin de compte, nous sommes super contents, car nous bénéficions d’une double exposition. W9 est une chaîne qui s’adresse à un public dans la cible de Duval & Moretti, c’est-à-dire les 15/25 ans.

Alexandre Brasseur : Beaucoup nous ont pointés du doigt en nous disant : « Vous êtes diffusés sur la TNT, c’est ringard ! ». Au contraire ! On a une série diffusée en première exclu sur la TNT : ça n’a jamais été fait avant, on essuie un peu les plâtres. Duval et Moretti ce n’est pas Maigret ! Nous sommes pile dans le tempo : W9 est une chaîne qui a la patate, qui prend des risques, et qui marche !


Emilie Lopez : Au moment de sa première diffusion, Télé Star décrivait la série comme « une pâle resucée d’un classique éternel, » dont le résultat n’est « pas terrible ». Comment accueillez-vous de telles critiques ?

Alexandre Brasseur : Télé Star est peut-être une pâle copie de Télé 7 Jours ! (rires) Je pense que le journaliste qui a écrit ça a dû rester un peu campé sur Starsky et Hutch. Il faut tout simplement s’en dégager.

Emmanuel Patron : Pour un acteur, et pour n’importe qui d’ailleurs, ce n’est jamais agréable de voir son travail remis en cause. Moi aussi je pense que cette série est perfectible, mais quoi qu’il en soit, comme on dit, « être aimé de tout le monde, c’est être aimé de personne ». Et même si je préfère quand les critiques sont bonnes, j’arrive à les digérer, ça ne va pas m’empêcher de dormir !

Emilie Lopez : En quoi Duval & Moretti se démarque-t-elle des autres nouvelles séries policières françaises ?

Emmanuel Patron : Nous ne sommes pas du tout dans l’hyperréalisme, contrairement à toutes ces séries. On est dans la comédie policière et le divertissement. C’est léger et ludique, on ne se prend pas au sérieux...

Alexandre Brasseur : Pour moi, ça n’a rien à voir ! Les Bleus par exemple, sont très pros dans les enquêtes, très respectueux des codes de police et de l’ambiance flic... Duval et Moretti, eux, n’en n’ont rien à faire ! On n’arrive pas chez les voyous avec des mandats, on rentre, on leur pète la gueule, on dit « vas-y cause », et après on voit ! Nous sommes plus « primaires » : on leur file des beignes pour les faire parler (rires).

Emmanuel Patron : Et puis on accentue les archétypes : les femmes sont très belles, les méchants sont très méchants, et nous, les gentils, on gagne toujours à la fin !

Emilie Lopez : D’une manière générale, que pensez-vous des séries policières françaises actuelles ?

Emmanuel Patron : Il faudrait développer ça, faire travailler les scénaristes et mieux les payer (rires) ! C’est le nerf de la guerre, les Américains ont dix ans d’avance sur nous. En France, on a été bloqué pendant des années avec des Roger Hanin qui marchaient très bien, tout en se disant « Attention un jour ça va se terminer, qu’est ce qu’on va faire ? ». Aujourd’hui on vit une espèce de révolution formidable où tout le monde est paumé et où personne ne sait où il va...

Emilie Lopez : A l’instar de vos personnages, vous semblez tous deux très proches, et particulièrement bien vous connaître. Quels sont, selon vous, les qualités et défauts de l’autre ?

Emmanuel Patron : C’est un peu intime comme question (rires). Alexandre est un garçon très généreux et très à l’écoute. C’est une qualité très rare. Il n’hésite pas également à reconnaître ses erreurs. Grâce à la série, j’ai eu la chance de rencontrer un ami... Je sais que je peux compter sur lui, et réciproquement. Quant à ses défauts (il réfléchit longuement) il est soupe au lait, comme son personnage !

Alexandre Brasseur : Manu est un chic type avec qui j’ai adoré partager cette aventure. Ce n’est pas toujours facile de se dire qu’on part pour un an avec un partenaire. Mais comme il est plein d’humilité, très travailleur et très très bien élevé, c’est le bonheur ! Son principal défaut : Il est souvent en retard, et le matin, faut pas le gonfler !

Emilie Lopez : Alexandre, votre nom de famille a-t-il plutôt été un frein ou un tremplin dans votre carrière ?

Alexandre Brasseur : Ni l’un ni l’autre. C’est un métier long et parfois difficile, aussi bien pour les enfants de parents connus que pour les autres... Forcément ça a induit mon choix de carrière, puisque j’ai baigné là-dedans pendant toute mon enfance. J’ai peut-être eu davantage d’opportunité de rencontrer des gens facilement. Mais l’inconvénient, c’est qu’on m’attend beaucoup plus au tournant...

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