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Sandrine Rigaux

Ariane Grassi
Publié le 14/03/2006 à 00:17 Mis à jour le 04/05/2011 à 15:45

Série moderne et réaliste, Préjudices se devait de refléter la place grandissante des femmes dans la société. Au sein de son quatuor de héros, on retrouve ainsi deux femmes fortes et indépendantes : Mathilde Armani, juge d’instruction et Marie Belmont, lieutenant de police. C’est Sandrine Rigaux qui incarne cette jeune femme flic déterminée.

Ariane Grassi : Marie Belmont est une des héroïnes de la nouvelle série de France 2, Préjudices. Mais qui est-elle vraiment ?

Sandrine Rigaux : Marie est une jeune femme moderne, qui sait se faire respecter en tant que flic tout en restant féminine. Elle n’est pas parfaite, elle a des doutes, des angoisses. Elle est aussi célibataire, mais contrairement au personnage de Mathilde qui se contente d’attendre le Prince charmant, Marie cherche celui-ci activement ! Et ce n’est pas évident quand on fait son métier, je la comprends, c’est aussi angoissant d’avoir à annoncer à un homme que l’on est comédienne que flic ! Comme les épisodes de Préjudices ne font que 22 minutes, on n’a pas vraiment le temps de s’attarder sur la vie privée des personnages, c’est donc au travers des enquêtes que les téléspectateurs vont en apprendre un peu plus sur eux. Ils vont ainsi découvrir que Marie a un frère de 18 ans qui squatte chez elle et qui est « une vraie plaie » !

Ariane Grassi : Comment avez-vous abordé votre rôle ?

Sandrine Rigaux : Quand je m’approprie un personnage, je veux éviter à tout prix de tomber dans le cliché. J’ai eu l’occasion de jouer trois fois un rôle d’homosexuelle, et j’ai été attentive à ne jamais faire de ces personnages une caricature. Incarner une femme flic, c’est le même principe. Pour coller à l’esprit de la série, je tenais aussi à une certaine véracité. Donc pas de talons comme on peut le voir chez certaines héroïnes. Honnêtement, je ne sais pas comment elles font ! Je cherche avant tout à être une actrice crédible. Je ne fais pas ce métier pour être belle à l’écran, au contraire je me bats pour accepter mon image telle qu’elle est.

Ariane Grassi : Incarner un lieutenant de police exige-t-il une certaine condition physique ?

Sandrine Rigaux : Même si j’ai eu l’occasion de jouer toutes sortes de rôle, je dois reconnaître que l’action dans Préjudices est assez musclée ! Cela me convient car je suis une sportive ; petite j’étais même plutôt garçon manqué ! De plus, j’ai eu la chance de participer à un stage action et cascade qui m’a beaucoup aidée.

Ariane Grassi : Les téléspectateurs ne connaissent peut-être pas encore votre nom, mais votre visage ne leur est pas inconnu...

Sandrine Rigaux : J’ai commencé par faire du théâtre quand j’étais jeune. Après mon bac, j’ai entamé des études de droit, mais je suis finalement retournée au théâtre. Détail amusant, pour mon premier rôle à la télévision, dans Le Grand Patron, je jouais une avocate ! J’ai participé à beaucoup de téléfilms ou de séries, comme Une famille formidable ou Avocats et associés. Au cinéma, on a pu me voir récemment dans Il ne faut jurer de rien et Ma vie en l’air. J’aime aussi beaucoup être derrière la caméra. J’ai été assistante à la mise en scène sur Astérix et Cléopâtre, Ocean’s twelve et La Panthère rose. J’écris également. Je suis en train de réaliser mon premier court métrage, et j’espère réussir à mener de front ces deux carrières.

Ariane Grassi : Cinq épisodes tournés en une semaine, n’est-ce pas trop éprouvant ?

Sandrine Rigaux : C’est un rythme à prendre, après tout la mémoire est un muscle ! Nous recevons les scenarii dix jours avant de les tourner, et Renaud (Danner, qui joue Alexandre Samovitz, l’autre lieutenant de police, ndlr) et moi profitons des week-ends pour répéter ensemble. Je ne vais pas me plaindre de devoir beaucoup tourner. Jouer c’est mon métier, je suis contente dès que je peux le faire ! Et puis je trouve qu’il n’y a rien de pire que d’attendre sur un tournage.

Ariane Grassi : Quelle est l’ambiance sur le plateau ?

Sandrine Rigaux : Frédéric Berthe, le réalisateur, gère très bien son équipe, et le matin j’ai plus l’impression d’aller au centre-aéré qu’au travail ! Personne ne se connaissait avant la série et l’entente qui règne entre-nous est vraiment magique. Les enquêtes nous amènent à côtoyer une pléiade de seconds rôles. C’est agréable de voir que pour une fois de vrais bons comédiens inconnus sont mis en avant. Nathalie Luquiens, la directrice de casting, fait un travail formidable.